(Photo: Facebook Boralex)
Que faire avec les titres Constellation Energy, Boralex, Ballard Power Systems, Suncor Energy? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Constellation Energy (CEG, 256,77$US): l’entreprise étend son partenariat avec Microsoft
Constellation Energy a annoncé la signature d’un contrat d’achat d’électricité de 20 ans avec Microsoft qui comprendra le redémarrage de l’unité 1 de la centrale nucléaire de Three Mile Island.
James M. Thalacker, analyste de la financière BMO, voit la transaction de manière positive compte tenu de son coût attractif d’environ 1,377$ le kilowatt et une estimation, conservatrice selon lui, de 3% d’augmentation du taux de croissance annuel composé.
L’analyste estime que l’opération devrait permettre à l’entreprise d’accroître son chiffre d’affaires d’environ 25 à 27$US par action, mais qu’elle devrait également avoir un effet multiplicateur.
Il tempère toutefois ses attentes, notant le scepticisme accru du marché à l’égard de toute annonce à court terme concernant les centres de données, en particulier ceux qui sont liés à des installations nucléaires et pense que le prix implicite représente une prime par rapport aux transactions récentes dans le secteur de l’énergie.
La direction de l’entreprise a commenté qu’elle continue de voir des opportunités d’ajouter de la capacité ainsi que des solutions d’approvisionnement supplémentaires pour les clients, y compris des contrats en amont et en aval du compteur.
La direction de Constellation Energy n’a pas peur que cette transaction vienne concurrencer ou évincer ses autres opportunités, y compris les transactions de colocation ou la vente de près de 1GW de capacité supplémentaire, ni la vente d’énergie sans carbone.
«La prime par rapport aux prix actuels du marché reflète trois aspects spécifiques de cette transaction», note l’analyste, ce qui inclut «un retour sur le capital investi pour redémarrer l’installation comparée à une centrale nucléaire en exploitation, une prime liée à la durée du terme de 20 ans et le coût d’exploitation global plus élevé d’un réacteur à eau pressurisé d’une seule unité que nous estimons à environ 52$/MWh, en supposant que le combustible, l’eau, le gaz et l’électricité soient inclus dans le coût d’exploitation global.»
L’analyste augmente son cours cible à 278$, une hausse de 23$, et maintient sa note de «surperformance».
Par Matthieu Hains, publié le 25 septembre 2024
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Boralex (BLX, 36,13$): la consolidation dans le secteur va se poursuivre
Le producteur d’énergie renouvelable Boralex possède un pipeline de projets totalisant 6,8 gigawatts (GW) au Canada, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
L’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale, soutient que la demande pour l’électricité provenant de sources renouvelables augmente rapidement au Canada, et est un marché moins concurrentiel que pour d’autres industries. «Les relations avec les autorités locales sont la clé du succès», dit-il.
«Boralex a été la grande gagnante de récents appels d’offres au Québec et en Ontario et sera appuyée par le crédit d’impôt à l’investissement de 30%», ajoute-t-il.
L’entreprise est aussi sur les rangs pour obtenir 590 mégawatts de contrats pour trois projets de centrales d’énergie solaire, et pourrait savoir rapidement si elle a été retenue. «Ses récentes soumissions pour produire 115 mégawatts d’énergie éolienne au Royaume-Uni n’ont pas été choisies. Toutefois, en France, la société a 132 mégawatts de projets obtenus ou en construction», raconte l’analyste.
Selon lui, la direction de la société est ouverte à des projets de fusions et acquisitions, à condition que de bons rendements sur le capital investi soient au rendez-vous.
Rupert Merer rappelle que récemment, les titres de producteurs d’énergie renouvelable ont été malmenés en Bourse, ce qui a provoqué une consolidation dans le secteur. «Les récentes offres publiques d’achat sur les entreprises Atlantica Sustainable Infrastructure, Altius Renewable Royalties, Encavis, Neoen et pour les activités d’Algonquin’s Power dans les énergies renouvelables montrent que les acquéreurs privés sont bien capitalisés et veulent profiter de l’écart entre l’évaluation actuelle et la juste valeur des titres», affirme-t-il.
Si les titres des producteurs d’électricité renouvelable ne se redressent pas rapidement, la consolidation dans le secteur se poursuivra, soutient l’analyste.
Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Boralex, de même que son cours cible sur un an de 46$. À son avis, le titre de l’entreprise mérite une prime par rapport à ceux d’autres entreprises de l’industrie, mais reste attrayant par rapport à «sa juste valeur».
Par Denis Lalonde, publié le 24 septembre 2024
SUIVANT — Ballard Power Systems (BLPD, 1,75$) : une restructuration majeure
Ballard Power Systems (BLPD, 1,75$) : une restructuration majeure
Le fabricant de produits de piles à combustible Ballard Power Systems a annoncé le 12 septembre une restructuration majeure qui prévoit une réduction de 30% de ses dépenses d’exploitation.
