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Énergie: les titres à surveiller

lesaffaires.com|Publié à 14h55

Énergie: les titres à surveiller

Aecon était l’un des principaux entrepreneurs du projet de construction du pipeline Coastal GasLink. (Photo: Joe O'Connal / La Presse Canadienne)

Que faire avec les titres d’Innergex, Aecon, et Enbridge? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Innergex (INE, 10,70$): cet analyste revoit ses prévisions à la hausse

Rupert Merer de la Financière Banque Nationale a augmenté ses prévisions pour le deuxième trimestre pour l’entreprise d’énergie renouvelable de 2% à 3 118 GWh, avec une production plus importante prévue pour l’hydroélectricité au Chili et l’énergie éolienne au Texas. 

Cependant, les prévisions de prix sont plus basses au Texas, au Chili et en France. Par conséquent, l’analyste revoit à la baisse sa prévision de BAIIA ajusté qui est maintenant de 188M$, contre 190M$ précédemment, et en dessous du consensus de 200M$.

Malgré une prévision plus faible pour le deuxième trimestre, Innergex est en bonne voie pour atteindre son objectif de 725-775M$ pour son exercice 2024.

À la fin du deuxième trimestre, l’entreprise a annoncé la vente d’une participation minoritaire dans trois actifs au Texas, utilisant le produit pour rembourser la dette liée aux actifs, sortir d’un contrat de couverture de l’électricité à Phœbe et pour les besoins généraux de l’entreprise. 

L’installation de batterie San Andres de 35 MW/175 MWh a également été mise en service au cours du 2T et la construction du projet Boswell Springs de 330 MW est en bonne voie pour une mise en service à la fin de l’année. 

Rupert Merer pense qu’Innergex pourrait ajouter plus de 150M$ de BAIIA d’ici la fin de 2025 avec une croissance organique préfinancée et de meilleures conditions météorologiques. 

Au premier trimestre, le pipeline de développement d’Innergex est passé de 457 MW à 882 MW, avec 400 MW d’énergie éolienne (deux projets, 164 MW nets) ajoutés à la suite du récent appel d’offres au Québec. 

«Bien que la croissance des grands projets au Québec puisse être concurrencée par les plans d’Hydro-Québec de participer plus directement. Innergex pourra toujours participer aux prochains appels d’offres au Québec et dans tout le Canada, grâce à sa taille et à ses partenariats existants», note l’analyste.

Le gouvernement canadien a adopté le crédit d’impôt d’investissement (ITC) à la fin du mois de juin, ce qui fournit une aide allant jusqu’à 30% des coûts de construction des projets d’énergie renouvelable. 

Avec son pipeline de construction, l’analyste estime que l’ITC pourrait apporter jusqu’à 150M$ de soutien supplémentaire à Innergex.

Rupert Merer a mis à jour ses estimations pour le deuxième trimestre, les ventes d’actifs et le soutien de l’ITC. Il augmente son cours cible d’un dollar à 17$ et maintient sa note de «surperformance».

Matthieu Hains, publié le 4 juillet 2024

Aecon (ARE, 14,71$): un règlement de conflit qui lui coûtera cher 

Aecon (ARE, 14,71$): un règlement de conflit qui lui coûtera cher 

Le 28 juin 2024, le Groupe Aecon a laissé entendre qu’elle s’était entendue à l’amiable avec ses partenaires pour la construction des sections 3 et 4 du gazoduc Coastal GasLink en Colombie-Britannique. La société devra éponger une facture de 127 millions de dollars au 2e trimestre, soit bien plus que ce à quoi s’attendait Benoit Poirier de Valeurs mobilières Desjardins. 

À ce montant s’ajoute une dépense de 110M$ au cours de ce même trimestre lié à ses projets à prix fixe qui sont sur le point de s’achever. L’analyste misait plutôt sur 30 M$ pour ce trimestre, voire 100 M$ pour l’année entière.  

