Le verre est à moitié plein au moment du lancement de la saison des résultats du quatrième trimestre.
Le verre est à moitié plein au moment du lancement de la saison des résultats du quatrième trimestre. Les analystes anticipent les premiers signes d’un ralentissement de la croissance des bénéfices, mais la récente correction boursière pourrait ouvrir la porte aux bonnes surprises.
La saison des résultats du quatrième trimestre a commencé lundi avec la banque américaine Citigroup (C). L’institution financière a fait mieux que les attentes grâce à sa gestion des coûts, mais elle a subi un revers dans ses activités de courtage d’obligations. Les résultats des grandes banques américaines et de Netflix (NFLX) sont attendus cette semaine.
Un ralentissement à venir
Les analystes prédisent qu’on découvrira que l’élan procuré par la réforme fiscale aux États-Unis a commencé à s’atténuer dans les trois derniers mois de l’année. Le bénéfice par action des entreprises du S&P 500 à New York devrait avoir progressé à un rythme de 10,6% par rapport à la même période l’an dernier, selon une recension des prévisions d’analystes faite par la firme FactSet. Ce chiffre représente une vigoureuse progression, mais elle demeure tout de même plus modeste que les 26% enregistré au troisième trimestre.
Les revenus, pour leur part, devraient augmenter de 5,9%, par rapport à l’an dernier, toujours selon FactSet. Au troisième trimestre, les revenus ont augmenté de 9,2%.
Ton plus prudent
Les investisseurs ont revu leurs attentes à la baisse pour le quatrième trimestre. En septembre, ceux-ci anticipaient que le bénéfice par action augmenterait de 18%. Maintenant la prévision est de 10,6%.
Les actions canadiennes ont vécu le même retour sur terre. Le consensus anticipe une croissance de 4,3% pour le bénéfice par action des sociétés inscrites au S&P/TSX. Au début octobre, la prévision s’établissait à 12,9%, selon des données de Refinitiv, citées par le Globe and Mail.
Déjà au moins 72 entreprises du S&P 500 à New York ont émis une mise en garde pour dire que leurs résultats seront moins bons que prévu au quatrième trimestre, selon les données de FactSet. L’un des cas les plus médiatisés a été la mise à jour d’Apple (APPL), qui a prévenu que ses ventes en Chine étaient moins bonnes que prévu.
Moins d’attentes = moins de déception
Le point positif de ce ralentissement est qu’il a été accompagné par une réinitialisation des attentes après la correction boursière. Le S&P 500 s’échange à près de 15,1 fois les prévisions des 12 prochains mois. C’est moins que la moyenne des cinq dernières années à 16,4 fois, mais plus que la moyenne de 10 ans à 14,6 fois, toujours selon FactSet.
«Les attentes des investisseurs sont passées de l’exubérance au début 2018 à un scepticisme, commente Hugo Ste-Marie, analyste de la Banque Scotia. Pour cette raison, les actions qui battront les attentes pourraient être récompensées, ce qui n’a pas été le cas dans les précédents trimestres.» En contrepartie, les évaluations plus raisonnables procurent également un effet amenuisant pour les déceptions, ajoute M. Ste-Marie.
S&P 500 s’échange à près de 15,1 fois les prévisions des 12 prochains mois. Ça se compare avec une moyenne de 16,4 fois pour les cinq années précédentes, mais de 14,6 fois sur 10 ans.
Lindsey Bell, stratège chez CFA, voit plus de pression baissière à l’horizon. Elle estime que les résultats seront meilleurs que prévu au quatrième trimestre, mais que les marchés accorderont plus d’attention aux prévisions 2019. D’ailleurs, les prévisions 2019, les analystes prévoient désormais une croissance de 6,4%, beaucoup moins que les 10,2% prévu au début octobre, selon FactSet. «Les sociétés ont toutes les raisons d’être prudentes à ce stade-ci en raison du ralentissement de l’activité économique en Chine, un ralentissement en Europe, l’incertitude entourant les relations commerciales Chine-États-Unis et de plus hauts taux d’intérêt », prévient la stratège.