(Photo: Getty Images)
Que faire avec les titres de WSP, Roots et Enghouse? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: les auteurs peuvent avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
WSP (WSP, 138,80$): possibilité d’acquisitions
Même après l’achat de Golder, la firme de génie-conseil a encore la marge de manœuvre financière pour réaliser une autre acquisition, croit Maxim Sytchev, de Financière Banque Nationale.
L’analyste note que la dette nette de WPS ne représente que 1,2 fois son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). «Même si l’acquisition de Golder est d’une taille importante et prendra du temps à pleinement s’intégrer, les investisseurs ne devraient pas pleinement exclure une autre acquisition.
Maxim Sytchev évoque l’acquisition hypothétique de la firme Arcadis aux Pays-Bas à un prix de 6,4 milliards de dollars (G$), soit une prime de 30% sur sa valeur. Une telle transaction ajouterait 20% au bénéfice par action, tout en maintenant la dette à un seuil raisonnable de 2,75 fois le BAIIA (si la transaction est financée à moitié par de la dette et à moitié par une émission d’actions).
Historiquement, la direction a eu la main heureuse en matière d’acquisition, estime l’analyste. Il souligne que la capitalisation boursière de la société est passée de 4 G$ en 2016 à 16 G$ aujourd’hui.
Maxim Sytchev se dit optimiste quant à la capacité de WSP de maintenir une forte croissance. Il réitère sa recommandation «surperformance» et augmente son cours cible de 143$ à 160$.
Roots (ROOT, 3,55 $): mieux vaut regarder à long terme
Roots (ROOT, 3,55 $): mieux vaut regarder à long terme
Au cours des cinq derniers trimestres, la direction du détaillant de vêtement Roots a su naviguer d’une main de maître à travers les défis associés à la COVID-19, juge Patricia Baker, de la Banque Scotia. Son flair a encore une fois été récompensé au cours du premier trimestre de 2021, pavant la voie vers une meilleure position à la sortie de la crise sanitaire, selon l’analyste qui ne fait pas de cas des pertes de 4,9 millions de dollars (M$) dévoilées par l’entreprise le 11 juin 2021.
En effet, Roots est parvenu à réduire «substantiellement» sa perte par action à (0,10$) au trimestre clos le 1er mai par rapport à la même période l’an dernier (0,22$), et ce, alors que ses magasins sont demeurés fermés pendant près du tiers du trimestre à cause des consignes gouvernementales.
En date du 11 mars 2021, Roots avait presque rouvert l’entièreté de ses points de vente, mais en avril, la troisième vague l’a contrainte à changer de cap au Québec, en Ontario et en Nouvelle-Écosse.
Ses revenus ont ainsi crû de 24,7% à 37,3 M$ grâce à l’adoption d’une nouvelle stratégie numérique, qui a fait bondir d’environ 50% ses ventes en ligne par rapport au premier trimestre de 2020. Ses profits bruts consolidés ont augmenté de 30,3% à 21,5 M$, sa marge brute ayant grimpé de 57,5%.
L’analyste de la Banque Scotia estime que c’est une gestion plus efficace de son inventaire et de ses promotions, de même que l’adoption d’outils numérique et la fermeture de magasins aux États-Unis au cours de la dernière année qui ont permis de redresser la barre.
Cela démontre encore une fois que la réaction de l’équipe de direction aux défis imposés par la COVID-19 est digne de mention, assure Patricia Baker.
On compte parmi ces nombreuses idées novatrices la mise en marché d’un chandail en coton ouaté en édition limitée sur lequel les fleurs emblématiques de toutes les provinces étaient brodées. L’inventaire de ce chandail affiché à 198$, soit près du double de ses chandails en coton ouaté habituels, s’est complètement épuisé en une fin de semaine.
Les trois heures et trente minutes requises pour faire ces 154 000 points de broderie ont été réalisées dans les installations où l’entreprise travaille habituellement le cuir à Toronto, une démarche très sensée aux yeux de l’analyste pour parvenir à fabriquer au Canada ses articles.
Son taux de conversion d’acheteurs potentiels en clients demeure élevé, souligne l’analyste, car celles et ceux qui se déplacent en boutique ont de grandes chances de repartir avec un article en main.
Bien que les prévisions à long terme pour Roots soient très prometteuses, l’analyste s’attend à ce que le détaillant soit confronté à de nombreux défis pandémiques qui devraient affaiblir ses performances par rapport à l’année précédente pendant le deuxième trimestre.
Davantage de magasins seront fermés au cours de cette période, contrairement à un an plus tôt. Seuls 26 magasins ontariens sont ouverts au moment d’écrire ses lignes. L’entièreté de ses points de vente l’était au deuxième trimestre de 2020.
L’entreprise devrait aussi dépenser plus en salaires que l’an dernier, tandis que l’aide d’urgence pour les loyers sera moins généreuse. Néanmoins, Patricia Baker est convaincue que la deuxième moitié de l’exercice sera plus proche de la normale pour Roots, ce qui devrait générer de la croissance par rapport à l’exercice précédent.
Son action a fait une belle remontée depuis le début de l’année, grimpant d’environ 59%, soit la meilleure performance parmi les titres que surveille la Banque Scotia.
L’analyste estime que ce regain d’intérêt est une marque de confiance envers l’équipe de direction dont font preuve les investisseurs.
Ainsi, Patricia A. Baker revoit à la hausse son cours cible à 4,25$, soit 9,5 fois son bénéfice par action anticipé pour l’exercice de 2022, et non plus 8 fois à 4,00$.
Enghouse (ENGH, 51,86$): la thèse optimiste demeure
Enghouse (ENGH, 51,86$): la thèse optimiste demeure
Les résultats du fournisseur de logiciels actifs sont décevants, mais ils ne changent pas la thèse de croissance par acquisition de Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux.
Les revenus de la société ontarienne ont reculé de 17% à 117 millions de dollars (M$) au deuxième trimestre de son exercice 2021 (terminé le 30 avril). C’est «beaucoup moins» que la prévision du consensus de 129 M$, note l’analyste.
À 0,36$, le bénéfice par action se situe sous la prévision du consensus à 0,42$ et encore plus sous la prévision de RBC à 0,47$.
La déception provient de l’acquisition Vidyo, le fournisseur de logiciel pour la vidéoconférence, dont les activités sont déjà revenues à la normale d’avant la COVID.
La baisse du prix de l’action rend le titre attrayant, croit Paul Treiber. Enghouse s’échange à un ratio de 17 fois le ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) et à un rendement des flux de trésorerie de 5%. Les évaluations se retrouvent donc à la moitié de la fourchette des cinq dernières années, soit entre 13 et 22 fois et entre 3% à 6%.
L’analyste croit qu’Enghouse peut toujours croître par acquisition. Il renouvelle sa recommandation «surperformance», mais abaisse son cours cible de 80$ à 65$.