Sur les 12 fabricants automobiles couverts par Morningstar, neuf sont sous-évalués. Les trois autres, Tesla (TSLA), Li Auto (LI), et Toyota (TM) se négocient dans une fourchette proche de leur juste valeur. (Photo: 123RF)
Les actions des fabricants automobiles sont actuellement à des niveaux encore plus attrayants après avoir été sous-évaluées pendant 10 ans. Mais le marché a-t-il trop sévi contre l’industrie?
L’indice automobile mondial de Morningstar a chuté de 19% cette année, et bien que ces actions aient été largement sous-évaluées, les prix récents placent les actions de ce groupe à un rabais moyen de 37% par rapport à leur estimation de juste valeur, ce qui est encore moins cher que le rabais moyen de 20% auquel elles se sont vendues ces dix dernières années. Il s’agit de noms comme Nissan (NSANY), BMW (BMWYY), et General Motors (GM).
Les principales raisons pour lesquelles le prix de ces actions subit une pression à la baisse, ce sont les craintes d’inflation, l’éventualité d’une récession, la hausse des taux d’intérêt et la pénurie de puces informatiques, a dit le stratège de Morningstar David Whiston dans un récent rapport.
«La bonne nouvelle, c’est que malgré tout, nous avons aujourd’hui une demande refoulée de plusieurs millions d’unités», dit M. Whiston.
Les actions automobiles devraient prospérer sur les arriérés de la demande
Les kilomètres parcourus ont certains mois été aux niveaux prépandémiques cette année, les chiffres du chômage ont l’air bons, et il y a encore du crédit dans une mesure raisonnable, et selon nous il n’y a donc pas de raisons de penser que la demande d’autos va s’effondrer dans les prochaines années», dit M. Whiston. Même si les États-Unis entrent bel et bien dans une récession, M. Whiston pense que les ventes vont en fait augmenter par rapport aux niveaux actuels si les sociétés ont la capacité de construire de nouvelles voitures.
Sur les 12 fabricants automobiles couverts par Morningstar, neuf sont sous-évalués. Les trois autres, Tesla (TSLA), Li Auto (LI), et Toyota (TM) se négocient dans une fourchette proche de leur juste valeur. Cinq sur les neuf actions sous-évaluées ont une cote de 5 étoiles Morningstar.
Cinq actions de fabricants automobiles sous-évaluées:
1. Nissan Motor (NSANY)
2. Stellantis (STLA)
3. Volkswagen (VWAPY) (VWAGY)
4. BMW (BMWYY)
5. General Motors (GM)
Le taux d’inflation le plus élevé depuis des décennies a forcé les consommateurs à réduire leurs coûts et limiter leurs dépenses. La hausse des taux d’intérêt fait aussi augmenter le taux des emprunts pour ceux qui ont besoin de financer l’achat d’un nouveau véhicule, limitant ainsi encore plus les ventes. Les craintes d’une récession possible ont également tempéré les attentes des industries cycliques, car les investisseurs s’attendent à une baisse qui affectera la demande.
Les actions automobiles lésées par la pénurie de puces
Toutefois, ce qui a empêché les fabricants de répondre à la demande et de fonctionner à pleine capacité, c’est la pénurie persistante de puces informatiques.
«Le manque d’inventaire demeure le problème principal empêchant les ventes automobiles de se remettre pleinement de la pandémie, dit M.Whiston. Parmi les équipes de gestion de toutes les compagnies automobiles que nous couvrons, il n’y en a pas une pour dire que cette pénurie va se terminer cette année, mais de l’avis général, il y aura des améliorations sensibles au deuxième trimestre.»
Le niveau d’inventaire de l’industrie s’est amélioré, passant à environ 1,2 million aux États-Unis contre 973 000 en septembre 2021, selon Wards Intelligence. Toutefois, selon M. Whiston, les niveaux d’inventaire en sont encore à 2 millions de moins que ce qu’ils devraient être, même une fois que l’on tient compte des plans des fabricants automobiles visant à réduire l’inventaire par rapport aux niveaux prépandémiques, qui historiquement ont dépassé 4 millions.
Même dans l’éventualité d’une récession, M. Whiston croit que les ventes d’automobiles vont augmenter, notant que si les ventes par tête de toute la population américaine tombaient à des niveaux que l’on n’a vus que pendant les récessions de 1980 et de 1991, l’industrie vendrait entre 16 et 16,4 millions d’unités.
