Les résultats de Walmart ont rassuré les analystes. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Walmart, Lightspeed et Alimentation Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Walmart (WMT, 138,25 $ US, avant l’ouverture): des résultats moins mauvais que prévu
Le détaillant Walmart a dévoilé des résultats financiers qui ont excédé les attentes révisées à la baisse au deuxième trimestre de son exercice 2023.
La direction de l’entreprise avait prévenu les marchés à la fin du mois de juillet qu’elle réduisait ses prévisions de profits trimestriels et annuels. Elle expliquait alors que sa clientèle dépensait plus pour l’alimentation et l’essence et moins pour ses autres marchandises aux marges généralement plus élevées. La société était alors aux prises avec des inventaires très élevés, surtout pour les vêtements.
«Nous sommes encouragés par la réduction des excès d’inventaires, mais il est important de reconnaître que la toile de fond du consommateur reste empreinte d’incertitude», écrit l’analyste Steven Shemesh, de RBC Marchés des capitaux.
Ce dernier souligne que l’entreprise a été en mesure de liquider la majorité de ses vêtements saisonniers estivaux, mais a encore du travail à faire du côté des produits électroniques et pour la maison, de même que pour les articles de sport.
«Globalement, la hausse des inventaires a été de 26% sur un an au second trimestre, comparativement à 32% au trimestre précédent. L’inflation est responsable de 40% de cette hausse annuelle», soutient l’analyste.
Plus important encore selon lui, la direction de Walmart estime que ses surplus d’inventaires totalisaient 1,5 milliard de dollars américains (G$ US) à la fin du second trimestre, eux qui étaient de 3 G$ US trois mois plus tôt. «La direction croit que la situation sera revenue à la normale d’ici la période des Fêtes», dit l’analyste.
Selon lui, le titre de Walmart continue d’être «relativement sûr». À la lumière des résultats du second trimestre, il relève ses prévisions de bénéfice par action pour les exercices 2023 et 2024 à 5,86 $ US et 6,55 $ US respectivement. Il anticipait auparavant des bénéfices par action de 5,64 $ US en 2023 et de 6,13 $ US en 2024. «Ce changement est essentiellement attribuable à des marges bénéficiaires meilleures que prévu», dit l’analyste.
L’entreprise a aussi affirmé que ses problèmes de chaîne d’approvisionnement semblaient se résorber, alors que les coûts liés au carburant et au transport de conteneurs étaient en recul par rapport à leurs sommets annuels, même s’ils restent en hausse sur 12 mois.
La direction a relevé ses prévisions de bénéfice d’exploitation et de bénéfice par action pour l’exercice 2023. Ces derniers devraient être en recul de 9% et de 11% respectivement par rapport à leurs niveaux de l’exercice 2022. La prévision précédente tablait sur des reculs respectifs de 11% et de 13%.
Steven Shemesh conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de l’entreprise et il relève son cours cible sur un an, lui qui passe de 135 $ US à 151 $ US. Ce niveau révisé repose sur un ratio de 23 fois le bénéfice par action prévu de l’exercice 2024.
Lightspeed (LSPD.TO, 26,81$) : une rencontre avec la direction qui satisfait ATB Capital Markets
Lightspeed (LSPD.TO, 26,81$) : une rencontre avec la direction qui satisfait ATB Capital Markets
Le 16 août, ATB Capital Markets a tenu un événement marketing avec le PDG de Lightspeed Commerce, Jean-Paul Chauvet, et le chef des relations avec les investisseurs Gus Papageorgiou.
Les questions des investisseurs ont porté sur la capacité de l’entreprise de solutions de points de vente et de commerce en ligne d’atteindre ses objectifs à long terme de croissance, d’ajout de clients, de pénétration de nouveaux marchés et de son réseau de services interentreprises, de même que du lancement de nouvelles versions de ses produits.
«Nous croyons que l’algorithme de croissance de Lightspeed reste très attrayant et que l’entreprise est en bonne posture dans des marchés en forte croissance, ce qui ne se reflète nullement dans la valeur actuelle du titre», écrit l’analyste Martin Toner.