Contrairement à la charge qui suit le règlement du litige lié au gazoduc, cette somme de plus devrait affecter les liquidités d’Aecon, indique l’analyste. 

Benoit Poirier corrige donc ses attentes à l’égard du titre afin de tenir compte de cette annonce. Au deuxième trimestre de 2024, il table dorénavant sur une perte par action ajustée de 3,18$, et sur des pertes avant intérêts, impôts et amortissement de 150,8 M$. Celui qui s’attendait à ce que les flux de trésorerie libre de l’entreprise augmentent de 19M$ au cours de cette période table désormais sur un recul de 94M$.   

Pour l’exercice 2024, son bénéfice par action cible glisse de 0,75$ à -2,41$, alors que son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement cible passe de 244 M$ à 44,4 M$. 

Cela ne devrait pas pour autant nuire à son entente avec Oaktree Capital, qui doit investir 150 M$ dans sa division Aecon Utilities Group, indique l’analyste qui fait preuve de prudence à l’égard du titre. 

Benoit Poirier espère que cette entente dans le dossier du gazoduc annonce «le début de la fin» des méandres de la société. Il s’attend toutefois à ce que son titre perde des plumes cette séance-ci, comme il est difficile de prédire dans quelle direction iront ses flux de trésorerie futurs. 

Il révise d’ailleurs aussi à la baisse ses attentes quant à son cours cible, qui passe de 20$ à 18$. Il réitère toutefois sa recommandation d’«achat». 

Catherine Charron, publié le 2 juillet 2024

Enbridge (ENB, 35,89$): un nouveau parc éolien avec les Premières Nations en Saskatchewan

Enbridge (ENB, 35,89$): un nouveau parc éolien avec les Premières Nations en Saskatchewan

Avant l’ouverture des marchés boursiers le 24 juin, Enbridge, en partenariat avec le consortium Six Nations Energy Development (une coentreprise formée de nations autochtones et Métis), a annoncé la création du projet de parc éolien Seven Stars Energy, d’une capacité de 200 mégawatts.

Le parc doit être construit au sud-est de Weyburn, en Saskatchewan, elle-même située à 110 kilomètres au sud-est de Régina.

Selon l’analyste Nate Heywood, d’ATB Capital Markets, la décision d’investissement finale devrait être annoncée en 2025 et le projet pourrait produire ses premiers mégawatts dès 2027.

Le consortium bénéficierait de l’appui financier de la Saskatchewan Indigenous Investment Finance Corporation (SIIFC).

«Enbridge est en pourparlers avec SaskPower pour obtenir une entente à long terme d’achat d’électricité. Nous estimons que le coût du projet oscillera entre 1,3 million de dollars (M$) et 1,5M$ par mégawatt, pour un coût total de 260M$ à 300M$», explique l’analyste.

Ce dernier soutient que le projet de parc éolien est parfaitement aligné avec le développement prévu du portefeuille d’Enbridge dans les énergies renouvelables.

«Le portefeuille d’Enbridge dans les énergies renouvelables a une capacité de production nette de 2,3 gigawatts et fournit une énergie propre à 5,7 millions de personnes», ajoute Nate Heywood.

Il précise que la direction de l’entreprise a déjà laissé entendre qu’elle prévoyait des investissements annuels totalisant 1,5 milliard de dollars en Amérique du Nord dans des projets terrestres et en Europe dans des projets éoliens en mer d’ici 2030.

Les projets en Amérique du Nord sont majoritairement liés à l’énergie solaire.

L’analyste soutient que comme pour les autres filiales de l’entreprise, les actifs dans les énergies renouvelables, lorsque liés à des ententes d’approvisionnement à long terme, permettent de générer des revenus prévisibles.

«C’est le premier projet de parc éolien de la société en Saskatchewan, même si elle y est présente depuis plus de 75 ans», souligne-t-il.

Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Enbridge, de même que son cours cible sur un an de 56 $.

Denis Lalonde, publié le 26 juin 2024

 

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