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À surveiller: CGI, Qualcomm et Prometic

Dominique Beauchamp|17 avril 2019

À surveiller:
CGI, Qualcomm et Prometic

Que faire avec les titres de CGI, Qualcomm et Prometic? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Groupe CGI (GIB.A, 94,33$): un cours cible haussé à 100$, dix jours avant les résultats trimestriels

Le titre du Groupe CGI a tellement monté qu’un analyste relève son cours cible de 95 à 100$. Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux, ne fait pas que rattraper le cours du titre.

L’achat en mars de la Suédoise Acando AB pour 615 millions de dollars, et la demande robuste pour les services en TI, aideront CGI à atteindre la croissance promise de plus de 10% par année de ses bénéfices, assure-t-il.

Ses nouveaux estimés prédisent une croissance de 12% des bénéfices de 2019 (4,70$) à 2020 (5,27$).

M. Treiber convient que l’évaluation du titre, soit un ratio de 12,6 fois le bénéfice d’exploitation attendu dans 12 mois, est le plus élevé en 5 ans. Ce ratio dépasse aussi la moyenne de 10,8 fois pour ses semblables.

«Bien que cette évaluation élevée nuise au rapport risque-rendement du titre à court terme, la société reste un placement solide pour le cœur des portefeuilles des investisseurs à long terme, compte tenu de ses perspectives fondamentales et du rendement composé que procure l’investissement de son capital dans les acquisitions», fait-il valoir.

M. Treiber donne en exemple le fait que la société ait converti 52% de son bénéfice d’exploitations en flux de trésorerie libres, depuis cinq ans.

Son nouveau cours cible de 100$ représente un multiple de 12 fois le nouveau bénéfice d’exploitation projeté en 2020.

Pour le deuxième trimestre qui sera dévoilé le 1er mai, l’analyste prévoit une hausse de 11% du bénéfice à 1,16$ par action, des attentes conformes au consensus de 1,17$.

Les revenus devraient croître de 4,5% à 3,08 milliards de dollars tandis que la marge d’exploitation s’améliorera de 0,3%.

Le rachat de 3,5% des actions explique la progression plus rapide du bénéfice par action.

Qualcomm (QCOM, 76,66$ US): une entente avec Apple, in extremis, lui assure le leadership mondial du 5G

Qualcomm (QCOM, 76,66$ US): une entente avec Apple, in extremis, lui assure le leadership mondial du 5G

 

Les actionnaires du spécialiste des protocoles et des puces sans-fil poussent un énorme soupir de soulagement.

Au moment où le procès devant jury s’entamait dans le différend de brevets sans-fil opposant Qualcomm et Apple (AAPL,  $US), les deux géants ont conclu une entente hors cour.

Les deux parties tirent profit de la résolution, au moment où le gouvernement américain cherche justement à s’assurer que les États-Unis reprennent le leadership de la nouvelle génération sans-fil 5G, contre les Chinois.

Dans l’entente de six ans renouvelable, Qualcomm obtient les redevances qu’Apple avait cessé de lui payer, de nouvelles redevances sur chaque futur combiné 5G vendu et des revenus de la vente de puces de modems 5G, tandis qu’Apple y gagne les puces 5G dont elle a besoin rapidement pour équiper ses iPhone avant le lancement prévu en septembre 2020, afin de rattraper l’industrie.

En réaction, Intel abandonne déjà la fabrication les puces pour les combinés, que des analystes jugeaient peu rentables, laissant le champ libre à Qualcomm.

La valeur boursière de San Diego a explosé de 21 milliards de dollars américains devant la tournure inespérée des événements.

Enthousiaste, Blayne Curtis de Barclays hausse son cours cible de 70 à 100$US, offrant au titre un gain potentiel d’encore 30%.

M. Curtis prévoit pour l’instant un bénéfice de 7,18$ US par action en 2020, soit 22% de plus qu’avant l’entente. Cette prévision pourrait augmenter puisqu’elle n’inclut pas les arriérés de redevances d’Apple (estimées à 5G$US) ni l’impact du retrait d’Intel des modems 5G (estimé à 0,72$US par action).

L’entente entre Apple et Qualcomm devrait aussi influencer les pénalités imminentes qu’imposera la Federal Trade Commission (FTC) après l’enquête sur les pratiques anticoncurrentielles de Qualcomm..

«L’entente intervient entre Apple et Qualcomm intervient en pleine connaissance de cause, ce qui suggère que le jugement de la FTC sera sans doute moins punitif que prévu», avance M. Curtis.

Ces deux résolutions inciteront aussi la Chinoise Huawei à régler son propre différend avec Qualcomm, ce qui pourrait ajouter 940M$ US aux revenus et 0,68$ US par action aux bénéfices de Qualcomm, à partir de 2020, évalue l’analyste.

Qualcomm divulguera d’autres de détails lors du dévoilement de ses résultats trimestriels le 1er mai.

Prometic (PLI, 0,065$): une bouée de sauvetage très couteuse

Prometic (PLI, 0,065$): une bouée de sauvetage très couteuse

La recapitalisation est désastreuse pour les actionnaires existants, mais elle évite le pire à la société biopharmaceutique de Laval.

En convertissant une dette de 229M$ en 15,1 milliards d’actions, entre autres, Prometic se retrouvera avec 25,7 milliards d’actions en circulation et 150M$ de liquidités au bilan, si tous les droits émis sont exercés (par rapport à une encaisse de 7M$ et 720 millions d’actions avant le refinancement).

«Cela devrait lui procurer les fonds nécessaires pour couvrir ses dépenses jusqu’à la fin de 2021», estime Endri Leno, de la Financière Banque Nationale.

En échange de la conversion de sa dette, Thomvest réduit le prix d’exercice des 168,7 millions de bons de souscription qu’elle détient déjà et prolonge leur échéance de huit ans, explique l’analyste.

Outre la conversion de la dette, Prometic émet aussi 50 M$ d’actions additionnelles au cours de 0,01521$ chacune au fonds d’investissement newyorkais Consonance Capital Management, ainsi que 25 M$ à Thomvest Asset Management, la société d’investissement de la famille Thomson qui lui avait prêté 229 M$.

Les actionnaires existants pourront aussi acheter des actions additionnelles au même cours que Thomvest et Consonance, dans une émission de droits.

Après la recapitalisation, Prometic regroupera ses actions et s’inscrira à la cote du Nasdaq, plus tard en 2019, prévoit M. Leno.

Prometic stabilise aussi sa situation en nommant l’administrateur Kenneth Galbraith à titre de président permanent.

Des partenaires potentiels pour son traitement Ryplazim procèdent actuellement à une vérification diligente. Ce traitement, qui vise à traiter les carences en plasminogène chez les patients atteints de déficience congénitale, attend l’approbation du gendarme américain des médicaments, avant d’être commercialisé.

Prometic prévoit soumettre les nouveaux documents requis par la Federal Drug Administration au deuxième semestre de 2019.

Malgré la dévaluation dramatique de la société qui était à court de liquidités, Prometic se stabilise financièrement et peut à nouveau espérer des partenariats qui lui procureront potentiellement d’autres fonds pour financer ses activités pendant au moins deux ans, dit-il.

L’analyste réduit son cours cible de 0,30 à 0,03$.