D’ici la fin de l’année, la société veut réduire de 50% la proportion des sacs−repas en plastique dans ses boîtes.
Après avoir commencé à offrir une boîte réutilisable à sa clientèle en octobre dernier, le spécialiste des plats prêts−à−cuisiner Marché Goodfood souhaite réduire le recours aux emballages de plastique à usage unique.
D’ici la fin de l’année, l’entreprise québécoise ambitionne de réduire d’environ 50% la proportion des sacs-repas en plastique dans les boîtes qui sont régulièrement livrées à ses quelque 230 000 abonnés actifs au pays.
«Nous désirons utiliser des emballages qui sont soit compostables ou plus écologiques», ont expliqué mercredi le chef de la direction de Goodfood, Jonathan Ferrari, ainsi que le chef de l’exploitation, Neil Cuggy, au cours d’une entrevue en marge de l’assemblée annuelle de la société, qui se déroulait au centre-ville de Montréal.
Au cours des derniers mois, l’industrie des plats prêts-à-cuisiner s’est retrouvée sous les projecteurs en raison de la quantité de déchets générés par les sacs-repas de plastique à usage unique.
Goodfood, qui offre également des produits d’épicerie de marque privée, estime que si le quart de sa clientèle opte pour la boîte de livraison réutilisable en plastique plutôt qu’en carton, c’est environ «12 millions de pièces d’emballage à usage unique» qui seront éliminées.
Mais la tâche n’est pas simple en ce qui a trait aux sacs−repas, a souligné M. Cuggy, puisqu’il y a peu de fournisseurs qui offrent des options pouvant remplacer efficacement le plastique.
«La complexité, c’est de s’assurer qu’avec un emballage différent, le produit va rester frais et en bon état pendant sept jours dans le réfrigérateur des consommateurs, a ajouté M. Ferrari. On veut s’assurer que les changements n’affectent pas l’expérience client.»
Pour le directeur principal du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, il ne fait pas de doute que l’usage du plastique constitue un malaise pour l’industrie du prêt-à-cuisiner.
À son avis, de nouveaux types d’emballages risquent de se refléter sur les prix.
«Le plastique joue un rôle important en ce qui a trait à la salubrité des aliments, la fraîcheur et le coût, a dit M. Charlebois au cours d’un entretien téléphonique. On a beau demander à l’industrie de changer tout cela, il va en coûter plus cher aussi. Quel est le prix acceptable pour le marché?»
Goodfood veut rester indépendante
Exploitant deux sites à Montréal et un autre à Calgary, en Alberta, Goodfood, qui a vu le jour en 2014, s’apprête à mettre le pied en Colombie-Britannique puisqu’elle compte inaugurer une usine à Vancouver au début du printemps.
Si certains analystes ont déjà suggéré que le spécialiste des plats prêts-à-cuisiner pourrait être une cible d’acquisition potentielle, MM. Ferrari et Cuggy préfèrent que Goodfood demeure une «entreprise indépendante».
«C’est sûr qu’au cours des cinq dernières années, nous avons eu des discussions entourant la vente de l’entreprise, a dit M. Ferrari. Notre objectif est de demeurer indépendants parce qu’il y a beaucoup de potentiel dans l’industrie.»
En compagnie de Hammett Hill, un administrateur de la compagnie, le chef de la direction et le chef de l’exploitation de Goodfood contrôlent près de 51% des droits de vote de la société, ce qui leur permet de bloquer une offre non sollicitée.
Dans un rapport daté du 10 décembre, Frédéric Tremblay, de Desjardins Marchés des capitaux, estimait que certains épiciers, sans toutefois évoquer de noms, pourraient s’intéresser à la société québécoise.
«Nous considérons Goodfood comme un chef de file au Canada avec des caractéristiques qui pourraient s’avérer attrayantes pour un épicier traditionnel», écrivait l’analyste.
Parallèlement à son assemblée annuelle, l’entreprise a dévoilé ses résultats pour le premier trimestre terminé le 30 novembre, où elle a presque doublé ses revenus, à 56,3 millions $, mais creusé sa perte nette, qui s’est chiffrée à 5,1 millions $, ou neuf cents par action.