(Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de WSP, 5N Plus et Dye & Durham? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
WSP Global (WSP, 117,46$): de meilleures perspectives après une année exigeante
L’ingénieur-conseil a terminé une année exigeante sur une note satisfaisante et Frédéric Bastien de Raymond James espère mieux dans la reprise de 2021.
«Avec de récents gros contrats, trois nouvelles petites acquisitions en plus de l’achat transformationnel de l’ingénieur en environnement Golder pour 1,5 milliard bientôt conclus, la société devrait continuer à mieux performer que son industrie en 2021», écrit l’analyste, dans une note préliminaire.
Il augmente de 4% ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation en 2021 et hausse son cours-cible de 140 à 145$.
Quant aux résultats du quatrième trimestre, ils sont globalement conformes à ses attentes. Le bénéfice d’exploitation ajusté de 262 millions de dollars est légèrement mieux que prévu.
Par contre, le recul de 4,1% des revenus trimestriels à 1,68 milliard de dollars est pire que la baisse prévue de 1,1% par l’ensemble des analystes.
WSP a néanmoins réussi à compenser l’érosion des marges de certains projets en réduisant d’autres dépenses, telle que la suspension des voyages d’affaires, explique l’analyste.
La gestion serrée des comptes payables a aussi procuré des flux de trésorerie libres de 265 M$ au quatrième trimestre si bien que WSP a donc terminé l’année avec une dette de seulement 137 M$.
Après l’achat de Golder pour 1,5 G$, la dette repassera à un peu plus de 1,3 G$, ce qui représente un ratio de 1,1 fois le bénéfice d’exploitation, au bas de la fourchette des objectifs de la société, précise l’analyste.
Pour 2021, WSP prévoit le retour de la croissance interne des revenus (sans l’effet des acquisitions) de l’ordre de 1 à 5% dans tous ses marchés, surtout au deuxième semestre. Le bénéfice d’exploitation visé de 1,22 à 1,29 G$ est supérieur au consensus de 1,21 G$.
Frédéric Bastien tient à rappeler que Golder hisse WSP en tête des sociétés de services-conseils en environnement dans le monde. Cet achat s’accompagne de l’appui de deux nouveaux partenaires institutionnels patients en GIC et British Columbia Investment Management, qui sont prêts à ajouter à leur placement, aux côtés de la Caisse de dépôt et placement du Québec et l’Office d’investissement du régime de pension du Canada.
«Les dix prochaines années s’annoncent aussi fructueuses sinon plus que la dernière décennie», renchérit-il.
Malgré le bond de 22% de l’action qui a suivi l’annonce de l’achat de l’ontarienne Golder en décembre 2020, le titre de WSP devrait soutenir une évaluation dans le haut de la fourchette de 8 à 15 fois le bénéfice d’exploitation observée au cours des cinq dernières années, croit l’analyste.
Son nouveau cours-cible de 145$ équivaut à 14 fois le bénéfice d’exploitation de 1,3 G$ qu’il projette en 2022. Il offre un potentiel de gain d’encore 23%.
WSP continue à faire d’énormes progrès pour relever sa rentabilité, renforcer sa stabilité et se diversifier, fait valoir Frédéric Bastien. Le groupe s’est aussi remarquablement bien positionné pour tirer profit du phénomène mondial de l’investissement durable.
Le quart de ses revenus de 8 G$ proviendront des sciences de la terre et de l’environnement.
5N Plus (VNP, 4,53$): le producteur de métaux technologiques prêt à acquérir
5N Plus (VNP, 4,53$): le producteur de métaux technologiques prêt à acquérir
Le plan de relance de 5N Plus est assez avancé et son bilan est assez renforcé pour passer à l’étape suivante de sa transformation stratégique: accélérer sa croissance et élargir son marché potentiel.
Le fabricant de matériaux spécialisés cherche activement des occasions d’acquisitions dans le domaine des matériaux avancés à forte valeur ajoutée.