«Compte tenu du faible volume que l’on constate en ce moment, nous pensons que n’importe quel fabricant automobile, fournisseur ou concessionnaire» serait ravi de voir des ventes de 16,4 millions, dit M. Whiston. Ces chiffres nous amènent à dire quelque chose que nous ne dirons probablement jamais à un autre moment: une récession combinée à la fin ou presque de la pénurie de puces pourrait présager du début d’une récession des ventes automobiles.» Voici les actions de fabricants automobiles qui offrent la meilleure valeur en ce moment:
Nissan Motor
- (NSANY)
- Cote de bastille économique Morningstar: Néant
- Estimation de juste valeur: 22$
- Rabais: 65%
«Nous pensons que l’environnement opérationnel défavorable en ce moment a masqué les progrès réalisés en vue d’un retournement de situation. Entre autres obstacles, il y a la guerre en Ukraine, la pénurie de puces, les confinements en Chine à cause du COVID-19 et les coûts plus élevés des matières premières, de l’énergie, de la logistique et d’autres pressions inflationnistes. Même ainsi, nous pensons que Nissan s’en sortira bien et aboutira à une organisation à structure allégée, en étroite collaboration avec son allié et partenaire Renault.
«Pour les investisseurs qui ont la patience d’attendre un revirement de situation, nous pensons que la valeur de cette action est convaincante.»
Richart Hilgert, analyste principal d’actions
Stellantis
- (STLA)
- Cote de bastille économique Morningstar: Néant
- Estimation de juste valeur: 36$
- Rabais: 62%
«Si l’histoire récente en est le signe, l’entité combinée du groupe Peugeot et de Fiat Chrysler sous l’égide de Carlos Tavares a le potentiel d’atteindre la synergie voulue bien avant l’objectif de 80% sur quatre ans déterminé par la direction.»
«La direction a conservé ses prévisions pour 2022 malgré la crise en Ukraine, l’affaiblissement de l’économie américaine et les effets persistants de la crise des puces. La firme prévoit un revenu d’exploitation ajusté à deux chiffres et des flux de trésorerie positifs. En raison d’une fixation des prix meilleure que prévu et de mesures de réduction de coûts dans les résultats du premier semestre, nous avons augmenté nos estimations du revenu d’exploitation ajusté de 10 à 13% pour 2022 et de 9,5 à 11,5% pour 2023.»
Richart Hilgert, analyste principal d’actions
Volkswagen
- (VWAPY)/(VWAGY)
- Cote de bastille économique Morningstar: Néant
- Estimation de juste valeur: 36$
- Rabais: VWAPY: 60%, VWGY: 48%
«La plateforme matrice modulaire de conduite électrique de Volkswagen est ce qui appuie son offensive actuelle dans le secteur des véhicules électriques à batterie (VEB). D’ici la fin de 2022, la société devrait avoir 27 modèles de VEB issus des MEB. En 2023, Volkswagen lancera sa stratégie unifiée d’éléments de batterie qui cible une pénétration du volume de ventes de 80% d’ici 2030 et anticipe une réduction du coût des éléments de batterie de 50% au niveau d’entrée, ainsi qu’une économie de 30$ dans le segment du volume. En 2025, anticipe que ses BEV représenteront 20% des ventes mondiales.»
«Nous apprécions que Volkswagen ait persisté dans sa stratégie de fabrication d’une architecture commune. Nous pensons que cette stratégie, qui accroît les économies d’échelle, continuera à réduire les coûts. Toutefois, la stratégie d’architecture commune des MEB présente un risque si la demande du consommateur pour les VEB ne se matérialise pas. Volkswagen cible une marge de BAII de 7 à 8% en 2025, en hausse par rapport à sa médiane historique sur 15 ans de 6%.»
Richard Hilgert, analyste principal d’actions
BMW
- (BMWYY)
- Bastille économique Morningstar: Modérée
- Estimation de juste Valeur: 51$
- Rabais: 52%
«BMW, qui continue à surclasser le marché automobile dans son ensemble malgré les incertitudes économiques mondiales issues du coronavirus, est un fabricant automobile parmi la poignée de sociétés à laquelle nous attribuons une bastille économique. Au fur et à mesure que les consommateurs des marchés émergents s’enrichiront, beaucoup d’entre eux achèteront des articles de luxe pour la première fois. Compte tenu des aspirations naturellement inhérentes aux marques de la société, notamment les voitures et motos BMW, Mini et Rolls-Royce, ainsi que le potentiel d’accroissement de la richesse dans les marchés émergents, nous croyons que la société continuera à récompenser les investisseurs par des rendements solides.»
Richard Hilgert, analyste principal d’actions
General Motors
- (GM)
- Bastille économique Morningstar: Néant
- Estimation de juste Valeur: 70$
- Rabais: 44%
«Nous pensons que le potentiel de gains de GM est excellent parce que la société détend une section nord-américaine solide et un volet financier presque arrivé à maturité avec la Financière GM. Déplacer les prestations de santé des travailleurs horaires retraités dans un fonds séparé et fermer des usines a fait drastiquement baisser le seuil de rentabilité de la section nord-américaine à environ 10 ou 11 millions de véhicules, soit une part de 18 à 19%. Nous nous attendons à un impact plus grand si GM déplace sa production sur des plateformes plus mondiales et un impact plus vaste de l’ensemble de ses véhicules pendant les années qui s’annoncent, lui assurant une flexibilité et une échelle encore plus grandes.»
David Whiston, stratège sectoriel