La direction du Walmart continue d’observer certaines faiblesses du côté des ventes de produits de consommation discrétionnaire comme les téléviseurs, électroménagers et articles de sport. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Walmart, Apple et SNC-Lavalin? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Walmart (WMT, 159,26$US) : des chiffres qui répondent aux attentes élevées
Walmart a dévoilé cette semaine ses résultats du trimestre terminé à la fin juillet qui ont montré une hausse de 6,4% des ventes de ses établissements comparables (ouverts depuis plus d’un an) aux États-Unis, ce qui dépasse les attentes de l’analyste Steven Shemesh, de RBC Marchés des capitaux, qui misait sur une augmentation de 5,6%.
«La performance est le résultat de bonnes hausses des ventes de produits de soins de santé, de mieux-être et d’épicerie, partiellement compensée par des faiblesses du côté des ventes de produits généraux», dit-il.
Il évalue l’augmentation des ventes de produits de soins de santé et de mieux-être entre 17% et 19% (high teens) sur un an, celle des produits d’épicerie entre 7% et 9% (high single digit), et le recul des ventes de produits généraux entre 1% et 3% (low single digit).
«La direction du détaillant continue d’observer certaines faiblesses du côté des ventes de produits de consommation discrétionnaire comme les téléviseurs, électroménagers et articles de sport, mais aussi la vigueur de la demande pour les pièces d’automobiles et les articles pour la rentrée scolaire», résume-t-il.
L’analyste souligne aussi qu’à ce jour, 15% des établissements de Walmart sont desservis par des caisses automatisées. Le détaillant avait déclaré en avril dernier qu’il voulait que cette proportion atteigne 65% d’ici la fin de son exercice 2026.
«25% des établissements devraient être équipés de caisses automatisées d’ici la fin de l’exercice 2024 et 45% d’ici la fin de celui de 2025», précise-t-il.
Du côté des produits d’épicerie, la direction de Walmart soutient que l’inflation des prix s’est modérée à environ 700 points de base sur un an durant le trimestre.
La direction du détaillant a profité du dévoilement des résultats trimestriels pour relever ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice.
L’analyste fait aussi grimper sa prévision de bénéfice par action ajusté pour l’exercice 2024, qui passe de 6,89$US à 6,98$US. Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Walmart avec un cours cible sur un an qui passe de 165$US à 168$US.
Par Denis Lalonde
Apple (AAPL, 191,17$US) : Apple TV+ trouve son Messi
Apple (AAPL, 191,17$US) : Apple TV+ trouve son Messi
Apple est de plus en plus agressive pour bonifier l’offre d’événements sportifs en direct sur sa plateforme de diffusion Apple TV, car il devient clair qu’il s’agit de la «poule aux œufs d’or» pour augmenter son nombre d’abonnés, estime l’analyste Daniel Ives, de Wedbush.
«Nous estimons que le service Apple TV+ compte 50 millions d’abonnés, grâce entre autres à sa nouvelle entente de 10 ans pour retransmettre les matchs de la Major League Soccer (MLS). L’arrivée de Lionel Messi à l’Inter Miami à la mi-juillet a grandement stimulé les abonnements saisonniers depuis», croit l’analyste.
Daniel Ives ajoute que l’augmentation de la demande pour les abonnements survient alors que plusieurs rapports médiatiques laissent entendre qu’Apple a échoué dans sa tentative d’obtenir les droits de diffusion pour les Universités américaines membres du Pac-12, qui regroupe, comme son nom l’indique, 12 établissements de l’ouest du pays.
L’analyste se questionne sur une possible offre d’achat de la division ESPN venant d’Apple, elle qui appartient actuellement à Disney. «L’appétit massif des abonnés pour les événements sportifs en direct fait que la direction d’Apple se concentrera sur l’augmentation de son offre pour convaincre ses deux milliards d’utilisateurs de sauter dans le navire», dit-il.