La plus grande partie de cette restructuration sera effectuée en 2025, mais provoquera une charge au troisième trimestre du présent exercice. «Le plan inclut des suppressions d’emplois, une consolidation de ses activités et aussi une diminution des dépenses en capital», explique l’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale.
Quelques changements à la haute direction accompagneront cette restructuration, avec les départs du chef de la direction financière Paul Dobson et du directeur de l’exploitation Mark Biznek. Paul Dobson est remplacé immédiatement par la vice-présidente finance Kate Igbalode, alors que l’actuel chef de la transformation numérique Lee Sweetland remplacera Mark Biznek à la fin de 2024.
L’entreprise a réaffirmé ses cibles de dépenses d’exploitation de 145 à 165 millions de dollars (M$) et de dépenses en capital de 25 à 40 M$ pour 2024.
«Ballard Power Systems révisera également sa stratégie en Chine en raison de problèmes sur ce marché et de la sous-performance de sa coentreprise Weichai Ballard (détenue à 51% par la société chinoise Weichai Power et à 49% par Ballard, NDLR)», écrit l’analyste.
Ce dernier précise également que Ballard prévoit toujours bâtir une usine de fabrication de piles à combustible au Texas, un investissement de 200M$ annoncé plus tôt cette année qui bénéficie d’aides gouvernementales totalisant 90M$. «Ballard devra investir entre 100M$ et 150M$ dans le projet. La décision de poursuivre ce projet est probablement politique», croit-il.
Rupert Merer estime que la société prend la bonne décision en réduisant ses dépenses, ce qui devrait lui permettre de conserver sa position de leader dans l’industrie des piles à combustible. «Toutefois, en tenant compte d’une courbe d’adoption plus lente que prévu, nous réitérons notre recommandation de performance égale au secteur sur le titre de l’entreprise, de même que notre cours cible sur un an de 3$», explique-t-il.
L’analyste s’attend dorénavant à des revenus de 92,5M$ et à une perte avant intérêts, impôts et amortissement de 125,8M$ en 2024. Elles étaient auparavant respectivement de 97M$ et de -126,2M$. Sa prévision de perte par action grimpe légèrement, passant de 0,48$ à 0,50$.
Pour 2025, la prévision de revenus passe de 115,8M$ à 105,2M$, alors que celle de la perte par action s’améliore, passant de 0,55$ à 0,42$.
Par Denis Lalonde, publié le 17 septembre 2024
SUIVANT — Suncor Energy (SU, 36,51$): malgré la récente faiblesse du titre, l’analyste de la RBC demeure aussi enthousiaste envers la société
Suncor Energy (SU, 36,51$): malgré la récente faiblesse du titre, l’analyste de la RBC demeure aussi enthousiaste envers la société
À la suite d’une présentation à la clientèle du courtier de la RBC par la firme canadienne spécialisée dans l’extraction, la transformation et la distribution de pétrole, Greg Pardy, analyste chez RBC Marchés des capitaux, indique que Suncor demeure bien positionnée pour maintenir son développement autant opérationnel que financier.
L’analyste réaffirme que Suncor demeure sa favorite parmi les pétrolières canadiennes, et il réitère sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 67$.
Dans la présentation de la direction de Suncor, l’analyste perçoit que celle-ci demeure engagée à réaliser une performance supérieure en portant une attention particulière aux éléments fondamentaux de sécurité, d’intégrité opérationnelle, de fiabilité et de rentabilité.
Dès son arrivée à la direction de la pétrolière en 2023, le nouveau président Rich Kruger a aussitôt rebâti l’équipe de direction tout en supprimant 1800 postes, soit environ 22%, du personnel. Cette initiative a permis rapidement une économie de 450 millions de dollars (M$) par année tout en permettant une amélioration de l’efficacité et de l’exécution.
Au niveau actuel du prix du pétrole, l’analyste estime que le titre de la pétrolière se négocie à un multiple de 5 fois ses flux de trésorerie libres ajustés à la dette pour 2024, comparativement à 6,1 fois pour ses concurrentes à l’échelle mondiale.
L’analyste Il se négocie aussi à un rendement des flux de trésoreries libres de 10%.
L’analyste soutient que les entreprises comparables à l’échelle mondiale présentent en moyenne des évaluations respectives de comparativement à un multiple de 6,1 fois.
L’analyste croit que le titre de Suncor devrait se négocier plus près de la moyenne de son groupe de référence, citant une «exécution robuste», sa génération de flux de trésorerie libres, son bilan financier sain et l’augmentation du rendement de l’avoir de ses actionnaires.
Par Jean Gagnon, publié le 16 septembre 2024