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À surveiller: Lightspeed, New Look et Apple

Dominique Beauchamp|04 juin 2019

À surveiller:
Lightspeed, New Look et Apple

Que faire avec les titres de Lightspeed, New Look et Apple? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Lightspeed (LSPD, 27,68$): la nouvelle recrue atteint certaines cibles

La nouvelle recrue a dévoilé ses premiers résultats depuis son entrée en Bourse. La perte d’exploitation de 4,1 M$ du quatrième trimestre est de 11% supérieure aux prévisions, de Richard Tse, de la Financière Banque Nationale, mais l’analyste ne s’en formalise pas puisque l’entreprise amorce une phase de croissance rapide.

Surtout que la hausse des dépenses concerne surtout les efforts de marketing, notamment à l’international, dit-il. Lightspeed POS subventionne aussi l’achat d’équipements aux points de vente, dit-il.

Pour les mêmes raisons, la perte d’exploitation de 6 à 7 M$ sera aussi trois fois plus importante que prévu, au premier trimestre de 2020. Pour l’année entière, la perte atteindra 16 à 18M$ tandis que M. Tse avait prévu 11,5 M$.

M. Tse est aussi satisfait de la hausse de 10% à 49 000 du nombre d’établissements des clients, un total conforme à ses attentes, pour 2019.

L’augmentation de 34% des revenus récurrents en 2019 lui plaît aussi tout comme la proportion de 40% des clients qui s’abonnent au nouveau module Payments, lancé le 30 janvier.

Le fournisseur de solutions de commerce électronique a aussi fourni des objectifs de ventes supérieurs aux attentes.

Lightspeed POS prévoit des revenus de 23 à 23,5 M$ alors que M. Tsé prévoyait 22,3 M$, pour le premier trimestre de 2020. Pour 2020 en entier, la société de Montréal vise une fourchette de 107 à 110M$ alors que l’analyste s’attendait à 104,4 M$.

Convaincu du potentiel à long terme de la société dans le vaste marché des détaillants, des restaurants et des bars, M. Tse renouvelle sa recommandation d’achat et augmente son cours cible de 25 à 30$.

Dans son modèle. M. Tse prévoit que les flux de trésorerie couvriront les dépenses à partir de 2021.

L’action a explosé de 78% depuis son entrée en Bourse au cours de 16$. Sa valeur boursière de 1,8 milliard de dollars représente 11,5 fois les revenus prévus dans 12 mois.

Vision New Look (BCI, 34,97$): encore du potentiel, mais le titre est bien évalué

Vision New Look (BCI, 34,97$): encore du potentiel, mais le titre est bien évalué

Groupe Vision New Look a profité de la tribune offerte par la conférence annuelle des sociétés québécoises de la Financière Banque Nationale pour présenter un survol de ses perspectives.

Le lunettier reste fidèle à sa stratégie disciplinée d’acquisitions dans un marché encore fragmenté tant au Québec qu’ailleurs au pays, rapporte l’analyste Zachary Evershed.

New Look n’est pas pressée. Ses cibles doivent avant tout satisfaire ses critères, incluant des effectifs de qualité et une marque forte, tout en offrant un marché complémentaire, a expliqué le PDG Antoine Amiel aux investisseurs présents.

Le haut dirigeant a donné en exemple l’achat en avril des six magasins Darryl Sher, une petite chaîne ontarienne que New Look avait initialement approchée il y a quatre ans. Après l’achat d’Iris en 2017 et son intégration en 2018, New Look a repris ses avances, a-t-il raconté.

Bien que les transactions réalisées dans l’industrie aux États-Unis gonflent le prix demandé par les lunettiers canadiens, New Look estime que sa notoriété boursière et sa réputation lui procurent un avantage lorsque les optométristes songent à prendre leur retraite, a indiqué M. Amiel.

Le bassin de transactions potentielles est encore vaste puisque la moitié du marché québécois est encore entre les mains de lunettiers indépendants, tandis qu’en Colombie-Britannique cette proportion grimpe aux deux tiers.

New Look lorgne toujours le marché du luxe aux États-Unis ou en Europe, mais aucune candidate ne rencontre ses stricts critères pour l’instant, a dit M. Amiel.

Le lunettier prévoit toujours une hausse de 1 à 3% des ventes par magasin comparable cette année, mais il prévient que le printemps pluvieux et frais a nui à la fréquentation des magasins au deuxième trimestre.

New Look mène aussi un projet pilote de six mois en matière de soins auditifs dans cinq succursales au Québec et cinq autres ailleurs au pays.

Le marché estimé à 2,5 milliards de dollars ressemble à celui des verres de contact et des lunettes à plusieurs égards. Étant donné les clientèles et les processus de prescription similaires pour les soins auditifs et oculaires, le lunettier y voit un potentiel de ventes croisées.

«Les coûts de fabrication des appareils auditifs sont similaires à ceux des lunettes, mais le prix de vente est de 3000$ par oreille», cite M. Evershed.

Pour l’instant, l’analyste n’inclut aucune contribution des appareils auditifs dans ses prévisions.

Bien qu’il apprécie la stratégie d’acquisition, le bon bilan et la feuille de route de New Look, l’analyste juge que le titre est déjà bien évalué au cours actuel en Bourse.

Il ne touche pas à son cours cible de 35$ ni à sa recommandation neutre.

«Nous attendons un meilleur point d’entrée», dit-il.

Apple (AAPL, 173,30$ US): encore un achat, mais des attentes et une cible abaissées

Apple (AAPL, 173,30$ US): encore un achat, mais des attentes et une cible abaissées

Trois motifs poussent Michael Walkley de Canaccord Genuity à réduire son cours cible de 245 à 202$US pour Apple.

D’un, le cycle de remplacement des iPhone ralentira en attendant le lancement des appareils 5G en septembre 2020.

L’analyste abaisse ses prévisions de ventes d’une fourchette de 180 à 190 iPhone à une autre de 172 à 185 millions en 2020.

De deux, Apple pourra difficilement éviter l’impact de nouveaux tarifs sur sa chaîne d’approvisionnement si les États-Unis imposaient des tarifs de 25% sur la tranche additionnelle de 300 milliards de dollars américains d’importations chinoises comme la Maison-Blanche menace de le faire.

«Même si Apple relocalise déjà sa production hors de la Chine afin d’éviter les tarifs de 10% déjà imposés le 10 mai, sa chaîne d’approvisionnement est si intégrée en Chine qu’elle ne pourra échapper à l’effet de tarifs additionnels sur ses prix de vente ou ses marges», explique l’analyste.

Si la nouvelle salve de tarifs entrait en vigueur, M. Walkley abaisserait davantage ses prévisions de ventes d’appareils et de bénéfices.

Troisièmement, il est prudent de modérer le multiple d’évaluation du titre, de 17 à 15 fois les bénéfices attendus en 2020, pendant cette période d’incertitude et de croissance au ralenti.

Malgré tout, M. Walkley recommande toujours l’achat du titre.Il reste confiant que la société saura naviguer cette période trouble compte tenu de l’importance pour la Chine de son écosystème technologique et de son partenariat avec le fabricant Foxconn.

Les quelque 1,4 milliard d’appareils déjà en circulation lui assurent aussi de solides revenus de services à long terme. Ces revenus croissent plus vite que le reste de la société et sont plus rentables que ses autres divisions, dit-il.