L'exploitant de dépanneurs a profité du confinement et de la réouverture de l'économie et dégage des flux record.
Au même titre que les épiciers qui sont restés ouverts au pire du confinement, Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 45,71$) a profité des achats essentiels des consommateurs confinés.
Résultat: au premier trimestre son bénéfice a explosé de 48% à 0,71 $US par action malgré le recul de 31% des revenus totaux à 9,7 milliards de dollars américains à cause de la chute du volume d’essence vendue. C’est 73% de plus que le consensus de 0,41$US.
L’exploitant de dépanneurs attribue cette performance aux fortes ventes en magasin, au panier d’achat plus élevé et à la hausse des marges tant sur les marchandises que l’essence à la pompe aux États-Unis.
Les marges sur le carburant ont en effet atteint 42,9 cents US aux États-Unis et 10,3 cents au Canada.
Michael Van Aelst, de TD Valeurs mobilières, avait vu juste avec une marge de 50 cents US, mais Couche-Tard fait tout de même nettement mieux que le bénéfice de 0,51$US qu’il avait prévu.
Les ventes par dépanneurs comparables ont aussi été vigoureuses. Elles ont bondi de 7,7% aux États-Unis, de 3,4% en Europe et de 19,9 % au Canada.
Au Québec, les dépanneurs ont bénéficié de la fermeture des épiceries le dimanche.
Pour donner une idée de l’écart entre les résultats et les prévisions, Derek Dley de Canaccord Genuity tablait sur une progression de seulement 1,5% des ventes comparables aux États-Unis et en Europe et de 5% au Canada.
L’entreprise de Laval se félicite de sa performance «exceptionnelle» pendant une période tumultueuse.
«Cette croissance est attribuable à la réouverture graduelle des différentes économies et à la croissance soutenue de la taille du panier moyen en raison de l’optimisation des déplacements des consommateurs, puisque les clients ont pu profiter de la proximité et de la facilité à s’approvisionner dans nos magasins. Les marges sur le carburant sont demeurées saines dans l’ensemble du réseau et les volumes de carburant ont connu une amélioration constante depuis qu’ils ont atteint leur niveau le plus bas au printemps, particulièrement en Europe où les communautés reprennent des habitudes plus normales», a déclaré Brian Hannasch, président et chef de la direction.
Claude Tessier, chef de la direction financière, a renchéri : «À nouveau, notre performance du premier trimestre a démontré la solidité de notre modèle d’affaires agile, tant sur le plan financier qu’opérationnel. Tout au long du trimestre, nous avons veillé à maximiser les flux de trésorerie, en limitant les coûts et en réduisant les dépenses en immobilisations non essentielles afin de mieux gérer les turbulences et de sortir de la crise en position de force».
L’action de Couche-Tard a perdu 8,5% en août ce qui a rétréci le gain depuis le début de l’année à 3,3%. Les investisseurs plus optimistes se déplacent vers les industries et les titres plus susceptibles de profiter de la reprise au détriment de ceux qui ont bénéficié de la pandémie.
Son titre a aussi perdu des plumes après que le propriétaire de son rival 7-Eleven ait remporté les enchères pour la chaîne américaine Speedway.
Un premier analyste est ravi
Dans une note préliminaire publiée avant la téléconférence de mercredi matin, Chris Li, de Desjardins Marché des capitaux, est ravi des résultats qui reflètent la résilience des dépanneurs et l’exécution robuste de la société.
Les ventes comparables, les marges d’essence et la réduction des dépenses générales ont toutes dépassé ses attentes. Les marges brutes sur l’essence ont contrecarré le recul des volumes tandis que les ventes de tabac, d’alcool, de breuvages et articles d’épicerie ont compensé pour les visites moins fréquentes.
L’analyste estime que les deux-tiers du dépassement du trimestre par rapport au consensus proviennent des marges élevées sur l’essence.
L’analyste est particulièrement satisfait des marges sur les ventes de marchandises aux États-Unis qui ont augmenté de 70 points de pourcentage au lieu de baisser du même rodre comme il le prévoyait.
Le recul des dépenses générales et administratives ont entièrement compensé pour la hausse des coûts associés à la COVID-19. Les dépenses totales sont aussi de 4 à 5% inférieures à ses prévisions.
Couche-Tard termine le premier trimestre avec un bilan exemplaire: la dette représente seulement 1,26 fois le bénéfice d’exploitation. La société dispose de ressources financières de 5,8 G$US pour financer ses ambitions.
Chris Li s’attend à ce que le titre réagisse bien aux bons résultats. En attendant d’en apprendre plus pendant la téléconférence, l’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours-cible de 47$.
À mi-séance mercredi, l’action gagne 6,8% et se rapproche de son sommet annuel de 47,49$.