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Offre hostile pour Cogeco: Altice et Rogers peuvent offrir plus

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

Un premier analyste croit que l'offre initiale peut amener la famille Auget à la table des négociations.

Pris de court par l’offre hostile de 10,3 milliards de dollars comptant de la part du duo Altice US et Rogers pour Cogeco inc et Cogeco Communications , Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity, y va de ses premières impressions à chaud.

La plus-value d’environ 37% offerte pour chacune des deux entreprises, soit 106,53$ par action pour le holding Cogeco (CGO, 106,53$) et 134,22$ par action pour le câblodistributeur Cogeco Communications (CCA, 110,71$), lui semble une bonne première volée qui pourrait amener la famille Audet, qui s’est toujours opposée à vendre, à la table des négociations.

«L’offre est attrayante, mais la famille Audet n’est pas pressée de vendre et pourrait négocier pour obtenir davantage dans une transaction. La balle passe donc dans sa cour», évoque-t-il.

En même temps, Aravinda Galappatthige croit que Altice et Rogers sont prêts à offrir davantage étant donné la valeur des câblodistributeurs américains comparables et les synergies canadiennes que Rogers pourra obtenir de cet achat.

L’action de Cogeco a touché un sommet annuel de 119,37$ en novembre dernier, ce qui recadre la plus-value offerte à seulement 11%.

À prime abord, le prix offert est «juste» pour les actifs américains et canadiens.

L’offre de 4,8 milliards de dollars d’Altice USA pour la filiale américaine de Cogeco Atlantic Broadband équivaut à un multiple de 9,3 fois le bénéfice d’exploitation, une évaluation qui surpasse l’évaluation de 8 fois que l’analyste lui accordait à l’intérieur de Cogeco.

«Nous avons toujours pensé que le cours de Cogeco ne reflétait pas la valeur de cette filiale qui peut gagner des parts de marché et affronte peu de concurrence (régionalement) dans un marché boursier où les câblodistributeurs sont plus chèrement évalués en Bourse (qu’au Canada)», explique l’analyste.

L’offre de 5,5 G$ de Rogers (RCI.B, 58,08 $) pour les actifs canadiens équivaut à 7,8 fois le bénéfice d’exploitation, estime Aravinda Galappatthige, un prix qu’il considère approprié compte tenu des réseaux contigus de Rogers et de Cogeco en Ontario et du potentiel de la vente de services de Rogers aux clients de Cogeco. Rogers mettrait en effet la main sur 1,8 million de foyers et d’entreprises additionnels.

«La transaction représenterait une sortie de fonds nette de seulement 3,4 G$ pour Rogers puisqu’elle vendrait ses 10,7 millions d’actions de Cogeco Communications et ses 6 millions d’actions de Cogeco», ajoute l’analyste.

Rogers et Altice sont confiants de recevoir l’aval des autorités de la concurrence. L’acheteur américain prévoit clore une transaction 6 à 9 mois après la signature d’une entente définitive.

Après avoir grimpé jusqu’à 130,38$ à l’ouverture, l’action de Cogeco Communications perd des plumes en fin de matinée à 110,71$, un cours de 21% inférieur à l’offre, en raison de sa nature hostile.

L’action de Rogers gagne 6%. L’entreprise dirigée par le transfuge de Telus, Joe Natale, n’a pas besoin d’émettre des actions pour financer la transaction et compte maintenr son dividende.

Rogers détient presque 40% des actions subalternes du holding Cogeco et le tiers de Cogeco Communications, depuis octore 2010. Le milieu financier spécule sur une transaction potentielle depuis cette date.