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À surveiller: Uni-Sélect, Groupe CGI, et Nike

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Uni-Sélect, Groupe CGI, et Nike

Après avoir pris connaissance de la notice réglementaire annuelle 10-k, Lorraine Hutchison de BofA Securities reste prudente à l’égard du géant des chaussures et des vêtements athlétiques, à court terme. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Uni-Sélect, Groupe CGI et Nike? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Uni-Sélect (UNS.TO, 35,74 $): un premier achat ontarien met en appétit

Du haut d’un nouveau sommet annuel de 35,94 $, et sept séances boursières avant le dévoilement des résultats du deuxième trimestre, le distributeur de pièces et de peinture automobiles annonce ce qui pourrait s’avérer la première d’une série d’acquisitions, à la suite d’une période de redressement.

Bien que l’achat du distributeur ontarien de 500 000 pièces de rechange et de revêtements automobiles Maslack Supply soit mineur (estimée à 30-50 millions de dollars dépendant des analystes), Benoit Poirier de Desjardins Marché des capitaux, signale que la transaction est immédiatement rentable. Surtout, cet achat constitue une première depuis que le plan de revirement du PDG Brian McManus a débuté au deuxième trimestre de 2021.

Les hauts dirigeants de Maslack restent en poste. La transaction inclut un entrepôt de 70 000 pieds carrés et un centre de formation.

L’analyste estime qu’Uni-Sélect paie un multiple de 8 à 9 fois le bénéfice d’exploitation réalisé pour Maslack alors que ses propres actions se négocient à un multiple de 10,3 fois le sien. Il ajoute donc 2,1% à ses prévisions de bénéfices pour 2022 et 4% à celles pour 2023.

Dans son modèle financier, Benoit Poirier évalue que Maslack ajoutera de 5,5 à 6,5 M$ au bénéfice d’exploitation d’ici 12 à 18 mois par rapport à leur niveau actuel de 158 M$.

Mis en appétit par cet achat, l’analyste relève son cours cible de 37 à 39 $, soit un multiple de 17 fois le nouveau bénéfice de 1,89 $ par action prévu en 2023.

«Cette acquisition rentable renforce notre opinion optimiste envers la compagnie. Nous avons hâte de voir quelles autres transactions stratégiques Uni-Sélect réalisera au cours des prochains trimestres et nous restons persuadés qu’elle créera de la valeur pour les actionnaires», fait valoir Benoit Poirier.

Rappelons que l’action d’Uni-Sélect attendait ce retour des acquisitions, son cours ayant grimpé de 41% depuis le début de l’année par rapport au déclin de 11% de l’indice S&P/TSX.

«Nous croyons que le meilleur est à venir puisque nous entrevoyons plusieurs occasions de faire croître les revenus et d’améliorer les marges», évoque l’analyste visiblement heureux de voir Uni-Sélect démarrer la stratégie de relance promise.

 

Groupe CGI (GIB-A.TO, 108,93 $): vote de confiance la veille du dévoilement des résultats du troisième trimestre

Groupe CGI (GIB-A.TO, 108,93 $): vote de confiance la veille du dévoilement des résultats du troisième trimestre

Thanos Moschopoulos de BMO Marchés des capitaux renouvelle sa recommandation d’achat pour le groupe de services en technologie de l’information la veille du dévoilement des résultats du troisième trimestre.

L’analyste estime que l’évaluation du titre est attrayante (16,3 fois le bénéfice prévu en 2023) dans une industrie qui devrait continuer à bien performer dans le contexte actuel.

«La société peut continuer à procurer une croissance raisonnable de ses bénéfices au cours des prochains trimestres malgré l’effet du taux de change et de certains vents de face macro-économiques grâce à une demande solide pour les services en TI», fait-il valoir.

Ses prévisions pour le troisième trimestre ne s’éloignent pas trop du consensus, soit des revenus de 3,2 milliards de dollars, un bénéfice d’exploitation de 648 millions de dollars et un bénéfice par action de 1,53 $.

Sur le plan de la croissance interne en devises constantes, un étalon de mesure pour l’entreprise, le consensus est de 8%, soit à peu près le même rythme qu’au trimestre précédent.

