La divulgation des résultats du premier trimestre font basculer le titre de la Banque Scotia qui a perdu 5,72% mardi. (Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
Alors qu’il semblait depuis l’automne dernier se construire une base solide, d’où il pourrait amorcer une reprise intéressante, voilà que la divulgation des résultats du premier trimestre a fait basculer le titre de la Banque Scotia qui a perdu 5,72% mardi.
Même si l’on a généralement l’impression que les cours des actions des banques canadiennes bougent tous ensemble dans la même direction, il est clair présentement que le titre de la Banque Scotia offre la pire performance du groupe.
Les gains avant impôts et provisions pour pertes de la Scotia au premier trimestre ont été 11% inférieurs à la prévision de Doug Young, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins. Cet écart entre le résultat et la prévision de l’analyste est attribuable en partie au positionnement du portefeuille de prêts de la banque dans l’environnement de taux d’intérêt actuel. Le coût des fonds semble trop élevé pour le rendement qu’offrent les taux sur les prêts. «Ceci ajoute malheureusement beaucoup de confusion et porte ombrage à des résultats somme toute plutôt décents des opérations sur la scène internationale», résume l’analyste dans un rapport publié mercredi à la suite de la conférence téléphonique de la direction.
Un titre sous pression
S’il ne fallait pas se surprendre de la réaction négative des investisseurs, il faut s’attendre à ce que le titre demeure sous pression jusqu’à ce que ceux-ci aient une meilleure idée de la direction stratégique que les dirigeants de la banque entendent prendre, croit Gabriel Dechaine, analyste à la Financière Banque Nationale. Parmi les messages émis quant à la stratégie, l’analyste note la volonté d’une accélération de la croissance des dépôts qui s’accompagnerait probablement d’une diminution de la croissance des prêts. Le compromis envisagé conduirait à des revenus plus bas, mais des marges et un rendement des capitaux propres supérieurs, selon lui. Mais d’ici à ce que les investisseurs puissent quantifier les avantages d’opter pour ce compromis, les mouvements du titre pourraient être limités.
De quel côté va-t-on aller?
La réaction du titre aux récents résultats a quelque peu annihilé un mouvement haussier du titre de la Scotia qui semblait pourtant bien amorcé. La chute survenue mardi a ramené le cours de l’action en dessous de ses moyennes mobiles de 10 semaines (ligne noire) et de 40 semaines (ligne grise).
Les fluctuations du titre au cours des six derniers mois ont permis d’établir un bon niveau de support dans la zone 63-64$, estime Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles. Mais aussi, l’analyste identifie une résistance importante au niveau de 74-75$ tel que le montre la zone ombragée sur le graphique. C’est en se dégageant de ce corridor que le cours de l’action indiquera la direction qu’il prendra à plus long terme.
Pour l’instant, le titre de la Scotia a de quoi décevoir, lui qui touchait 90$ il y a à peine un an. Mais en l’absence d’un écroulement de l’ensemble des marchés boursiers, incluant le secteur bancaire canadien, le titre de la Scotia pourrait surprendre, selon Monica Rizk.