Que faire avec les titres de WSP, Weston et Recipe?
Que faire avec les titres de WSP Global, George Weston et Recipe? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
WSP Global (WSP, 72,82$): l’ingénieur-conseil a grimpé un peu trop vite
Après un bond de 24% du titre, Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale, ne recommande plus l’achat de l’ingénieur conseil, un de ses deux titres favoris dans l’industrie de l’ingénierie et construction, aux côtés de Toromont Industries (TIH, 69,97$).
«Il est toujours inconfortable de retirer le pied de l’accélérateur de sociétés de haute qualité capables de croissance régulière, mais hausser le cours cible mécaniquement pour justifier une recommandation d’achat laisse aussi peu de marge d’erreur», explique l’analyste.
Le cours de WSP est revenu au sommet atteint en 2018 et a dépassé le S&P/TSX par 10%, cette année.
Les investisseurs misent tous sur une résolution imminente du conflit commercial sino-américain, si l’on se fie au gain de 15% du S&P 500 à ce jour en 2019, dit-il. L’analyste craint qu’un accord devienne un prétexte à des prises de profits.
WSP a nettement devancé SNC-Lavalin (SNC, 33,86$) et Stantec (STN, 32,48$). Son évaluation de 11,6 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2019 est aussi dans le haut de la fourchette de sa moyenne, indique M. Sytchev.
Le titre reflète déjà bien les objectifs de la société d’accroître ses effectifs à 65000 d’ici 2021 alors qu’il n’incorpore pas le risque de difficultés potentielles en Grande-Bretagne à cause du Brexit ni la possibilité que la marge d’exploitation visée de 12% soit difficile à atteindre, ajoute l’analyste.
Même en élaborant un scénario optimiste qui verrait WSP acheter la néerlandaise Arcadis (ARDS), et ajouter 22% à ses bénéfices, M. Sytchev ne peut pas faire mieux qu’un cours cible de 79$, soit un rendement total de 11% par rapport au cours actuel.
En conséquence, la recommandation de M. Sytchev passe de «performance supérieure au marché» à «performance égale au marché». L’analyste ne touche cependant pas à son cours cible de 75$.
Weston (WN, 100,82$): un solde de pain frais irrésistible
Weston (WN, 100,82$): un solde de pain frais irrésistible
Depuis que Loblaw (L, 66,48$) a annoncé l’échange de sa participation dans sa filiale immobilière en actions de sa société mère George Weston, l’action de société de portefeuille de la famille du même nom n’a pas suivi celles de ses filiales en Bourse.
Ainsi, le titre de Weston s’est apprécié de 6% alors que celui de Loblaw a gagné 26%.
Loblaw a échangé son intérêt de 61,6% dans la Fiducie de placements immobiliers Propriétés de Choix (CHP.UN, 14,12$) contre 27 millions de nouvelles actions de George Weston. Loblaw les a ensuite redistribuées à ses propres actionnaires minoritaires.
En somme, les actionnaires minoritaires de Loblaw ont échangé leur actionnariat indirect dans le fonds immobilier pour un autre dans Weston.
Les actionnaires de Loblaw ayant reçu des actions de Weston et qui n’en voulaient pas ont vendu, explique Mark Petrie, de CIBC Marchés mondiaux.
Les actionnaires de Weston qui ne voulaient pas détenir une participation accrue et directe dans le fonds immobilier ont aussi vendu.
Si bien que l’action de George Weston s’échange à fort rabais par rapport à la valeur de ses actifs en pièces détachées, soutient M. Petrie.
Weston possède 50,4% de Loblaw, 65,4% Propriétés de Choix et 100% du boulanger Weston Foods.
Un rabais plus grand qu’avant se justifie parce que Weston a désormais trois groupes d’affaires distincts et du capital excédentaire à déployer. Toutefois, la valeur négative accordée au boulanger Weston Foods est excessive, selon l’analyste.
Surtout que le pire est probablement passé pour la rentabilité déficiente du boulanger encore en redressement.
Weston a aussi l’intention de se diversifier davantage par acquisitions, ce qui crée aussi de l’incertitude. M. Petrie croit cependant que sa priorité reste le redressement du boulanger de Weston Foods. Tout futur achat cadrera avec ses compétences.
Même s’il augmente de 10 à 12% l’écart qui sépare la valeur de Weston de celles de ses actifs, il augmente son cours cible de 109 à 113$.
«Loblaw est plus facilement négociable en Bourse que Weston, mais le fossé d’évaluation de la deuxième est trop important pour être ignoré», écrit M. Petrie.
Il recommande de nouveau l’achat du titre de Weston qu’il voit s’apprécier de 12%.
Recipe (RECP, 26,25$): des flux de trésorerie libres en tête de la restauration
Recipe (RECP, 26,25$): des flux de trésorerie libres en tête de la restauration
Andrew Lawlor, de Canaccord Genuity, reprend le suivi de Recipe Unlimited d’un collègue et marque le coup en haussant sa recommandation et son cours-cible pour le franchiseur des Rotisseries Saint-Hubert, Harvey’s et The Keg entre autres.
L’analyste fait valoir que l’ex-Entreprises Cara dégage le meilleur rendement de son industrie. Au cours actuel, les flux de trésorerie libres prévus en 2020 procureront un rendement de 8,7% par rapport à celui de 4,5% pour ses semblables.
Son cours cible, qui passe de 30 à 31$ par action, accorde un multiple de 11 fois le bénéfice d’exploitation pour les activités de franchisage (la moitié du bénéfice d’exploitation) et de 7,5 fois aux restaurants corporatifs et aux autres activités commerciales.
Recipe a fait croître ses flux de trésorerie libres à un rythme annuel composé de 29% entre 2015 et 2018, malgré la croissance modeste moyenne de 0,7% des ventes par restaurants comparables, dit-il pour illustrer le modèle d’affaires.
Le franchiseur peut ainsi rembourser ses dettes, racheter des actions, réinvestir dans son réseau ou réaliser d’autres acquisitions. En 2018, ses flux libres de 153M$ ont remboursé 116M$ de dettes et ont aussi financé des dividendes de 26M$ et un rachat d’actions de 16M$, précise M. Lawlor.
Le restaurateur devrait aussi pouvoir améliorer ses marges en optimisant ses trois derniers achats: The Keg, Original Joe’s et Pickle Barrel.
Si la marge d’exploitation passait de 6,4% en 2018 à de 7% en 2020, le bénéfice de 257M$ porterait son cours cible à 32,25$, donne-t-il en exemple.
Recipe devrait mieux résister que d’autres restaurateurs à un ralentissement grâce au modèle de redevances, des enseignes à prix abordables et un bilan solide, avance aussi M. Lawlor.
Dans une récession, l’action pourrait tomber de 31% à 18$, évalue-t-il.
Si par contre, Recipe réalisait une acquisition de 200 millions de dollars, au prix de 8,5 fois le bénéfice d’exploitation de sa proie, son action pourrait atteindre 36,50$, soit 39% de plus que le cours actuel, dans un scénario optimiste.