Sept titres technologiques, dont Meta Platforms, dominent complètement le S&P 500 depuis le début de l'année. (Photo: Getty Images)
BALADO. Après cinq mois en 2023, l’indice américain S&P 500 a enregistré un rendement de 9,65%. Or, la quasi-totalité du rendement provient des performances de sept titres: Meta Platforms (META, 272,61$US), Amazon (AMZN, 122,77$US), Nvidia (NVDA, 397,70$US), Alphabet (GOOGL, 123,72$US), Tesla (TSLA, 207,52$US), Microsoft (MSFT, 332,58$US) et Apple (180,09$US), alors que les 493 autres ont progressé en moyenne de seulement 1%.
Une telle concentration des rendements dans une poignée d’entreprises constitue-t-elle un risque pour l’indice S&P 500? Julie Hurtubise, conseillère en placements à Gestion de patrimoine TD, estime que les très bonnes performances du «S&P 7» masque un portrait plus morose de l’économie du pays dans son ensemble.
«Si les portefeuilles qui ne possèdent pas ces titres individuels, leurs rendements seront significativement plus bas que celui de l’indice de référence. De plus, comme les sept entreprises ont d’énormes capitalisations boursières, elles peuvent faire bouger les marchés boursiers vers le haut ou vers le bas peu importe les nouvelle financières», dit-elle, précisant que l’indice S&P 500 n’a pas bronché devant les difficultés récentes de certaines banques régionales américaines.
À son avis, le «S&P 493» a toujours un poids important dans le S&P 500 et un éventuel rebond ne signifierait pas que les investisseurs délaisseraient les titres technologiques.
«Au Canada, les 10 plus importantes entreprises comptent pour 35% de l’indice S&P/TSX, mais on a surtout une conentration sectorielle avec les titres financiers (30%), énergétiques (17%), industriels (15%) et de ressources naturelles (12%). Ces quatre secteurs ont un poids de près de 75% dans l’indice», raconte-t-elle.
Dans un contexte de forte concentration des rendements, Julie Hurtubise soutient que les investisseurs devraient miser sur une stratégie de titres individuels permettant de bien diversifier le risque de leur portefeuille. «Par exemple, le secteur technologique est mieux diversifié et de meilleure qualité aux États-Unis, alors que les financières ont un meilleur rendement historique au Canada», dit-elle.
Des investissements américains couverts en dollars canadiens permettent aussi, selon elle, d’éliminer le risque de conversion des devises.