À son avis, Apple pourrait trouver chaussure à son pied en effectuant une offre d’achat sur les activités d’ESPN, alors que le PDG de l’entreprise de divertissement, Bob Iger, avec l’appui du conseil d’administration de Disney, procède à une revue stratégique de ses principaux actifs.
«Tim Cook et la haute direction d’Apple sont reconnus pour être allergiques aux acquisitions de grande taille. La plus grosse acquisition de l’entreprise est celle de Beats, effectuée en 2014, pour un montant de 3 milliards de dollars américains (G$US). Cela dit, le marché évolue rapidement et Apple reconnaît que ses services de diffusion en continu sont dans une course à l’acquisition de contenus», explique-t-il.
«Une acquisition d’ESPN par Apple, ou un partenariat stratégique entre les deux entreprises, irait de soi», ajoute l’analyste, qui soutient que le prix de vente exigé serait de 50G$US.
Daniel Ives réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Apple et son cours cible sur un an de 230$US.
Par Denis Lalonde
SNC Lavalin (SNC, 40,20$): le moment de passer à la vitesse supérieure
SNC Lavalin (SNC, 40,20$): le moment de passer à la vitesse supérieure
L’analyste Benoît Poirier de Valeurs mobilières Desjardins a récemment rencontré des membres de la direction de SNC-Lavalin pour prendre le pouls de la société.
La direction note une croissance solide sur tous ses marchés principaux, notamment en raison du vieillissement des infrastructures et de la tendance à la sécurité énergétique.
Pour accompagner cette croissance, SNC a augmenté ses effectifs de 2400 employés depuis le début de l’année et prévoit embaucher 4000 personnes sur l’ensemble de l’année.
Ce sont ses bureaux de Bangalore qui ont profité de la majeure partie de ces embauches, alors que la direction prévoit d’y augmenter les effectifs à 5000 employés dans les prochaines années. Dans un souci de diversification, SNC a également commencé la construction de deux nouveaux emplacements, à Mumbai et au Caire.
Benoît Poirier pense que l’entreprise est la mieux placée parmi ses pairs pour profiter de cette tendance puisque le secteur gouvernemental génère 70% de ses revenus comparés à 55% pour Stantec (STN, 65,82$US) et 51% pour WSP (WSP, 188,60$).
L’analyste de Desjardins prévoit une croissance de 12,1% en 2023 pour le secteur des services.
La direction prévoit une amélioration de ses marges, principalement grâce à des économies d’échelle et des plans d’amélioration d’efficacité, ainsi qu’à une optimisation de son empreinte immobilière et à la réduction des contrats à faible marge qui traînent dans son carnet de commandes.
Benoît Poirier estime qu’un retour de l’énergie nucléaire pourrait générer une manne d’opportunités pour SNC. Le gouvernement du Québec ayant récemment fait des déclarations en ce sens.
Le ministre de l’Énergie du Québec et Hydro-Québec ayant déclaré qu’ils étudiaient la possibilité de rouvrir le réacteur nucléaire CANDU de Gentilly-2.
Le réacteur CANDU est l’une des seules technologies de réacteur au monde utilisant de l’uranium naturel, évitant ainsi le processus d’enrichissement.
Par ailleurs, la direction de SNC ne semble pas préoccupée par les projets clés en main et les litiges judiciaires qui en découlent. L’analyste de Desjardins estime que le carnet de commandes d’Infrastructures clés en main sera considérablement réduit d’ici la fin de 2023.
Il prévoit qu’il sera de 287M$ à la fin de l’exercice financier 2023 comparé à 422M$ actuellement, ce qui est un facteur clair de réduction des risques.
Benoît Poirier garde une approche prudente et suppose des coûts supplémentaires de 59M$ en 2023 pour ces projets.
Il maintient sa recommandation d’achat et voit un fort potentiel de croissance si SNC peut démontrer que sa division de services a du succès dans la génération de flux de trésorerie excédentaires.
L’analyste maintient son cours cible de 50$ basé sur un multiple de 11x le Bénéfice avant intérêts, Impôts et amortissement (BAIIA) pour ses secteurs des produits professionnels et de conduite de projets.
Par Matthieu Hains