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À surveiller: WSP, Cascades et Boyd

Dominique Beauchamp|Publié le 17 septembre 2019

Que faire avec les titres de WSP Global, Cascades, et Boyd? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de WSP Global, Cascades, et Boyd? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Groupe WSP Global (WSP, 75,67$): l’ingénieur-conseil mérite encore mieux

Après avoir analysé en profondeur l’évaluation de WSP par rapport à deux sociétés semblables, Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale, en conclut que l’ingénieur-conseil mérite une évaluation supérieure au multiple actuel de 10,7 fois le bénéfice d’exploitation.

L’analyste augmente donc son cours cible, lui qui passe de 79$ à 82$, et recommande l’achat du titre, pour un gain potentiel d’encore 13%.

À la suite d’un bond de 29% depuis le début de l’année, WSP s’échange près de son cours record.

Son nouveau cours cible équivaut à un multiple de 11,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020, ce qui se compare à 16,2 fois pour l’Américaine Tetra Tek (TTEK, 83,74$US) et à 14 fois pour la Suédoise Sweco AB.

M. Sytchev attribue l’écart d’évaluation au fait que ces deux sociétés dégagent un rendement de l’avoir plus élevé que celui de WSP pour des raisons propres à leur marché respectif. WSP est aussi un peu plus endettée, en raison d’un grand nombre d’acquisitions effectuées depuis 2012.

M. Sytchev prévoit d’ailleurs que d’autres achats ajouteront 2 900 employés chez WSP au deuxième semestre et 5 200 en 2020, dans son modèle.

WSP est aussi moins chèrement évaluée que ses semblables en fonction des bénéfices malgré une croissance interne impressionnante», dit-il.

La hausse régulière des flux libres depuis 2015 est unique dans son industrie, tout comme la conversion de 124% de ses bénéfices en flux libres, fait-il aussi valoir.

M. Sytchev émet l’hypothèse que les investisseurs s’ajustent encore au sursaut de 2,84$ à 5,21$ par action des flux de trésorerie libres l’an dernier, ou doutent encore que ce nouveau régime soit durable.

Les flux de trésorerie libres prévisibles, le rabais d’évaluation par rapport aux semblables, la stratégie active d’acquisitions, la diversité de ses marchés, la faible part des ressources naturelles dans ses spécialités et son actionnariat institutionnel fort (Fonds du régime de pension du Canada, 19,6% et la Caisse de dépôt, 18,7%) confèrent à la société «unique» encore un bon potentiel, conclut-il.

 

Cascades (CAS, 12,13$): le prix du carton porte encore ombrage au potentiel du papier-tissu

Cascades (CAS, 12,13$): le prix du carton porte encore ombrage au potentiel du papier-tissu

Après une période de silence imposée par son employeur qui a travaillé sur l’achat des actifs d’Orchids Paper, Hamir Patel, de CIBC Marchés des capitaux, présente des perspectives mitigées pour Cascades.

L’analyste relève le bénéfice d’exploitation qu’il prévoit de 6% en 2019 et de 4% en 2020. Son cours cible passe aussi de 11$ à 13$, mais il offre peu de potentiel d’appréciation.

L’achat des actifs du fabricant de papier-tissu Orchids Paper est prometteur si Cascades atteint ses objectifs, mais le récent recul du prix du carton incite M. Patel à la prudence.

«L’intégration d’Orchids et la conversion de l’usine de carton Bear Island ont le potentiel de raviver le cours de Cascades, mais pas avant 2020», note-t-il.

Les prix locaux du carton ont déjà reculé de 30% depuis le début de année et pourraient s’incliner d’encore 2,8% au cours des six prochains mois à cause du surplus de production ainsi que de la faiblesse de la demande et des marchés d’exportation, explique-t-il.

M. Patel relève ses prévisions pour y ajouter la contribution des usines d’Orchids et les plus bas prix que prévu pour la fibre recyclée que Cascades achète.

L’analyste a aussi bon espoir que les actifs d’Orchids dégagent le bénéfice d’exploitation promis de 45 millions de dollars américains, en 2021.

Cascades compte optimiser les usines et les frais de transport du réseau d’usines de papier-tissu et obtenir des rabais pour ses achats de fibres et de produits chimiques.

À première vue, le prix payé de 13,7 fois le bénéfice d’exploitation de 2017 a l’air élevé, dit-il, mais un bénéfice d’exploitation de 45M$US pour Orchids le ramènerait à 5,2 fois, indique M. Patel.

L’analyste rappelle aussi que Cascades a payé 217M$ alors qu’Orchids avait investi au moins 240M$US depuis cinq ans dans ses usines et son entente d’approvisionnement avec Fabrika.

Au cours actuel, l’action de Cascades s’échange à un multiple de 5,2 fois son bénéfice d’exploitation, une évaluation qui se compare au multiple moyen de 6 fois des deux dernières années.

 

Boyd Group (BOYD.UN, 173,92$): le carrossier deviendra une société par actions

 

Boyd Group (BOYD.UN, 173,92$): le carrossier deviendra une société par actions

Après avoir envisagé de changer sa structure dans le passé, le carrossier nord-américain se ravise et se convertira de fiducie de revenu en société par actions, le 1er janvier 2020.

Dans un échange un pour un, les porteurs de parts recevront des actions de la nouvelle Boyd Group Services dont le symbole sera BYD.

Le changement requiert l’approbation des deux tiers des porteurs de parts lors d’un vote le 2 décembre.

Les avantages en valent la chandelle, malgré les coûts d’un million de dollars du changement de structure légale et la perte de certains avantages fiscaux, indique David Newman de Desjardins Marché des capitaux.

Les activités américaines soutiennent en effet la distribution élevée de Boyd parce qu’elles ne sont pas soumises à certains impôts. Toutefois, ces économies de 2,2 millions de dollars sont devenues bien mineures par rapport à sa facture annuelle d’impôts de 30M$ et sa valeur boursière de 3,5 milliards de dollars.

Restructurée en société par actions, Boyd gagnera un accès plus vaste au marché des capitaux, notamment à l’extérieur du Canada. La loi limite à 49% la part de l’actionnariat aux non-résidents canadiens dans une fiducie.

Boyd obtiendra aussi plus de flexibilité pour poursuivre sa stratégie active d’acquisitions puisque les vendeurs apprécieront le report de certains impôts que confèrent les actions par rapport aux parts de fiducie, ajoute M. Newman.

Boyd conservera le niveau actuel de ses dividendes, mais la fréquence deviendra trimestrielle au lieu de mensuelle.

La conversion simplifiera la structure de la société, attirera de nouveaux investisseurs, améliorera la négociabilité du titre et facilitera les acquisitions, résume M. Newman.

L’analyste ne touche pas à son cours cible de 195$ et recommande toujours l’achat du titre.