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La Presse: salaires gelés sur 5 des 6 années du nouveau pacte

François Pouliot|Publié le 31 janvier 2019

La nouvelle convention de la rédaction de La Presse prévoit 1 million $ de compressions.

La nouvelle entente acceptée mercredi par les salariés de la rédaction de La Presse gèle leur salaire pour les trois dernières années et prévoit une seule augmentation pour les trois années à venir.

En 2020, les employés auront droit à une augmentation de salaire de 1%, mais c’est la seule de toute l’entente, ratifiée à 95% par les syndiqués présents à l’assemblée mercredi. Les détails de l’accord n’avaient pas encore été dévoilés.

La nouvelle convention prévoit aussi une réforme des régimes de retraite. Le régime à prestations déterminées et le régime à cotisations déterminées (en place depuis 2009 pour les nouveaux arrivants) seront remplacés dans l’avenir par un régime à prestations cibles. Ce nouveau régime prendra effet lorsque l’Assemblée nationale aura donné son aval à ce nouveau type de régime.

L’employeur n’aura pas de responsabilité face à un éventuel déficit dans ce nouveau régime.

L’opération est un recul pour les plus vieux salariés, mais un gain pour les plus jeunes. La présidente du Syndicat de la rédaction, Laura-Julie Perreault, a expliqué qu’à 65 ans la rente des salariés les plus vieux sera inférieure de 3% et celle des plus jeunes équivaudra à une augmentation de 7%. Elle a estimé que l’opération permettait de mettre fin à l’iniquité d’un régime à deux vitesses.

L’employeur visait à récupérer 1 million de dollars par année avec cette négociation, un objectif qui est atteint.

« Il nous a dit qu’il voulait 1 M$, mais que l’on pouvait choisir la façon dont on le ferait », a raconté la présidente.

La transformation des régimes de retraite fournit la moitié des gains obtenus par l’employeur.

Les risques de conflit étant désormais écartés, les membres du syndicat de la rédaction de La Presse ont aussi voté pour la prochaine année un congé de cotisation syndicale, ce qui équivaut à 2,2% du salaire.

Droit de regard

Laura-Julie Perreault a estimé que les 195 employés de la salle de rédaction y étaient allés de concessions importantes et soutenu qu’il s’agissait d’une illustration de leur volonté de contribué au maintien d’un média de qualité.

Elle a précisé que le syndicat avait aussi obtenu un droit de regard dans les résultats financiers de La Presse dans l’avenir. Le syndicat aura notamment accès au bénéfice opérationnel (BAIIA) de l’entreprise.

Interrogé si l’employeur avait lui aussi fait des concessions, madame Perreault a précisé que oui, en indiquant que le syndicat avait pu constater une baisse des coûts de la direction.

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