Que faire avec les titres d'Uni-Sélect, Shopify et Corus Entertainment? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres d’Uni-Sélect, Shopify et Corus Entertainment? Voici quelques recommandations d’analystes. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Uni-Sélect (UNS: 4,59$): les défis à venir sont déjà reflétés dans le titre
Uni-Sélect a annoncé mercredi qu’elle procédait à la mise à pied temporaire d’environ la moitié de ses employés et la fermeture temporaire du tiers de ses sites en raison de la pandémie de COVID-19. L’entreprise de pièces et de peintures automobiles compte 6000 employés au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne.
Cela a fait réagir l’analyste de Desjardins, Benoît Poirier, qui a abaissé son cours cible sur un an à 7,25$, lui qui était de 15$ auparavant. M. Poirier réitère toutefois sa recommandation de «conserver» le titre.
«Uni-Sélect ne devrait pas avoir de problème à rembourser sa dette, puisque les échéances sont à très long terme», écrit-il.
L’analyste croit que la crise forcera Uni-Sélect à suspendre son dividende et à réduire ses dépenses en capital (Capex) pour les exercices 2020 et 2021, ce qui devrait permettre à la société d’économiser 12 millions de dollars américains par année.
M. Poirier dit aussi réviser son cours-cible à la baisse pour refléter le fait que 28% de tous les sites d’Uni-Sélect fonctionnent sur des horaires réduits, alors que 7% fonctionnent sur une base très limitée. Tous les employés qui continuent de travailler ont quant à eux vu leurs heures réduites de 20%.
Avec toutes les mesures qui ont été prises, l’analyste s’attend à ce que la «croissance» organique décline de 24% en 2020, alors qu’il prévoyait précédemment une croissance nulle. En 2021, cette croissance devrait être de 14%.
M. Poirier croit que le niveau d’endettement élevé de l’entreprise et les défis à venir liés à la crise de la COVID-19 se reflètent déjà dans le cours «déprimé» du titre par rapport à ses pairs.
Shopify (SHOP., 345,85$US): en bonne position pour ressortir de la crise plus forte
Shopify (SHOP., 345,85$US): en bonne position pour ressortir de la crise plus forte
Sans grande surprise, Shopify a annoncé qu’elle retirait ses prévisions pour l’exercice 2020 pour refléter l’incertitude entourant la durée et la magnitude de la crise sanitaire liée à la COVID-19.
«S’il y a du positif qui ressort du communiqué émis par l’entreprise, c’est que les résultats du premier trimestre de l’exercice 2020 n’ont pas été affectés par la crise, eux qui ont bénéficié d’un bon momentum en janvier et en février», écrit l’analyste Richard Tse, de Banque Nationale Marchés financiers.
Shopify a ainsi confirmé que ses résultats du premier trimestre allaient être conformes ou supérieurs aux prévisions émises le 12 février.
«Dans un avenir rapproché, les ventes en ligne devraient offrir une meilleure perfromance que les ventes en magasins. Toutefois, les ventes en ligne pourraient aussi être perturbées, alors que certains détaillants pourraient faire face à une baisse de la demande en raison des faiblesses soudaines de l’économie, sans oublier les pépins potentiels du côté des chaînes d’approvisionnement», note l’analyste.
Richard Tse est d’avis que Shopify sortira de la présente crise plus forte, elle qui n’est pas endettée et qui possède des liquidités de 2,5 milliards de dollars américains. Un compte en banque qui devrait permettre à la société de poursuivre son développement, croit-il.
L’analyste réitère donc sa recommandation de surperformance, mais abaisse son cours cible sur un an de 600$US à 550$US pour refléter les conditions économiques actuelles.
Corus Entertainment (CJR.B., 2,51$): prudence en attendant de voir les impacts de la crise
Corus Entertainment (CJR.B., 2,51$): prudence en attendant de voir les impacts de la crise
L’entreprise de divertissement Corus entertainment a dévoilé mercredi des résultats financiers relativement conformes aux prévisions pour le deuxième trimestre de son exercice 2020, tout en y allant d’une mise à jour de ses activités en lien avec la crise de la COVID-19.
Les revenus ont été légèrement inférieurs aux prévisions, alors que le bénéfice d’exploitation et le bénéfice net ont dépassé les attentes. Le trimestre s’est terminé le 28 février, avant le début de la crise.
«Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact qu’aura la crise sur les résultats de Corus, car personne ne connaît sa durée, ni son amplitude. Toutefois, nous estimons que 71% des activités de l’entreprise sont à risque, elles qui sont exposées à une baisse des revenus publicitaires», estime l’analyste Jeff Fan, de la Banque Scotia.
L’analyste note que l’entreprise fait preuve de prudence en mettant un frein à son programme de rachat d’actions, ce qui l’aidera à préserver ses liquidités.
Le conseil d’administration a reporté à juin sa décision de suspendre ou non son dividende, estimant qu’il aura alors une meilleure idée de l’impact de la crise sur les finances de l’entreprise. Le prochain dividende de Corus doit être versé le 8 juin.
L’analyste conserve sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 8,00$.