ANALYSE. Certaines manchettes ont éclipsé d'autres évènements dignes de mention durant les vacances estivales...
ANALYSE. Certaines manchettes ont éclipsé d’autres évènements dignes de mention durant les vacances estivales. Petit tour d’horizon de ce que vous avez peut-être manqué.
Uni-Sélect et Mediagrif font patienter
Uni-Sélect (UNS, 10,75 $) n’a toujours pas terminé son examen stratégique annoncé en septembre 2018. Sans échéancier, le processus a pour but de mettre en valeur les trois filiales disparates de l’entreprise de Boucherville. Entre-temps, la saga du Brexit affaiblit l’économie britannique où Uni-Sélect s’est diversifiée en 2017 avec l’achat de Parts Alliance.
Au sud de la frontière, le distributeur O’Reilly Automotive (ORLY, 385,41 $ US), parfois cité comme un prétendant potentiel pour Uni-Sélect, a choisi le Mexique pour sa première incursion à l’étranger avec l’achat à la fin d’août de Mayasa Auto Parts. O’Reilly reste un acquéreur potentiel. Les actionnaires espèrent au minimum bénéficier du programme élargi de rationalisation de la société. L’action d’Uni-Sélect a perdu presque la moitié de sa valeur depuis un an.
Pour sa part, l’examen stratégique de Technologies Interactives Mediagrif (MDF, 5,41 $) a aussi stagné. L’attente frustre certains analystes qui craignent que le flottement nuise aux revenus et affaiblisse ainsi la principale source de sa valeur : les flux de trésorerie libres. La société devrait dévoiler sa nouvelle stratégie cet automne, prévoit Desjardins Marché des capitaux. Dans l’intervalle, Mediagrif cherche aussi un nouveau PDG. L’action a chuté de 40 % depuis un an.
Nombreux départs de PDG
Les changements de garde se multiplient aussi, et certains présagent parfois des changements de stratégie.
Le petit distributeur alimentaire Colabor (GCL, 0,74 $) a surpris en annonçant la démission soudaine de Lionel Ettedgui. On lui attribue pourtant le succès du redressement de la société depuis deux ans. L’action de Colabor a explosé de 55 % du 31 décembre 2018 au 22 juillet 2019.
Même l’analyste Derek Lessard, de TD Valeurs mobilières, commençait à croire que le vent avait tourné. Il avait relevé son cours-cible de 0,65 à 1,25 $ le 30 juillet. Le deuxième principal actionnaire et administrateur, Robert Briscoe, 76 ans, assure l’intérim, même s’il avait lui-même récemment quitté la vice-présidence du CA. La Caisse de dépôt et placement du Québec est aussi un actionnaire important de Colabor, avec un bloc de 8,4 %, et compte un représentant au conseil.
Pour sa part, le carrossier Boyd Group (BYD.U, 175,19 $) prépare la succession du chef de la direction Brock Bulbock qui deviendra président exécutif du conseil le 2 janvier 2020. Le président et chef de l’exploitation actuel Tim O’Day lui succédera au moment où le plan quinquennal actuel prendra fin. Depuis 2015, l’acquéreur en série a doublé de taille, tandis que la valeur de son titre a triplé.
Chez Molson Coors (TPX.B, 71,15 $), le PDG Mark Hunter a annoncé son départ à la retraite après que la direction a prévenu que le brasseur n’atteindrait pas ses objectifs annuels. Le responsable des activités américaines Gavin Hattersly prendra sa place le 27 septembre. Amit Sharma, de BMO Marchés des capitaux, s’attend à un coup de barre puisque M. Hattersly a carte blanche pour revoir toutes les marques et le réseau de brasseries.
Dans l’industrie du cannabis, tous attendent aussi la nouvelle stratégie de Canopy Growth (WEED, 31,92 $) depuis que son actionnaire américain Constellation Brands (STZ, 204,64 $ US) a délogé en juillet le cofondateur Bruce Linton afin d’y instaurer plus de rigueur financière. Des revenus décevants et des pertes galopantes ont fait chuter l’action de 58 % depuis son sommet annuel.
Des chasseurs d’aubaines en action
L’approche «valeur» n’a plus la cote en Bourse. Les investisseurs préfèrent de loin les entreprises en croissance depuis dix ans. Cela n’empêche pas les amateurs de titres sous-évalués de continuer à chasser les aubaines.
Au début de l’été, Claret a accumulé 10,6 % de Supremex (SXP, 2,60 $). Le fabricant d’enveloppes se diversifie et partage ses flux excédentaires en dividendes et rachats d’actions.
Foyston, Gordon & Payne, qui avait déjà dévoilé un bloc de 11 % dans Industries Dorel (DII.B, 8,87 $) plus tôt cette année, a aussi acheté 10,4 % des actions de l’imprimeur TC Transcontinental (TCL.A, 13,76 $) dont l’action a chuté de 54 % depuis un an. Le propriétaire du journal Les Affaires a perdu l’appui d’analystes parce que sa diversification dans les emballages de plastique flexibles ne rapporte pas aussi vite que prévu.
Le spécialiste des titres à faible capitalisation Van Berkom & Associés a, quant à lui, accumulé 11 % du fabricant de métaux spécialisés 5N Plus (VNP, 2,37 $) dont l’action s’est affaissée de 40 % depuis avril. Frappée entre autres par le recul de 9 % du cours du bismuth au deuxième trimestre, 5N Plus doit aussi composer avec le renouvellement d’un contrat avec First Solar (FSLR, 62,46 $ US) à des conditions moins favorables.
Les transactions de Van Berkom s’ajoutent à celles du PDG Arjang Roshan qui a acheté 35 000 actions de son entreprise en juin et en août. Sa part de 0,17 % reste bien minime par rapport aux blocs de 29 % de la Caisse de dépôt et placement du Québec et de 18,3 % de Letko, Brosseau & Associés. De toute évidence, ces actionnaires considèrent les récentes difficultés comme temporaires.