À Wall Street, le titre gagnait 2,02 % vers 11H14 après avoir reculé de 3 % un peu plus tôt.
Pfizer (PFE) a livré mardi des objectifs financiers moins bons qu’espéré pour 2019 à cause du dollar fort et de la concurrence des médicaments génériques, notamment des copies de son analgésique vedette Lyrica dont les brevets ont expiré.
Le premier laboratoire pharmaceutique américain a également déçu les analystes avec les résultats d’un test clinique important sur le Tanezumab, développé en partenariat avec Eli Lilly et censé remplacer le Lyrica.
Le Tanezumab est présenté par Pfizer comme un futur « blockbuster », un médicament aux ventes annuelles de plus d’un milliard de dollars pour lequel il compte obtenir le feu vert des autorités sanitaires dans les cinq prochaines années.
Il fait partie au côté de l’immunothérapie, des traitements contre les cancers et le diabète, des espoirs de Pfizer pour contrer la concurrence des traitements génériques.
En 2018, le géant pharmaceutique a vu son chiffre d’affaires progresser de 2,1% à 53,65 milliards de dollars, mais ce dernier devrait s’établir entre 52 et 54 milliards en 2019.
C’est inférieur aux 54,36 milliards escomptés en moyenne par les analystes financiers.
Dans un communiqué, Pfizer explique que son pessimisme est dû aux pressions politiques auxquelles il est soumis pour baisser ses prix et à la perte de brevets qui devrait rogner les ventes de 2,6 milliards de dollars.
Le fabricant du Viagra indique par exemple que les ventes de l’analgésique Lyrica, qui vient de perdre son exclusivité en Europe, vont plonger. Ce médicament a généré des recettes de 1,32 milliard de dollars lors des trois derniers mois, en hausse de 8%.
L’action hésite
Les effets de change défavorables dans les pays émergents exposent également Pfizer, qui réalise près de la moitié de ses ventes hors des frontières américaines, à l’appréciation du dollar en cours – il a notamment pris 4,4% face à un panier de 6 devises (euro, livre, yen, couronne suédoise…) l’an dernier.
L’impact du billet vert va rogner les ventes d’environ 1 milliard de dollars, a prévenu le laboratoire pharmaceutique.
Le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, devrait donc s’inscrire pour 2019 entre 2,82 et 2,92 dollars, contre 3,04 dollars espérés par les marchés. En 2018, le bénéfice par action était de 3 dollars.
Au quatrième trimestre, Pfizer est tombé dans le rouge avec une perte nette de 394 millions de dollars, principalement à cause des effets de change défavorables et de lourdes charges liées à sa restructuration.
Hormis ces éléments exceptionnels, la société a dégagé un bénéfice opérationnel de 3,8 milliards de dollars en hausse de 0,8 % sur un an, pour un chiffre d’affaires trimestriel de 13,98 milliards (+2 %).
Les ventes des médicaments dits matures (Essential Health) ont baissé de 6,6 % à 5,1 milliards de dollars, tandis que les ventes des médicaments dits innovants (Innovative Health) ont progressé de 7,7 % à 8,8 milliards de dollars.
De bonnes ventes des traitements anti-cancéreux, dont celui contre le cancer du sein Ibrance (1,13 milliard de dollars, +58 %) ont permis de limiter les dégâts causés par les pénuries en produits injectables fabriqués par sa filiale Hospira dont les sites de production rencontrent de grandes difficultés actuellement aux États-Unis.
Le bénéfice net annuel est, lui, de 11,1 milliards, divisé par près de deux en un an.
À Wall Street, le titre gagnait 2,02 % vers 11H14 après avoir reculé de 3 % un peu plus tôt.