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À surveiller: Transat, Stingray et Canada Goose

Dominique Beauchamp|04 juin 2020

À surveiller: Transat, Stingray et Canada Goose

(Photo: Getty Images)

Que faire avec les titres de Transat, Stingray et Canada Goose? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Transat AT (TRZ, 6,46$): l’offre d’Air Canada menacée, l’action risque de retomber sous 5$ 

Citant le reportage de TVA Nouvelles à l’effet qu’Air Canada souhaiterait s’extirper de l’achat de Transat selon des sources, Konark Gupta de Banque Scotia, réduit son cours cible de 13,50 à 8$.

Cette nouvelle cible reflète un mélange de probabilités. L’analyste n’accorde plus aucune chance à ce que l’offre actuelle de 18$ survive tandis qu’un prix de 13$ (soit l’offre originale d’Air Canada) serait le maximum à espérer (probabilités de 25%). 

En plus, Konark Gupta accorde des probabilités égales (25%) à ce que l’offre tombe à 9$ ou à ce qu’aucune transaction ne survienne.

Une offre de 9$ équivaudrait à l’encaisse libre de 682 millions de dollars qu’avait Transat à la fin de janvier.

Si aucune transaction n’intervient, l’action de Transat vaut 5$, soit 0,5 fois l’encaisse, plus la pénalité de 20 à 40 millions de dollars qu’aurait à verser Air Canada selon les circonstances

L’analyste ne serait pas surpris que le cours de Transat retombe sous 5$ si les investisseurs perdaient patience et même sous 4$ si la transaction tombait à l’eau. 

Une aide gouvernementale potentielle pourrait toutefois limiter les dégâts, évoque-t-il.

Transat dévoilera les résultats du deuxième trimestre le 11 juin. Le transporteur a suspendu ses vols, mais il a rappelé 80% des employés mis à pied temporairement grâce au plan de subvention d’Ottawa.

«Nous attendons plus de détails pour évaluer le rythme auquel le transporteur brûle ses liquidités au pic de la pandémie», dit-il.  

 

Stingray (RAY.A, 4,30$): du bon et du moins bon 

Stingray (RAY.A, 4,30$): du bon et du moins bon 

Le fournisseur de services musicaux a dévoilé un quatrième trimestre mitigé. Les revenus ont raté les prévisions, mais le bénéfice d’exploitation ajusté et  les flux de trésorerie libres ont surpassé les attentes.

L’effet de la pandémie a affecté les recettes publicitaires en mars et en avril. Les revenus de la filiale de radiodiffusion ont donc reculé de 12% à 68,4 millions, par rapport au consensus de 73,4M$.

Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux, estime la chute de ces recettes à 50% si on annualise l’impact trimestriel de la pandémie par rapport à l’an dernier.

Le recul de 0,6% des services musicaux déçoit aussi l’analyste qui avait prévu que les abonnements compenseraient pour la faiblesse de la diffusion musicale dans les espaces commerciaux. Une partie du manque à gagner provient toutefois de la résiliation de contrats peu rentables.

La hausse de 27 000 abonnés aux services musicaux surpasse l’ajout de 8 000 abonnés prévu par l’analyste, mais il précise que 3000 à 4000 de ces nouveaux clients ont joint la plateforme pendant la période d’essai gratuite de 30 jours.

Malgré tout, les services musicaux Qello et Yokee semblent «avoir connu du succès», dit-il.

Sans la contrepassation de certaines charges à payer, le bénéfice d’exploitation de 24 millions est légèrement mieux que ce qu’avait prévu l’analyste. Les réductions de coûts ont aussi fait croître les flux libres de 9,8 à 18 M$, mieux que les prévisions de 14,3 M$.

Stingray a continué ses acquisitions pendant la pandémie, un signe que la société considère que ses liquidités sont sous contrôle, indique Maher Yaghi.

À court terme, la société priorise la diminution de la dette et le maintien du dividende. L’analyste en déduit que les rachats d’actions pourraient ralentir. 

Avant la téléconférence, l’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 8$.  

Canada Goose (GOOS, 34,23$): la marque est en bonne posture pour l’éventuelle reprise

Canada Goose (GOOS, 34,23$): la marque est en bonne posture pour l’éventuelle reprise

Kate Fitzsimons, de RBC Marchés des capitaux, hausse sa cible de  35 à 47$ pour le fabricant de parkas de duvet en prévision d’une reprise des ventes et d’un rebond des marges d’ici 2022.

L’entreprise est en bonne posture puisqu’elle réalise la majorité de ses ventes et de ses profits lors des deux derniers trimestres de l’année, au moment où l’effet de la pandémie devrait s’atténuer.

De plus, le fabricant compte peu de boutiques (20) et réalise déjà 30% de ses ventes en ligne, ce qui l’avantage par rapport à d’autres détaillants qui doivent composer avec la fermeture de leurs magasins ou un achalandage réduit pendant le déconfinement.

Le design intemporel de ses manteaux préserve aussi la valeur des marchandises en stock en attendant la reprise éventuelle de la demande de la part de grands détaillants. Plus des deux-tiers des revenus proviennent d’articles de base, précise l’analyste de New York.

La qualité de la marque de luxe en fait aussi un achat prisé de la part des clients qui recherchent des produits durables.

Malgré ces avantages, la société a réduit ses dépenses de 90 millions de dollars et a accru un financement bancaire afin de traverser la crise.

«Des liquidités de 119,7 M$ et l’accès à un crédit de 239,4 M$ devraient suffire» à surmonter la récession, croit aussi Kate Fitzsimons.

L’analyste fait aussi le pari que les ventes en ligne plus rentables (que les ventes en gros aux détaillants) amplifieront l’effet de la reprise des revenus sur les marges

Elle s’attend aussi à ce que Canada Goose étende son infrastructure omni-canal à tous ses marchés à temps pour la saison forte de l’automne et de l’hiver.

L’analyste augmente donc ses prévisions de bénéfices de 0,82$ à 1,16$ pour 2021 en fonction de revenus de 931M$ et d’une marge avant impôts de 21,2%.

Pour 2022, Kate Fitzsimons projette une croissance de 23% des ventes de 1,1 milliard de dollars, une marge de 22,7% et une hausse de 34% du bénéfice de 1,55 $ par action. 

L’analyste admet que ses projections surestiment peut-être le rebond des revenus, la productivité des ventes en ligne et la rentabilité des vêtements autres que les parkas. 

Son nouveau cours cible de 47$ repose sur un multiple de 30 fois le bénéfice de 2022.