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Énergie: quels sont les titres à surveiller?

lesaffaires.com|Mis à jour le 20 juin 2024

Énergie: quels sont les titres à surveiller?

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Ballard power systems, Canadian Natural Resources, First Solar et Boralex? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Ballard Power Systems (BLDP: 2,74$US, 3,51$CA): un partenariat technologique bien accueilli

En concluant cette semaine un important partenariat avec l’entreprise Vertiv, la Canadienne Ballard Power Systems se positionne favorablement pour un nouveau cycle de croissance à long terme, s’il faut en croire les analystes de la Financière Banque Nationale.

Ballard, qui se spécialise dans la conception, le développement, la fabrication et la vente de produits de piles à combustible, met ainsi le pied dans l’important marché des centres de données.

Mais surtout, ce partenariat pourrait bien diminuer les inquiétudes de plusieurs analystes et investisseurs, qui soulignent depuis un certain moment que Ballard Power Systems s’appuie sur un nombre limité de clients pour la majorité de ses revenus, et que cette situation devrait durer encore quelques années. Surtout que plusieurs de ses clients sont situés en Chine, exposant davantage l’entreprise aux risques macroéconomiques et géopolitiques.

De son côté, Vertiv, qui se désigne comme un chef de file mondial des fournisseurs d’infrastructures numériques essentielles, garde «plus de 750 000 sites de clients connectés», et compte plus de 220 centres de services mondiaux.

Selon Rupert Merer, analyste à la Financière Banque Nationale, ce partenariat s’ajoute à une série de mesures menées par la direction de Ballard qui positionne avantageusement la société.

«Le bilan comptable de Ballard de 721 millions de dollars (M$) en liquidités lui donne la possibilité de construire sur le long terme dans le marché. L’entreprise a bien exécuté son plan de réduction de coûts dans ses opérations. Elle a aussi émis des prévisions de dépenses d’exploitation de 145M$ à 165M$ et de dépenses en capital de 50M$ et 70M$ pour son exercice 2024, en incluant ses infrastructures au Texas annoncées en mars», explique Rupert Merer.

«Nous croyons que Ballard Power Systems fait les bons premiers pas pour accéder au marché des centres de données, qui est en forte croissance, ajoute-t-il. Toutefois, nous ne nous attendons pas à ce que cela ait un impact sur nos estimations à court terme. Notre cible de 4$US demeure donc inchangée et s’appuie sur un multiple de 6,5 fois la valeur de l’entreprise par rapport à ses revenus», dit-il.

Dominique Talbot, publié le 20 juin 2024

Canadian Natural Resources (CNQ, 34,99$US): une division qui ne change pas grand choses

Canadian Natural Resources (CNQ, 34,99$US): une division qui ne change pas grand choses

Le 2 mai dernier, Canadian Natural Resources a approuvé un fractionnement d’actions à raison de deux pour une lors de son AGA 2024, fixant la date d’enregistrement au 3 juin 2024, l’action a commencé à être négociée sur la base du fractionnement à partir du 11 juin 2024.

L’analyste de ATB Patrick J. O’Rourke actualise son cours cible pour refléter la division.

L’analyste considère que Canadian Natural Resources reste une entreprise de premier plan compte tenu des antécédents de la société et des perspectives pluriannuelles qu’il entrevoit.

La croissance des liquidités par action et l’appréciation du cours de l’action devraient se poursuivre sur une trajectoire positive.

Ses estimations absolues pour la production, le flux de trésorerie, le Flux de trésorerie excédentaires restent inchangées avec le fractionnement des actions. Les mesures basées sur les actions, y compris les liquidités par action et les dividendes, sont réduites de moitié avec le doublement du nombre d’actions.

Patrick J. O’Rourke fait donc passer son cours cible à 53,50$US, contre 107,00$US précédemment basé à 100% sur son évaluation du flux de trésorerie actualisé avant impôt de 51,00 US$ par action, contre 102,00$US avant le fractionnement, il ne change pas le reste de ses estimations pour le moment.

Matthieu Hains, publié le 13 juin 2024

First Solar (FSLR : 260,07 US$): l’entreprise illumine le NASDAQ

First Solar (FSLR : 260,07 US$): l’entreprise illumine le NASDAQ

Le Soleil brille beaucoup dans le ciel du fabricant américain de panneaux solaires First Solar. L’action de l’entreprise, qui se négociait à 177$US au début du mois de mai, pourrait bien terminer le mois de juin à près de 300$US. Cette irrésistible poussée vers les sommets fait du titre l’une des vedettes du NASDAQ du printemps 2024 et cela semble loin d’être terminé, selon Ameet Thakkar, analyste à BMO Marchés des capitaux.

