La chute de 25 % du cours de l’action de Meta Platforms à la suite de la publication des résultats trimestriels est quand même difficile à expliquer. (Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement récent ou prochain qui a marqué ou marquera l’évolution des marchés boursiers. Le texte expliquera l’événement et relatera son impact sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
La déroute du titre de Meta Platforms (Facebook) depuis la semaine dernière suggère que cette compagnie est devenue toxique aux yeux de nombreux investisseurs.
Lorsque la première transaction sur le titre le matin du 3 février s’est effectuée à un prix 25% plus bas que la fermeture de la veille, il était clair qu’un très grand nombre de gestionnaires de portefeuilles importants s’étaient précipités afin de vendre toutes leurs actions. « Était-ce le signal que les gestionnaires ne veulent plus être questionnés sur Facebook par leurs clients », se demande Marcus Koebler, gestionnaire du portefeuille global pour le Groupe Eterna.
Rappelons que la société avait été ébranlée il y a quelques années par le scandale Cambridge Analytica dans une affaire gigantesque de vols d’identité et d’informations personnelles à des fins possiblement politiques, rappelle Marcus Koebler,.
Depuis, la personnalité et les agissements de son président, Mark Zuckerberg, ont souvent exacerbé autant les dirigeants politiques que plusieurs grands investisseurs.
Une chute étonnante
La chute de 25% du cours de l’action à la suite de la publication de ses résultats trimestriels est quand même difficile à expliquer. Certes, les résultats étaient en deçà des attentes, mais ils n’étaient pas pour autant catastrophiques. Les analystes prévoyaient des revenus de 30 milliards $, mais la compagnie a indiqué que ce serait plutôt entre 27 et 29 milliards.
Marcus Koebler indique pour sa part ne pas avoir vendu les actions de Meta qu’il détient dans son portefeuille. Mais il avoue s’être fait griller par ses collègues lors de la réunion de stratégie le lendemain.
Bien qu’elle soit devenue la mal-aimée des grands investisseurs, Meta conserve quand même certains attributs comme investissement. « Mais uniquement sur un horizon de 3 à 5 ans », dit M. Koebler. « Pour l’instant, c’est de l’argent qui va dormir (dead money) », ajoute-il. Avec l’annonce de Zuckerberg que le focus se portait maintenant sur le développement du Métaverse, l’incertitude quant aux résultats à venir a grandement augmenté, selon lui. Les investisseurs qui ont fui cette situation qu’ils trouvaient toxique risque de ne pas se représenter de sitôt.
Que dit l’analyse technique
Le fait qu’un titre entame une séance à un prix nettement inférieur à la fermeture de la veille constitue à n’en pas douter un signal négatif, explique Monica Rizk, analyste senior chez Phases & Cycles.
Le titre peut toutefois annihiler ce signal s’il réussit à combler cet écart dans les quelques jours suivants. Mais ce ne fut certainement le cas pour Facabook, note l’analyste. Tout au contraire, le cours de l’action a continué de baisser lors des trois séances suivantes.
Le titre s’embourbait déjà dans une tendance à la baisse depuis la fin de l’été dernier. Il avait pénétré dangereusement ses moyennes mobiles de 50 et de 200 jours. Il tentait bien de se remettre sur pieds juste avant la date fatidique en réalisant des gains lors des cinq séances précédant le 3 février. Mais ce fut peine perdue.
« Le titre devra maintenant trouver un niveau de support autour duquel il se négociera horizontalement assez longtemps pour convaincre les investisseurs que le pire est passé », explique Monica Rizk. « Chose certaine, cela ne fera pas en un jour », dit-elle.
(Source: Phases & Cycles)