BRP a dévoilé le 19 août ses motos électriques Pulse et Origin. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de WSP, Iamgold et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
WSP (WSP, 222,08$): une acquisition qui gonfle la présence de l’entreprise dans un secteur en forte croissance
Après une période de restrictions, les analystes peuvent commenter l’acquisition de la société américaine Power Engineers par WSP. La transaction de 1,78 milliard de dollars américains, soit 2,44 milliards de dollars canadiens, a été annoncée le 12 août.
Power Engineers offre des services de consultation dans le secteur de l’énergie. «L’acquisition vient bonifier la présence de WSP dans ce secteur et générera d’importantes synergies de coûts et de revenus avec le temps», estime l’analyste Devin Dodge, de BMO Marchés des capitaux.
«La transaction donne au titre de Power Engineers une valeur de 15,2 fois le ratio VE/BAIIA (valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) pour l’exercice 2024, ou 12,5 fois en tenant compte de la réalisation de synergies», rappelle l’analyste.
Ce dernier souligne également que WSP versera des paiements incitatifs totalisant 170 millions de dollars américains (M$US) à «un grand nombre d’employés» de Power Engineers sur une période de trois ans suivant la clôture de la transaction, qui devrait survenir durant le quatrième trimestre.
«Les synergies minimales de réduction des coûts atteignent 25M$US, soit 3% des revenus, d’ici la fin de l’exercice financier 2026. Nous pensons que 50% de cet objectif sera réalisé en 2025», dit-il.
L’analyste ajoute qu’il s’attend à ce que les synergies soient «beaucoup plus importantes» à mesure que Power Engineers utilisera les outils et les systèmes de gains de productivité de WSP. «Il y a très peu de dédoublements dans les listes de clients. La transaction devrait contribuer immédiatement au bénéfice par action de WSP et atteindre environ 5% en 2026», estime-t-il.
Devin Dodge soutient que Power est une entreprise en forte croissance (avec un taux annuel moyen de croissance des revenus de 13% au cours des trois dernières années) qui ajoute 4000 employés à la division de WSP dans le secteur Énergie, Ressources et Industrie.
L’analyste conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de WSP, mais relève son cours cible sur un an, qui passe de 252$ à 257$. Il relève ses prévisions de bénéfice par action ajusté pour les exercices 2024 et 2025. Cette année, sa prévision passe de 8,08$ à 8,14$, alors que celle de l’an prochain grimpe de 9,32$ à 9,63$.
Iamgold (IMG, 6,98$): la prochaine célibataire à marier?
Iamgold (IMG, 6,98$): la prochaine célibataire à marier?
La récente acquisition d’Osisko Mining par la société sud-africaine Gold Fields relance les fusions et acquisitions dans l’industrie minière et les analystes de la Financière Banque Nationale constatent qu’une légère prime commence à se refléter dans la valeur du titre d’Iamgold.
L’entreprise possède la mine Essakane, au Burkina Faso, de même que la mine Westwood en Abitibi-Témiscamingue et la mine Côté Gold en Ontario.
«Depuis le début du mois d’août, le titre d’Iamgold est en hausse de 23,6%, alors que le S&P/TSX a progressé de seulement 2,9% durant la période. L’entreprise a dévoilé de bons résultats financiers au second trimestre, mais à notre avis, la hausse du titre est attribuable à la possibilité qu’Iamgold soit ciblée par une offre publique d’achat, alors que la mine Côté Gold s’approche de son plein potentiel», explique l’analyste Mike Parkin.
Pour refléter cette possibilité, l’analyste fait passer son cours cible sur un an de 7$ à 8,50$. Il estime la probabilité qu’Iamgold soit ciblée par une offre d’achat à «50/50».
«Nous avons réalisé une évaluation des transactions comparables aux actifs détenus par Iamgold. Nous pensons que le titre de l’entreprise commence à se négocier à une valorisation qui reflète les moyennes de nos analyses», ajoute l’analyste.
