Des résultats acceptables, des blocs d'actions échangés et un examen stratégique gardent les pros aux aguêts.
Mine de rien, l’action de Technologies interactives Mediagrif (MDF, 10,76$) s’est appréciée de 7% depuis le 8 février.
La majorité de ce gain a devancé les résultats sans surprise du troisième trimestre dévoilés en soirée mercredi.
Les investisseurs flairaient-ils une amélioration des résultats ou encore espéraient-ils une mise au point du comité formé après la décision du PDG et principal actionnaire Claude Roy de passer le flambeau?
«Le comité continue d’évaluer les mérites de diverses options. Nous ne croyons pas que le conseil d’administration s’impose un échéancier quelconque», évoque Maher Yaghi de Desjardins Marché des capitaux.
Relisez Mediagrif pourrait valoir de 12 à 17$ dans une offre
Le mystère reste donc entier, mais de plus forts volumes d’actions échangées les 7 et 13 février attirent l’attention des investisseurs, confie Brian Pow, d’Acumen Capital, qui dit avoir reçu des appels de clients à cet égard.
L’analyste se gratte la tête bien que le silence de M. Roy, qui ne retourne pas ses appels, l’intrigue.
Des résultats satisfaisants
Il est vrai qu’au troisième trimestre, les revenus de 20,9 millions de dollars de Mediagrif ont été meilleurs ou moins pires que prévu, selon les prévisions.
La croissance interne de 1,6% des revenus, sans l’effet des acquisitions, est faible mais elle s’améliore depuis trois trimestres, note M. Yaghi.
De plus, le fournisseur déficitaire de solutions de commerce électronique Orckestra, acquis en juin 2017, a doublé ses revenus au troisième trimestre, note Amr Ezzat, analyste chez Echelon Partners.
La plateforme de commerce inter-entreprises la plus solide du groupe, InterTrade, a aussi accru ses revenus trimestriels d’encore 300 000 $, comme elle le fait depuis le quatrième trimestre de 2016.
Les revenus trimestriels des sites grand public LesPac, Jobboom et Réseau Contact ont aussi augmenté de 2,1%, comparativement à une croissance anémique de 1,1% au trimestre précédent et à une décroissance de 2% deux trimestres plus tôt.
«La progression est trop anémique pour ré-évaluer le titre, mais c’est une amélioration quand même», écrit M. Ezzat.
L’analyste signale aussi que la dette a encore reculé de 15,5 à 14,2M$.
«Le rendement que procurent les flux de trésorerie limite le risque de déclin du titre. Par contre, il manque un déclic pour que la société soit revalorisée en Bourse», ajoute M. Ezzat.
L’analyste croit encore que les pièces de Mediagrif valent plus que le tout.
Pour s’ajuster à la contraction de la marge ajustée d’exploitation de 29,7 à 26,3%, depuis un an, il abaisse tout de même son cours cible de 15 à 13,50$.
Son collègue M. Yaghi recommande encore de conserver titre, bien qu’une offre pourrait soulever son cours. L’analyste de Desjardins maintient son cours-cible de 12$.
Répétant que la société fait du surplace, Richard Tse, de la Financière Banque Nationale, ne touche pas à son cours cible de 12$ ni à sa recommandation neutre.