Saviez-vous qu’en comparaison avec «l’ancienne» GM de 2015, les coûts totaux de main-d’œuvre horaires américains de la «nouvelle» GM sont maintenant inférieurs au tiers de ce qu’ils étaient? (Photo: Getty Images)
Faits importants à retenir sur les actions de GM:
• Les travailleurs de GM Canada viennent de se conformer à l’accord conclu entre Unifor et Ford, passant selon nous à côté d’une opportunité de s’enrichir — et les investisseurs pourraient rater leur chance de profiter d’un prix de l’action très réduit.
• Nous attendons avant d’actualiser notre juste valeur estimée, ce qui implique présentement un rabais pour les actions de General Motors d’environ 60%, jusqu’à ce qu’on connaisse la durée de la grève du syndicat United Auto Workers (UAW) pour GM aux États-Unis.
• Les investisseurs pourraient surestimer la grève si l’UAW ne tient pas longtemps et se préoccuper de manière excessive d’une récession si le nouveau modèle dynamique de la demande de GM permet à l’entreprise d’atteindre son seuil de rentabilité au niveau le plus bas d’un cycle économique.
Saviez-vous qu’en comparaison avec «l’ancienne» GM de 2015, les coûts totaux de main-d’œuvre horaires américains de la «nouvelle» GM sont maintenant inférieurs au tiers de ce qu’ils étaient? Ou bien, qu’ici au Canada, les travailleurs de GM commencent avec un salaire qui représente seulement 2$ de plus par heure qu’il y a 28 ans?
Pendant ce temps, la rémunération n’a pas été bien différente chez les trois principaux constructeurs automobiles (Big 3) — jusqu’à récemment, quand Ford Canada est parvenue à une entente avec Unifor. Le stratège sectoriel David Whiston croit que les membres ont quand même manqué une occasion lucrative. GM Canada et Unifor viennent en effet de s’aligner sur cet accord, mais la transaction n’est toujours pas confirmée et seulement 54% des membres de Ford Canada ont approuvé l’entente. Les membres, surtout ceux de l’UAW aux États-Unis, pourraient demeurer loin de la direction sous l’angle salarial.
Les actions de General Motors pourraient être vendues à l’excès par crainte de la grève
Cela dit, les investisseurs pourraient aussi se tromper considérablement dans leur évaluation de l’impact des grèves. Le marché se trouve présentement à 60% sous nos juste valeurs estimées. Pourtant, nous ne connaissons pas la durée des mesures syndicales en cours. De plus, si la vente a lieu sous l’effet de la peur d’une récession, rappelez-vous que la «nouvelle» GM se développe en suivant un modèle dynamique de la demande — elle devrait donc à tout le moins franchir son chiffre d’affaires critique, même si la société et un nombre réduit de clients arrivent à conclure un accord.
Le taureau
• Le point d’équilibre de GMNA d’environ 10 à 11 millions d’unités est beaucoup plus faible qu’à l’époque de l’ancienne GM. Les bénéfices devraient augmenter rapidement, tandis que GM devient plus rentable.
• Les coûts de main-d’œuvre horaires de GM aux États-Unis se trouvent aux alentours de 5 milliards de dollars américains (G$US), comparativement à environ 16G$US en 2005 pour l’ancienne GM.
• GM peut demander des milliers de dollars américains de plus par véhicule auprès de ses segments de véhicules utilitaires légers (VUL). Avec des prix plus élevés et moins de dollars de récompense à donner, GM obtient une plus grande marge par véhicule, ce qui contribue à pallier une baisse importante des ventes de VUL et la chute de sa part de marché.
L’ours
• GM devra peut-être voir une récession américaine pour démontrer qu’elle peut faire beaucoup mieux que l’ancienne GM avant que le marché accorde à l’action un multiple de capitalisation des bénéfices supérieurs. La récession est arrivée en 2020 et pourrait se présenter à nouveau en 2023, mais le multiple de capitalisation des bénéfices bien après le ralentissement est incertain.
• Il arrive souvent que les actions automobiles s’écoulent manifestement en raison des soucis macroéconomiques, même si le parcours ascendant est attrayant.
• Chaque année, la concurrence augmente dans le marché automobile américain. Hyundai-Kia, Tesla et d’autres entreprises comme les nouveaux acteurs de la Chine et les start-ups du secteur des véhicules électriques pourraient saisir avec le temps une part accrue du gâteau des mains des acteurs existants comme GM.
Un texte d’Andrew Willis, rédacteur en chef, Morningstar Canada
Une traduction de Mélanie Pilon
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