Washington représente 12,7% des revenus de CGI, mais la majorité des contrats sont de nature essentielle.
Les investisseurs apprécient le Groupe CGI pour ses revenus récurrents et ses importants flux de trésorerie, par les temps qui courent.
L’action de CGI (GIB.A, 85,85$) s’est donc appréciée de 22% en 2018 et de 5,5% de plus depuis le début de l’année.
Neuf analystes sur 12 en recommandent l’achat. Le cours-cible moyen de 89,73$ laisse entrevoir un gain d’encore 4% pour le titre d’ici 12 mois.
La fermeture partielle de l’État américain, un client qui fournit à CGI 12,7% de ses revenus, ajoute toutefois un peu de piquant au dévoilement des résultats du premier trimestre, attendus le 30 janvier.
Gus Papageorgiou, de Macquarie Research, ne change pas ses perspectives parce que la majorité des contrats de CGI Federal concernent des tâches jugées essentielles (telles que la cybersécurité, la gestion des ressources humaines et le traitement des courriels) qui n’exigent pas de nouvelles mesures budgétaires.
De plus, CGI avait devancé la réalisation de certains projets en prévision de difficultés budgétaires, rappelle l’analyste.
Négligeable pour les profits
Un rapport de RBC Marchés de capitaux précise aussi que 88% des contrats de CGI avec le Département d’État américain concerne le traitement de demandes de visas et de passeports qui sont financés par les frais payés imposés aux demandeurs.
«La fermeture devrait avoir un effet négligeable au premier trimestre. Au trimestre suivant, l’impact potentiel pourrait être de 7,6M$ ou 0,3% des revenus», estime Paul Treiber, de RBC.
Dans l’éventualité où la fermeture se prolongeait jusqu’à la fin du mois de mars, la perte de revenus passerait à 33,1M$ ou 1,1% des revenus, à raison de 2,5M$ par semaine.
La fermeture, qui touche neuf des quinze ministères, pourrait tout de même nuire aux nouveaux contrats signés et aux flux de trésorerie si la paralysie perdurait, reconnaît-il.
M. Treiber ne touche pas à son cours-cible de 95$, même si l’évaluation du titre de CGI se situe dans le haut de la fourchette de ses propres multiples, de 8 à 12 fois le bénéfice d’exploitation, depuis cinq ans.
L’action de CGI est aussi 33% plus chèrement évaluée que ses semblables en Bourse.
«Le risque à court terme pour le titre se limite à l’humeur des investisseurs. Ses perspectives sont intactes et reposent sur le potentiel d’acquisitions et la conversion élevée de son bénéfice d’exploitation en flux de trésorerie libres», explique l’analyste.
Chez CIBC Marchés mondiaux, Stephanie Price reste zen, mais sera attentive aux commentaires de la part des dirigeants à l’égard de la conjoncture, incluant le Brexit et la fermeture partielle du l’État américain.
«Au plus, les nouveaux contrats signés pourraient voir un impact temporaire si la fermeture se prolongeait», écrit-elle.
La répartition du capital nettement plus importante
Pour les investisseurs, la répartition des flux libres de 1,6 milliard de dollars par année a beaucoup plus d’importance.
Mme Price évoque même la possibilité que CGI verse un premier dividende de 300M$ à 500M$ par année, ce que l’entreprise a toujours refusé de faire préférant garder ses capitaux pour réaliser des acquisitions.
Pour le premier trimestre clos le 31 décembre, l’analyste de CIBC prévoit une hausse de 14% du bénéfice à 1,12$ par action conforme au consensus.
Les revenus devraient progresser de 3,7% à 2,9 milliard de dollars.
Mme Price maintient son cours-cible de 90$.
Les analystes rappellent que le premier trimestre est l’un des plus faibles de l’année, car il succède au bond annuel des dépenses en TI des entreprises observé au dernier trimestre de l’année.
Dans un marché faiblard, l’action de CGI cède 1,4%, soit un peu plus que le recul d’un pourcent du S&P/TSX au début de l’après-midi.
Son cours n’est pas loin du sommet annuel de 87,40$.