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À surveiller: Transcontinental, Shopify et Walmart

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Transcontinental, Shopify et Walmart

L’analyste Maher Yaghi, de la Banque Scotia, reprend la couverture du titre de Transcontinental. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Transcontinental, Shopify et Walmart? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Transcontinental (TCL.A, 13,31$): l’analyste de la Banque Scotia reprend la couverture du titre avec une recommandation de «surperformance»

L’analyste Maher Yaghi, de la Banque Scotia, reprend la couverture du titre de l’entreprise de services d’impression, d’édition et d’emballage souple Transcontinental avec une recommandation de «surperformance» et un cours cible sur un an de 19,50$.

«La société redéploie le capital de sa division d’impression vers celle de l’emballage souple grâce à des acquisitions ciblées. Nous croyons que 2024 sera une année charnière pour Transcontinental, alors que les initiatives mises en place l’an dernier ont pour résultat de faire grimper les marges bénéficiaires et de stabiliser la rentabilité de l’entreprise», raconte l’analyste.

Selon lui, l’évaluation actuelle du titre est «grandement déprimée». Il ne prévoit pas de grosse acquisition à court terme, mais estime que les fusions et acquisitions seront un vecteur de croissance à partir de 2025.

Maher Yaghi constate que le titre de Transcontinental se négocie en ce moment à des ratios cours/bénéfice et VE/BAIIA (valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) inférieurs à leurs moyennes historiques de 15.

«De plus, l’action se négocie à escompte par rapport à celles des entreprises concurrentes dans l’industrie de l’emballage souple», dit-il, ajoutant que par le passé, un tel escompte pouvait se justifier par le fait que Transcontinental se négociait davantage comme une entreprise d’impression que comme une société d’emballage. La société a d’ailleurs annoncé il y a deux semaines qu’elle allait fermer son imprimerie de Saint-Hyacinthe en avril, ce qui provoquera la perte de 190 emplois.

«Toutefois, à compter de 2025, nous anticipons que le BAIIA des activités de l’entreprise dans l’emballage souple dépassera celui de la division des services d’impression», croit-il.

L’analyste affirme que pour que le titre regagne la faveur des investisseurs, il est essentiel que la rentabilité de la division d’emballage souple s’améliore en 2024, surtout en seconde moitié d’exercice. «Au cours des dernières années, le rendement sur le capital investi de cette division a été décevant, puisque la direction s’est attardée à bâtir sa présence dans le secteur en réalisant des fusions et acquisitions. Les dirigeants sont bien au fait de la situation et travaillent à consolider ces activités pour augmenter les marges», raconte-t-il.

Si la stratégie porte ses fruits, Maher Yaghi est d’avis que le titre de Transcontinental pourrait même s’apprécier au-delà de son cours cible sur un an.

 

Shopify (78,16$US, 106,08$): bons résultats, prévisions prudentes

Shopify (78,16$US, 106,08$): bons résultats, prévisions prudentes

L’entreprise de solutions de commerce électronique Shopify a fait état de résultats robustes au quatrième trimestre, ce qui n’a pas empêché le titre de chuter de 12,5% durant la séance de mardi.

«Le recul du titre est attribuable à une augmentation des dépenses d’exploitation en marketing pour aller chercher de nouveaux clients. Bien que l’entreprise n’ait pas fourni de prévision à cet égard pour l’ensemble de l’exercice, l’appréciation du titre en 2023 et depuis le début de l’année ont pu provoquer une pause à court terme», écrit l’analyste Richard Tse, de la Financière Banque Nationale.

Ce dernier note que les revenus de Shopify ont progressé de 24% sur un an durant le quatrième trimestre, hausse qui atteint même 30% en excluant les effets de la solution Logistics, vendue à Flexport en juin 2023.

La marge bénéficiaire brute s’est chiffrée à 18%, ce qui constitue une augmentation de 260 points de pourcentage, ce qui, selon l’analyste, est attribuable à la discipline financière dont a fait preuve l’entreprise durant son exercice 2023.

