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À surveiller: Vêtements de sport Gildan, Transat et Manuvie

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Vêtements de sport Gildan, Transat et Manuvie

Lundi, le titre de l’entreprise a glissé de 10,86%, soit de 5,39$, terminant la journée à 44,22$ à la Bourse de Toronto. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres de Vêtements de Sport Gildan, Transat et Manuvie? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Vêtements de sport Gildan (GIL, 44,58$): une surprise qui ne change pas la donne

Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale n’est pas surpris de constater que les investisseurs ont accueilli froidement l’annonce du départ du président des 19 dernières années des Vêtements de sport Gildan, Glenn Chamandy.

Lundi, le titre de l’entreprise a glissé de 10,86%, soit de 5,39$, terminant la journée à 44,22$ à la Bourse de Toronto.

À (re)lire : Vince Tyra est nommé président et directeur général des Vêtements de sport Gildan

Cette fin de contrat «abrupte» est le fruit d’une mésentente entre Glenn Chamandy et son conseil d’administration qui tentait depuis de nombreuses années d’adopter un plan de succession, sans succès. Au moment où l’organisation annonçait son départ, l’ex-président a quant à lui laissé entendre dans un communiqué séparé qu’il s’était fait montrer la porte sans raison valide. 

L’homme âgé de 61 ans a cofondé l’entreprise en 1984.

Ainsi, outre la compensation que devra probablement verser la société à son ancien dirigeant, ce départ ne devrait pas changer la performance de Gildan sur laquelle l’analyste mise.

Ce dernier demeure convaincu que le bénéfice par action de l’entreprise montréalaise devrait croître en 2024. Plus optimiste que le consensus, il s’attend à ce que le taux de croissance de ses revenus atteigne 6,5%, et à ce que la société réduise ses coûts de production, comme celui de sa matière première, et gagne en efficacité au cours du prochain exercice.

De plus, Vince Tyra, son prochain PDG, semble disposer des compétences et de l’expérience nécessaires pour permettre à l’entreprise de maintenir ses promesses.

Par le passé, celui qui entrera en fonction le 12 février 2024 a été vice-président principal de la stratégie d’entreprise et des fusions et acquisitions de la société de portefeuille Houchens Industries, ainsi que partenaire opérationnel chez Southfield Capital, rapporte l’analyste.

Vishal Shreedhar ajoute que Vince Tyra a dirigé l’un des principaux clients de Gildan, alphabroder, de même que Fruit of the Loom avant son passage aux mains de Berkshire Hathaway.

L’analyste maintient sa recommandation de «surperformance de secteur» et son cours cible de 52$, soit 11,5x son bénéfice par action pour l’exercice 2024-2025. Il rappelle que le titre de Gildan est présentement plus abordable qu’à l’habitude, valant 10,9x son bénéfice par action des 12 prochains mois, alors que le multiple dépasse plutôt les 16x.

Transat (TRZ, 3,73$): le cours cible d’un analyste pique du nez

Transat (TRZ, 3,73$): le cours cible d’un analyste pique du nez

Frileux devant le niveau d’endettement du transporteur aérien Transat, Kevin Chiang de CIBC Marchés des capitaux fait passer son cours cible de 4,25$ à 3$, et lui accorde une recommandation de «sous-performance de secteur».

D’après l’analyste, la société montréalaise devrait dévoiler le 13 décembre prochain des revenus de 811 millions de dollars (M$). C’est non seulement plus élevé que ce qu’elle a généré l’an dernier, mais davantage que ce sur quoi table le consensus

Il fait preuve d’un peu plus de pessimisme que le reste des analystes à l’égard du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté que l’entreprise devrait annoncer. Il table sur 64 M$, alors que les autres misent sur 70M$.

Ses pertes par action seront donc au quatrième trimestre selon lui de l’ordre de 0,27$. L’an dernier, elle se trouvait plutôt à 2$.

L’analyste est d’avis que Transat devrait connaitre un bon hiver, à moins que ses agents de bord dont la convention collective est échue depuis le 31 octobre 2022 n’adoptent un mandat de grève à compter du 3 janvier prochain. Il sera donc particulièrement attentif lorsque la direction se prononcera sur les conséquences qu’un tel débrayage pourrait avoir sur ses activités.

Kevin Chiang rappelle que lors de l’appel avec les actionnaires au troisième trimestre, la direction a laissé entendre que son nombre de sièges disponibles (available seat miles) était en hausse de 23%. Il s’attend à ce que cette fois-ci l’entreprise brosse un portrait plus clair de l’hiver qui l’attend, et que déjà elle se prononce sur ses prévisions estivales.

L’évolution de ses flux de trésorerie, sa stratégie pour réduire son effet de levier de même que l’avancement dans le projet de collaboration avec Porter Airlines l’intéresseront tout particulièrement.

Kevin Chiang révise aussi ses attentes afin qu’elle reflète mieux le prix du carburant et l’évolution du taux de change dans le contexte inflationniste actuel que connait l’industrie du transport aérien. Pour l’ensemble des exercices 2024 et 2025, son BAIIA cible recule : ils passent respectivement de 282M$ à 268 M$, et de 308M$ à 281 M$.

La Financière Manuvie (MFC, 27,95$): le début d’un temps nouveau

 

La Financière Manuvie (MFC, 27,95$): le début d’un temps nouveau

En signant une entente avec l’assureur Global Atlantic, la Financière Manuvie réduit son exposition à l’un des plus grands risques du secteur de l’assurance, ce qui est une bonne nouvelle d’après Darko Mihelic de RBC Marché des capitaux. C’est pourquoi il augmente son multiple d’évaluation, son cours cible et sa recommandation.

Le 11 décembre 2023, la société a dévoilé qu’elle réassurerait auprès de Global Altantic et de ses partenaires 13,14 milliards de dollars de réserves. L’entente devrait se clore au cours de la première moitié de 2024.

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En réduisant sa couverture de soins de longue durée de 14%, Manuvie se départit ainsi d’une activité qui nuisait à sa valorisation et qui n’avait que très peu d’effet sur ses bénéfices et la rentabilité de ses capitaux propres, estime l’analyste.

D’après lui, il est fort probable que la société poursuive la réassurance de ses ententes de couvertures de soins de longue durée, ce qui bonifierait son évaluation et la rentabilité de ses capitaux propres à long terme.

«Même si de prochaines ententes comportent des conditions légèrement moins favorables, Manuvie sera récompensée par la perception (et la réalité) d’un profil de risque plus faible alors que son rendement augmentera au fil du temps», écrit l’analyste.

Depuis 2017, Manuvie a toujours eu une prime de risque supérieur à ses paires. Présentement, elle est de l’ordre de 8,3%, tandis qu’en moyenne, celle des autres assureurs est de 5,3%. Selon l’analyste, c’était en partie causé par sa grande exposition aux actifs de couverture longue durée. S’il ne pense pas que la société se départira de l’ensemble de ses contrats de longue durée, une diminution de 50% de la taille de cet actif pourrait déjà améliorer son évaluation.

Darko Mihelic s’attend à ce que la société ait un manque à gagner annuel de 130 millions de dollars (M$), qui sera en partie compensé par 50 M$ en rachat d’action. Le bénéfice de base par action sur lequel il mise en 2024 gage 0,01$, alors que celui de 2025 bondit de 0,04$. Ce sont de petits changements, reconnait-il, mais ils ne sont pas moins le signe que son profil de risque est en train de changer.

Ainsi, le ratio de son multiple d’évaluation hausse de 1,29x à 141x, son cours cible augmente de 32$ à 34$, alors que sa recommandation passe de «performance de secteur à «surperformance de secteur».