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Nouveau président pour Bombardier Transport

La Presse Canadienne|Publié le 07 février 2019

Bombardier annonce le départ immédiat du PDG de Bombardier Transport, Laurent Troger, qui est remplacé par Danny Perna.

Confrontée à des problèmes de qualité et des retards, Bombardier confie les commandes de sa division de construction de matériel roulant à un nouveau dirigeant.

En poste depuis décembre 2015, Laurent Troger a informé « l’entreprise de son intention de démissionner afin de relever de nouveaux défis » et a été immédiatement remplacé par Danny Di Perna, âgé de 53 ans.

Né à Montréal, M. Di Perna était depuis l’an dernier à la tête des activités d’aérostructures et services d’ingénierie de Bombardier. C’est la première fois depuis 2003 que le patron de Bombardier Transport n’est pas français ou allemand.

« Ses succès en matière d’efficacité opérationnelle, d’amélioration de la qualité et de satisfaction de la clientèle en font le candidat idéal », a estimé jeudi le président et chef de la direction de la multinationale, Alain Bellemare, par voie de communiqué.

Les investisseurs ont semblé rassurés par le changement. Jeudi après-midi, à la Bourse de Toronto, l’action de Bombardier prenait huit cents, ou 3,9 %, pour se négocier à 2,13 $.

Le départ de M. Troger survient alors que l’entreprise, dans le cadre de son plan de redressement, vise à ce que sa division ferroviaire génère un chiffre d’affaires de 10 milliards $ US d’ici l’an prochain, par rapport à 8,5 milliards $ US en 2017.

Mauvaise presse

Au cours des dernières semaines, Bombardier Transport a été critiqué par des sociétés de transport en Suisse, en France ainsi qu’à New York, qui ont refusé des livraisons en raison de problèmes. Elles ont toutefois repris du côté de New York.

De plus, en Ontario, l’agence de transport régional Metrolinx songe à lui imposer des pénalités financières en raison d’un échéancier de livraison n’ayant pas été respecté.

« Nous avons évoqué cinq projets qui sont sur le point d’être réglés sur quelque 500 projets en cours à travers le monde », a souligné un porte-parole, Eric Prud’homme.

Bombardier Transport est également sous la loupe des investisseurs depuis la divulgation, au troisième trimestre, d’un trou de 600 millions $ US dans les liquidités en raison de dépenses plus élevées que prévu dans cette division.

Afin d’accélérer les livraisons pour certains contrats jugés problématiques, l’entreprise a dû procéder à d’importantes embauches.

Un bon candidat

Surpris, Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a néanmoins salué la nomination de M. Di Perna, soulignant au passage ses 30 années d’expérience au sein de compagnies comme United Technologies Corporation, où il a travaillé avec M. Bellemare.

« Même s’il y a eu un redressement chez Bombardier Transport, l’entreprise fait encore face à des défis liés à l’accélération de la production », a écrit l’analyste dans une note.

M. Doerksen a ajouté qu’il ne fallait pas nécessairement conclure que M. Troger quittait en raison des récents problèmes. Il a souligné que ce dernier avait été en mesure de faire grimper la marge du bénéfice d’exploitation ajusté de 2,9 points de pourcentage, qui devrait être de 8,5 % en 2018, depuis trois ans chez Bombardier Transport.

M. Troger, dont la rémunération totale, qui tient compte notamment du salaire de base et d’autres avantages comme les primes, a été de 5,15 millions $ US en 2017, a choisi de quitter l’entreprise, a dit M. Prud’homme.

Selon la plus récente circulaire de sollicitation envoyée aux actionnaires, l’ancien patron de Bombardier Transport aurait droit à une indemnité de départ de 2,7 millions $ US en cas de congédiement sans motif valable. L’entreprise n’a pas confirmé si M. Troger quittera l’entreprise avec un montant supplémentaire.

La nomination de M. Di Perna a également provoqué un jeu de chaises musicales.

Ainsi, Paul Sislian, qui était jusqu’à récemment chef de l’exploitation de la division des avions d’affaires, dirigera les activités d’aérostructures et services d’ingénierie. M. Sislian sera remplacé par Nancy Barber, auparavant vice-présidente de la gestion du programme de l’avion d’affaires Global 7500.

Ces changements ont été annoncés alors que Bombardier fera le point la semaine prochaine sur sa performance financière au quatrième trimestre ainsi que pour l’exercice 2018.