Thanos Moschopoulos s’attend même à une amélioration de 30 points de pourcentage à 16,1% de la marge avant intérêts et impôts au troisième trimestre. Un meilleur taux d’utilisation des effectifs et des sources de revenus plus rentables devraient avoir compensé pour le rétablissement des dépenses de déplacement des employés pour affaires.

Ceci dit, «les marges resteront sans doute dans un étroit couloir au cours de la prochaine année. CGI continuera de réaliser des revenus plus rentables et de refiler aux clients la majeure partie de la hausse des salaires, mais elle devra tout de même absorber des coûts d’embauche additionnels», explique l’analyste de BMO.

Thanos Moschopoulos signale que les indicateurs qu’il suit suggèrent que la demande en TI reste «saine» pour le moment. L’analyste se dit par contre moins sûr que d’autres que la migration infonuagique et la transformation numérique des entreprises soutiennent les dépenses en TI dans un ralentissement économique, mais il considère tout de même CGI comme un choix «défensif» dans son industrie.

Il prévoit toujours une hausse des revenus (13,5 G$) et du bénéfice en 2023 (6,70 $ par action), bien qu’il modère ses estimations.

Le cours cible de 120 $ laisse entrevoir une appréciation potentielle de 10%.

 

Nike (NKE, 108,61 $ US): des stocks à écouler et des marges sous pression à court terme

Nike (NKE, 108,61 $ US): des stocks à écouler et des marges sous pression à court terme

Après avoir pris connaissance de la notice réglementaire annuelle 10-k, Lorraine Hutchison de BofA Securities reste prudente à l’égard du géant des chaussures et des vêtements athlétiques, à court terme.

Les documents révèlent en effet que les marchandises en stock ont augmenté de 23% au quatrième trimestre, dont 44% en Amérique du Nord, 4% dans les marchés d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique et de 3% dans les marchés de l’Asie-Pacifique et de l’Amérique latine.

L’analyste s’attend donc à ce que le premier trimestre de l’exercice financier actuel subisse une érosion de la marge brute en raison de promotions plus élevées pour écouler les marchandises saisonnières qui ont été livrées tardivement en raison des usines fermées et des délais de fret.

Elle donne en exemple la hausse de 5% des ventes de chaussures athlétiques en Amérique du Nord au quatrième trimestre: l’augmentation de 9% des prix de vente n’a pas suffi pour compenser la baisse de 4% du nombre d’unités vendues attribuable aux produits non disponibles.

L’analyste de BofA Securities prévoit donc une contraction de 125 points de pourcentage de la marge brute au premier trimestre et de 35 points de pourcentage pour l’ensemble de 2023.

C’est le contraire en Chine où les marchandises en stocks ont baissé de 16% en raison d’une dévaluation des articles obsolètes, pour lesquels Nike avait déjà constitué une réserve.

«L’équipe de direction se concentre sur le rétablissement des stocks en China d’ici la fin du deuxième trimestre, mais cet effort est à risque si le gouvernement imposait d’autres confinements ou encore si les rabais n’étaient pas assez alléchants pour écouler les surplus de stocks», écrit-elle.

Lorraine Hutchison reste donc neutre à l’égard du titre qui a pourtant perdu 35% depuis le début de l’année et 39% depuis le sommet annuel de 179,10 $ US.

«Nous voyons encore des risques en raison de la conjoncture agitée en Chine et des perspectives incertaines en Europe et en Amérique du Nord, ce qui contrecarre l’effet bénéfique à long terme de sa culture d’innovation et du pivot vers la vente directe aux consommateurs», explique l’analyste.

Malgré toutes ses réservations à court terme et sa recommandation neutre, surtout en raison de la conjoncture en Chine, Lorraine Hutchison reste optimiste quant aux perspectives à long terme du géant qui s’approprie 40% du marché des chaussures athlétiques dans le monde.

Nike redouble d’efforts pour innover et accélérer sa stratégie numérique, ajoute-t-elle.

D’ailleurs, son cours cible de 122 $ US repose sur un multiple de 30 fois les bénéfices prévus en 2024 de 4,14 $ US par action, une évaluation supérieure à la fourchette supérieure moyenne du titre. Cet objectif représente un gain potentiel de 12%.

«Nous nous attendons à ce que les investisseurs assignent une plus-value à Nike qui croit plus vite que ses semblables et peut encore gagner d’autre part du marché mondial», conclut l’analyste.