Les analystes misent sur le rebond du fournisseur de traverses, de poteaux et de bois résidentiel dès 2019.
Stella-Jones (SJ, 41,91$) a toujours été appréciée pour sa croissance interne, la stabilité de son industrie, ses achats judicieux et une répartition hors pair du capital.
Or, si les commandes de traverses de chemin de fer et de poteaux de bois sont assez prévisibles, les énormes fluctuations ces dernières années du prix du bois écorchent son habituelle constance.
En juillet et août 2018, le titre a aussi dû composer avec la décision des deux familles fondatrices de vendre leurs actions. Le marché a eu à absorber 876 millions de dollars d’actions additionnelles.
Résultat: l’entreprise autrefois prisée n’a donné aucun rendement depuis trois ans, même en incluant les dividendes. En 2018, son action a reculé de 21,6%.
Attentes plus modérées à satisfaire
Maintenant que les dirigeants ont modéré les attentes, les analystes espèrent voit le distributeur de bois reprendre du mieux en Bourse en 2019.
Le cours cible moyen de 50,94$ de sept analystes est porteur d’un regain potentiel de 22%, selon Thmoson Reuters.
Le retour d’une marge d’exploitation de 15% devra peut-être attendre 2021 en raison de l’impact persistant de l’appréciation du cours du bois sur ses coûts.
Les revenus et le bénéfice d’exploitation devraient bénéficier de l’effet décalé du rattrapage des prix de vente par rapport à l’augmentation du cours du bois.
Même si la demande de traverses dans l’industrie ferroviaire est plutôt stable, la chute de 37% des stocks depuis janvier 2017 devrait soutenir les prix, croit Hamir Pattel, de CIBC Marchés mondiaux.
Le cycle de remplacement des poteaux de bois, de la part des fournisseurs d’électricité, est aussi favorable. La moitié de la hausse de 13,3% des revenus de ce segment provenait d’une hausse des volumes de poteaux, au troisième trimestre.
M. Pattel n’exclut pas une acquisition dans ce segment au cours des 18 prochains mois.
En plus, Stella-Jones continue de gagner des parts de marché, et optimise ses usines en fonction de la demande régionale, notamment dans le Sud-est américain, renchérit Mark Neville, de Banque Scotia.
C’est sans compter le nouveau programme de rachat de 4,3% des actions qui coure jusqu’en décembre 2019.
La distribution de bois résidentiel aux entrepreneurs et aux détaillants devient par contre un facteur de risque, si les dépenses de construction et de rénovation diminuent au sud de la frontière.
Ce troisième secteur d’activité a contribué de plus en plus aux résultats de Stella-Jones depuis 2013.
Une occasion à saisir
Malgré ces soucis, l’analyste M. Patel se dit sûr que la société atteigne la croissance de 17% du bénéfice d’exploitation qu’il prévoit en 2019.
Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, fait aussi le pari que les orientations fournies par Stella-Jones pour 2019 sont prudentes. L’analyste hausse aussi à 12% la croissance du bénéfice d’exploitation qu’il projette en 2020.
«2019 devrait être un important point d’inflexion. Les investisseurs devraient profiter des doutes actuels pour acheter l’action d’une société bien gérée aux solides perspectives à long terme», écrit-il.
Son action s’échange à un multiple de 11,2 fois son bénéfice d’exploitation par rapport à sa moyenne de 13,5 fois depuis cinq ans.
Stella-Jones fait partie des titres québécois préférés des analystes selon le recensement des recommandations du top 50 Les Affaires. Découvrez les cinq autres élues dans l’édition du Journal Les Affaires du 26 janvier.