Le titre d'Air Canada reste loin sous son niveau d'avant la pandémie. (Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
Le cours de l’action du transporteur aérien Air Canada (AC, 18,84$) a subi une chute parabolique lors de l’arrivée de la pandémie de COVID-19, le titre passant de plus de 50$ à 10$ en mars 2020. Depuis, il ne s’en est jamais vraiment remis, et ce, malgré une reprise de la demande pour le secteur du voyage.
Il ne fallait pas s’attendre à une remontée rapide compte tenu des dommages causés par la pandémie alors que le trafic aérien était tombé presque à zéro.
Comme le démontre le graphique des fluctuations hebdomadaires du cours de l’action depuis 2020, après avoir rebondi jusqu’à 30$ au printemps 2021, celui-ci s’est engagé dans une période de consolidation durant laquelle il a fluctué dans un corridor entre 15$ et 25$.
Le titre a bien tenté de se dégager à nouveau de ce corridor au début de cette année, lorsqu’il a tenté de percer le haut d’environ 25$ qui a prévalu au cours des deux dernières années, mais ce fut peine perdue, et le titre est retombé à 19$.
Ce dernier échec n’est pas particulièrement encourageant, car il ramène le cours de l’action sous ses moyennes mobiles de 10 semaines (ligne noire) et de 40 semaines (ligne grise) et que la moyenne de 10 semaines s’apprête à passer sous celle de 40 semaines, un croisement qui constitue généralement un facteur négatif quant à la tendance du titre, explique Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles.
Les perspectives sont les suivantes: l’analyste identifie un niveau de support intermédiaire à 18$, et un autre à plus long terme à 15$, soit le bas du corridor de fluctuations. La baisse du titre survenue au dernier trimestre cause un état de «survente», et conséquemment, il est à prévoir que le cours de l’action tentera une remontée à partir d’un de ces niveaux de résistance, car le cours déprécié du titre attirera de nouveaux acheteurs avides de profiter du prix plus bas.
Pour espérer que le titre redevienne celui qu’il était avant la pandémie, il faudra qu’il franchisse dans un premier temps le haut du corridor de fluctuations à 25$, pour ensuite s’attaquer et dépasser son sommet de 2021 à environ 30$. «Là seulement, le titre aura repris l’altitude nécessaire pour que l’on puisse conclure qu’il a retrouvé une tendance à la hausse», dit Monica Rizk.
Trafic et prix du carburant
La demande pour le voyage aérien demeure résiliante selon les plus récentes données de Statistiques Canada, note Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale. Le trafic de passagers s’approche des niveaux d’avant la pandémie.
Toutefois, le prix du carburant moyen pour Air Canada au 3e trimestre a été de 1,14$ le litre, soit 12,8% de plus qu’au trimestre précédent, constate l’analyste. Ce qui l’amène à réduire quelque peu ses prévisions.
L’analyste estime néanmoins que les craintes actuelles des investisseurs quant au maintien de la demande pour le voyage et au risque que le prix du carburant continue de monter sont exagérées. En conclusion, il maintient sa recommandation de «surperformance», mais il réduit son cours cible de 35$ à 32$.
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