«Nous applaudissons les dirigeants de vouloir se recentrer sur les matériaux avancés qui offrent de bonnes perspectives de croissance, des marges intéressantes et des marchés potentiels de plus grande taille», écrit Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux.
5N Plus fabrique déjà des poudres sphériques de haute performance, des substrats innovants, des matériaux pour les puces et pour l’imagerie médicale ainsi que des ingrédients pour les antiobiotiques.
En même temps, la société envisage de se défaire de certaines activités traditionnelles moins rentables. Les matériaux industriels sont plus sujets aux fluctuations des cours des métaux de base.
«Cette évolution devrait contribuer à relever l’évaluation du titre», renchérit l’analyste.
Les investisseurs ont apprécié le potentiel de cette nouvelle étape. Son action a gagné plus de 5% le 24 février.
Il faut dire que la société a aussi dévoilé un solide quatrième trimestre. Les revenus de 46,2 millions de dollars américains ont surpassé les prévisions de Desjardins par 16%.
Le bénéfice d’exploitation a bondi de 45% à 6,5 M$US, un peu mieux que prévu par l’analyste. La marge d’exploitation aussi avancé de 10 à 14,2%.
Les flux de trésorerie excédentaires de 17,7 M$US ont plus que triplé par rapport à un an plus tôt. Ces flux ont assaini le bilan. Le ratio qui compare la dette au bénéfice d’exploitation est passée de 1,6 fois à la fin de 2019 à 0,4 fois, précise Frédéric Tremblay.
Les dirigeants seraient à l’aise de porter de ratio jusqu’à 3 fois pour réaliser des acquisitions. Le produit de la vente éventuelles des métaux industriels ajouterait aux munitions de la société.
Frédéric Tremblay hausse son cours-cible de 4,50 à 5,50$ qui passe de 8 à 10 fois le bénéfice d’exploitation. Il réitère aussi sa recommandation d’achat.
Dye & Durham (DND, 42,00$): le 7e achat du consolidateur de logiciels de droits laisse perplexe
Dye & Durham (DND, 42,00$): le 7e achat du consolidateur de logiciels de droits laisse perplexe
Le septième achat d’affilée du spécialiste des logiciels pour les professionnels du droit laisse un analyste perplexe parce qu’il dévie de son champ de prédilection.
Dye & Durham offre d’acheter le fournisseur britannique de logiciels de gouvernance et de gestion des services publics Idox Plc pour 610 millions de dollars. Elle a jusqu’au 19 mars pour soumettre une offre formelle pour l’entreprise cotée en Bourse.
Idox, qui compte 622 employés dans le monde, se rationalise depuis 26 mois, ayant notamment 2 deux de ses 16 bureaux, mentionne Paul Steep, de Banque Scotia.
Son coup de barre semble donner des résultats, si l’on se fie à la hausse des marges d’exploitation de 21,9% en 2020 à 28,8% en 2021, dit-il.
Idox accélérera la stratégie de Dye & Durham, qui veut générer plus de revenus récurrents, et élargira son marché potentiel, mais l’analyste trouve que la société a déjà beaucoup de pain sur la planche avec six autres achats à intégrer dans différents marchés géographiques.
Au premier coup d’œil, le prix offert de 16,6 fois le bénéfice d’exploitation d’Idox n’apparaît pas bon marché.
«Nous devenons plus prudents étant donné la cadence des achats depuis un an. Si la transaction a lieu, nous aimerions voir un plan d’intégration clair qui aborde le risque que pose l’intégration simultanée de plusieurs entreprises dans différents marchés et pays», écrit-il.
Après une pause imposée par son employeur pendant les émissions d’actions (192 M$) et de débentures convertibles (291 M$), Paul Steep réduit son cours cible de 58 à 57$.
Il abaisse le multiple qu’il accorde au titre de 20 à 19 fois le bénéfice d’exploitation prévu dans un an afin de s’ajuster au récent recul de l’évaluation dans l’industrie.
Après avoir septuplé depuis son entrée en Bourse il y a sept mois jusqu’à un sommet de 53,68$, l’action de Dye & Durham est retombée de 22% depuis.