Il précise que l’évaluation tient compte du prix record de l’once d’or, du fait que l’entreprise prévoit générer des flux de trésorerie robustes et d’un regain d’activité en ce qui concerne les fusions et acquisitions dans l’industrie minière.
Avec son nouveau cours cible de 8,50$, l’analyste donne au titre d’Iamgold une valeur de 5,5 fois le ratio VE/BAIIA (valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) des 12 prochains mois.
Il donne aussi au titre une valeur de 0,95 fois la valeur des actifs de l’entreprise. «Dans un environnement où Iamgold ne serait pas une cible d’acquisition, nous pensons que ce ratio pourrait reculer à 0,85 fois, reflétant les risques géopolitiques des actifs et le risque associé à la montée en cadence de la production à la mine Côté Gold», précise-t-il.
L’analyste souligne qu’à la clôture des marchés boursiers le 19 août, le titre d’Iamgold se négociait à 3,9 fois le ratio VE/BAIIA prévu en 2025 et à 0,83 fois la valeur de ses actifs en dollars constants.
Mike Parkin conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre d’Iamgold.
BRP (DOO, 94,11$): l’analyste de la Financière Banque Nationale abaisse sa recommandation
BRP (DOO, 94,11$): l’analyste de la Financière Banque Nationale abaisse sa recommandation
Le fabricant de véhicules récréatifs BRP dévoilera ses résultats du second trimestre de son exercice 2025 le 6 septembre et l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a décidé d’abaisser sa recommandation sur le titre de l’entreprise pour refléter ce qu’il qualifie de «vents contraires à court terme».
Sa recommandation passe ainsi de «surperformance» à «performance égale au secteur», alors que son cours cible sur un an passe de 109$ à 100$.
«BRP a réduit ses prévisions annuelles au moment de publier ses résultats du premier trimestre en mai dernier, mais nous pensons que la demande reste faible et que l’activité publicitaire est élevée. Nous estimons donc qu’il y a un risque que ces mêmes prévisions soient réduites une fois de plus lors de la publication des résultats du second trimestre», explique-t-il.
Cette prévision de bénéfice par action de l’entreprise se situe entre 6$ et 7$.
«De plus, même si nous pensons que l’exercice 2025 constituera un creux pour l’industrie des véhicules récréatifs, nos attentes précédentes pour l’exercice 2026 tablaient sur un rebond plus robuste des profits. Nous considérons que ces attentes étaient trop optimistes», ajoute l’analyste.
Cameron Doerksen anticipait des bénéfices par action ajustés de 5,84$ et de 9,12$ respectivement pour les exercices 2025 et 2026. Ces attentes sont à présent de 5,50$ pour 2025 et de 8,37$ pour 2026. Il précise que pour l’exercice 2026, le consensus des analystes est de 8,83$.
Les prévisions de revenus sont aussi réduites et passent de 8,7 milliards de dollars (G$) à 8,49G$ pour 2025, et de 9,59G$ à 9,2G$ pour 2026.
L’analyste reste malgré tout positif envers la croissance à long terme de BRP, affirmant que la société allait continuer de gagner des parts de marché et de générer de nouveaux revenus grâce à l’introduction de nouveaux produits. «Les produits dévoilés lundi soir incluent les nouvelles motocyclettes électriques à deux roues, un nouveau segment pour l’entreprise», dit-il.
Il explique que le titre de BRP se négocie à un ratio VE/BAIIA (valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) de 8,4 fois, alors que sa moyenne des cinq dernières années est de 7,4 fois.
Selon lui, le potentiel de baisse du titre reste limité, car même si l’industrie des véhicules récréatifs éprouve des difficultés, les marchés ont déjà pleinement intégré un ralentissement des activités de BRP.
Son nouveau cours cible sur un an se fonde sur un ratio VE/BAIIA de 6,5 fois pour l’exercice 2026.