Du vendredi 7 au mercredi 12 juin, le titre est passé de 267$US à 294,53$US. «Considérant que l’action de First Solar est celle qui a le mieux performé en mai sur l’indice S&P 500, (+54% contre +5% pour l’indice), nous avons réajusté notre évaluation de l’action. Nous conservons notre recommandation de surperformance, tout en augmentant notre cours cible sur un an à 311$US, elle qui était auparavant de 224$US», dit Ameet Thakkar.

«First Solar sort gagnante de l’Inflation Reduction Act, alors que des développeurs se bousculent pour sécuriser leur approvisionnement en panneaux solaires fabriqués aux États-Unis. First Solar est le seul producteur digne de ce nom aujourd’hui aux États-Unis. Malgré une baisse globale des prix pour les panneaux photovoltaïques, nous constatons que First Solar conserve des volumes de vente robustes», ajoute l’analyste.

D’ailleurs, l’entreprise montréalaise 5N+ bénéficie de cette poussée de First Solar. L’Américaine vient d’augmenter de 50% ses commandes de matériaux semiconducteurs en tellure de cadmium, utilisés dans la confection de modules photovoltaïques solaires à couches minces.

Après des revenus de 3,3 milliards de dollars américains (G$US) en 2024, la Banque de Montréal s’attend à ce que ces derniers atteignent 4,5G$US en 2024 et 5,5G$US en 2025, avec un bénéfice avant impôts, intérêts, dépréciation et amortissements de 2,9G$US.

«Nous croyons que First Solar mérite une évaluation de son titre à sa juste valeur, étant donné son haut niveau de visibilité et son avantage structurel en harmonie avec les politiques gouvernementales», dit l’analyste.

Dominique Talbot, publié le 12 juin 2024

Boralex (BLX, 33,07$): vents contraires en provenance de France

Boralex (BLX, 33,07$): vents contraires en provenance de France

Le titre de Boralex a reculé de 2% le 10 juin, au lendemain des résultats des élections européennes qui ont montré une montée du Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen, qui a remporté 30 sièges (la France élit 81 des 720 sièges du Parlement européen), soit 12 de plus qu’aux élections précédentes.

«Boralex a reculé avec d’autres titres français des industries de l’énergie, des financières et des infrastructures », écrit l’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale.

Il souligne que le le RN n’est pas en faveur de l’énergie solaire et éolienne et a déjà laissé entendre qu’il souhaitait démanteler les infrastructures existantes, disant vouloir miser sur l’énergie nucléaire.

«Avec environ 15% de l’énergie en France qui était de sources éolienne et solaire l’an dernier, ce serait difficile pour le pays de remplacer ces infrastructures à court terme. La demande d’électrification et des centres de données stimulera la demande pour de nouvelles sources d’énergie en Europe, tout comme en Amérique du Nord, et les entreprises technologiques font la queue pour obtenir de l’énergie renouvelable», explique l’analyste.

Selon lui, l’énergie nucléaire pourrait jouer un rôle important dans le portrait énergétique futur de la France, mais il soutient que la construction de nouveaux réacteurs prendra plusieurs années et que leur coût serait significativement plus élevé que pour l’installation de nouvelles sources d’énergie renouvelable.

«Une victoire du RN aux prochaines élections législatives en France pourrait ralentir ou stopper la croissance de l’énergie renouvelable en France. En ce qui concerne Boralex, son dernier plan de croissance stratégique reposait à 20% sur ses activités en France, le reste provenant des États-Unis, du Canada et du Royaume Uni», dit-il.

Rupert Merer souligne que 41% de la production de Boralex est en France et que 30% de cette dernière est issue de partenariats avec des entreprises privées, et non d’ententes gouvernementales.

«Le sentiment négatif envers l’énergie renouvelable peut persister un certain temps. Toutefois, les plans de croissance de Boralex sont bien diversifiés et ne dépendent pas seulement de la France», explique-t-il.

Il conserve donc sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Boralex et son cours cible sur un an de 43$.

Denis Lalonde, publié le 12 juin 2024

 

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