«Le rendement sur le capital investi durant le trimestre a été de 10%, en hausse de 400 points de pourcentage sur un an, alors que la valeur des marchandises négociées sur sa plateforme a progressé de 23% sur un an à 75,1 milliards de dollars», ajoute Richard Tse.

Il estime que cette performance est excellente, mais que tout ça est «du passé»: «La hausse de la valeur du titre l’an dernier et depuis le début de l’année signifie que les attentes sont très élevées envers l’entreprise, ce qui ne laisse pas de place à une quelconque défaillance», explique-t-il.

Or, à son avis, les prévisions de Shopify pour le premier trimestre de 2024 ont laissé les investisseurs sur leur appétit.

«La direction croit qu’elle peut gagner des clients et a décidé d’augmenter ses dépenses en marketing pour percer de nouveaux marchés. Ce qui est intéressant, c’est que la direction pense tout de même pouvoir augmenter ses flux de trésorerie pour l’ensemble de l’exercice 2024 par rapport à l’an dernier», dit-il.

L’analyste se dit confiant que l’entreprise pourra exécuter son plan de match en restant disciplinée financièrement. Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 100 $US.

 

Walmart (WMT, 168,13$US): un intérêt pour le fabricant d’appareils électroniques Vizio?

Walmart (WMT, 168,13$US): un intérêt pour le fabricant d’appareils électroniques Vizio?

Le Wall Street Journal rapportait mardi que le détaillant Walmart était en pourparlers avec Vizio avec l’objectif d’acquérir le fabricant d’appareils électroniques pour un montant d’environ 2 milliards de dollars américains (G$US).

La nouvelle a fait bondir le titre de Vizio de 25% à la Bourse de New York, tout en faisant reculer celui de la concurrente Roku de 9%.

Les analystes Cory Carpenter et Chris Horvers, de JP Morgan, estiment que la nouvelle est crédible et voient des avantages pour les deux parties d’une éventuelle transaction.

«Premièrement, Walmart pourrait accélérer la croissance de l’application SmartCast de Vizio, qui compte 18 millions de comptes actifs, comparativement à 76 millions pour Roku. Le détaillant délaisserait ainsi le système d’exploitation de Roku dans ses téléviseurs de marque maison pour celui de Vizio. De plus, Walmart pourrait également augmenter la distribution des téléviseurs Vizio, qui tire actuellement 50% de ses revenus de ses ventes dans les établissements du détaillant», disent-ils.

En second lieu, le système d’exploitation SmartCast pourrait permettre à Walmart d’augmenter ses revenus publicitaires. Selon les analystes, Vizio devait générer des revenus publicitaires de 556 millions de dollars américains en 2024, ce qui constituerait une hausse de 22% sur un an.

Aux investisseurs qui se demandent pourquoi Walmart ne tente pas d’acheter Roku au lieu de Vizio, Cory Carpenter et Chris Horvers répondent que le détaillant n’a pas d’appétit pour une entreprise de la taille de Roku, dont la capitalisation boursière est de 13 G$US, comparativement à 1,5 G$US pour Vizio (avant la publication du texte du Wall Street Journal).

Ils ne voient pas non plus d’offre concurrente pour Vizio à l’horizon et ne pensent pas qu’une possible transaction soulèverait des inquiétudes du côté des autorités de la concurrence aux États-Unis, car la part de marché de l’entreprise dans les ventes de téléviseurs est estimée à 15%.

Les analystes soutiennent que la nouvelle pourrait soulever un certain scepticisme du côté des actionnaires de Walmart, bien que le prix d’acquisition soit petit pour une entreprise dont la capitalisation boursière est d’environ 450 G$US.

La transaction ne serait pas «immatérielle» pour autant, selon eux, car Vizio est essentiellement une entreprise dont les marges bénéficiaires sont au point d’équilibre, ce qui pourrait s’ajouter à une stratégie d’acquisitions mitigée pour le détaillant.