Ce dernier précise que la direction de la société, dont les solutions ciblent les restaurateurs, les détaillants et les propriétaires de clubs de golf, reste confiante de pouvoir ajouter de 3000 à 4000 nouveaux points de vente à son réseau sur une base trimestrielle.
«Lightspeed est optimisée pour améliorer les dépenses en marketing et pour réduire le coût d’acquisition de nouveaux clients», raconte l’analyste.
Les dirigeants ont également laissé entendre que le déclin des marges bénéficiaires constaté lors des deux derniers trimestres n’était pas une tendance récurrente.
L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de l’entreprise et son cours cible sur un an de 75 $. Le titre devra progresser de près de 160% sur un an pour atteindre la cible.
Martin Toner fonde son cours cible sur un ratio de flux de trésorerie actualisés qui prévoit un coût moyen pondéré du capital (taux moyen qu’une entreprise paie pour financer ses actifs) de 11,1%, une croissance du nombre de terminaux de 3,25% et une valeur moyenne du dollar américain de 1,29 $ CA.
Il évalue la valeur d’entreprise de Lightspeed à 7,4 milliards de dollars, alors que sa capitalisation boursière est en ce moment légèrement inférieure à 4 milliards de dollars.
Alimentation Couche-Tard (ATD.TO, 59,72$): les marges sur l’essence permettront d’absorber les hausses de coûts
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L’exploitant de dépanneurs et de stations-service Alimentation Couche-Tard dévoilera les résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2023 le 30 août après la fermeture des marchés boursiers.
L’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, prévoit un bénéfice par action de 0,74 $, alors que le consensus de tous les analystes qui suivent l’entreprise est fixé à 0,63 $. La performance au trimestre correspondant l’an dernier a été de 0,71 $.
«Nous prévoyons des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) en hausse de 1,5% sur un an aux États-Unis, augmentation qui était de 0,2% il y a un an, de même qu’à des marges brutes de 34,2%, stables sur un an», écrit l’analyste.
Toujours sur le marché américain, il anticipe que les volumes de vente de carburant seront en repli de 4% sur un an, ce qui se compare à une croissance de 11% l’an dernier. Toutefois, les marges bénéficiaires devraient être de 47,6 cents américains le gallon, en hausse de 29,5% sur un an.
Au Canada, Vishal Shreedhar anticipe des ventes de magasins comparables en hausse de 3%, elles qui avaient reculé de 9,6% au trimestre correspondant il y a un an. Les marges brutes devraient se chiffrer à 32,8%, en hausse de 50 points de pourcentage par rapport à la performance du premier trimestre de l’exercice 2022.
«Les ventes de carburant devraient grimper de 2%, comparativement à 10,4% l’an dernier. Nous anticipons que les marges bénéficiaires atteindront 14,1 cents le litre, par rapport à 10,9 cents le litre il y a un an», ajoute-t-il.
L’analyste raconte que les chiffres de l’Agence OPIS (Oil Price Information Service), que l’on pourrait traduire par l’Agence des services d’information sur les prix du pétrole, estiment que les marges bénéficiaires ont grimpé pour atteindre 41,6 cents américains le gallon durant le premier trimestre de l’exercice 2023 de Couche-Tard. Il souligne, par contre, que Couche-Tard a excédé les chiffres de l’Agence OPIS lors des huit derniers trimestres par une marge moyenne de 7 cents le gallon. Il s’attend à ce que la tendance se maintienne au premier trimestre.
«La forte hausse des prix de l’essence a eu un impact négatif sur la demande, un élément qui sera à surveiller lors du dévoilement des résultats», souligne l’analyste.
Ce dernier soutient toutefois que l’industrie des magasins d’accommodation est habituellement très résiliente durant les récessions et que les pressions inflationnistes sur les coûts ont créé des occasions de fusions/acquisitions avec de gros exploitants.
Il note aussi que les clients de Couche-Tard visitent plus souvent ses établissements, mais ressortent avec un panier moyen moins garni. Il réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de l’entreprise, mais relève son cours cible sur un an, lui qui passe de 59 $ à 63 $.