De l’étude des variations du cours de l’action de Suncor depuis novembre 2020 se dégage un constat plutôt intéressant, selon Monica Rizk, analyste senior pour les Publications Phases & Cycles. (Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
La société pétrolière de Calgary aux prises depuis quelques mois avec un actionnaire activiste a vu le cours de son action chuter sensiblement depuis le début du mois de juin, alors que le secteur pétrolier corrigeait.
La situation s’est qu’aggravée lorsque le PDG Mark Little a été forcé à démissionner alors qu’un accident causant la mort à ses installations est venu s’ajouter à une liste déjà longue d’accidents mortels depuis 10 ans.
Mais en début de semaine, l’on apprenait que Suncor avait conclu une entente avec Elliot Investment Management, l’actionnaire activiste en question, basé en Floride, qui désirait forcer l’entreprise à effectuer un examen stratégique de sa chaîne de plus de 1500 stations-service de Petro-Canada, présumant que cette vente viendrait dégager de la valeur pour les actionnaires.
Cette entente aura-t-elle comme effet de freiner le recul du cours de l’action et lui permettra-t-elle de retrouver une tendance haussière alors que le prix du pétrole ne semble pas destiner à baisser trop rapidement, maintenant que les Saoudiens ne semblent pas trop chauds à l’idée de contribuer, même devant l’insistance de Joe Biden.
L’analyse technique
De l’étude des variations du cours de l’action de Suncor depuis novembre 2020 se dégage un constat plutôt intéressant, selon Monica Rizk, analyste senior pour les Publications Phases & Cycles.
La tendance à la hausse depuis ce moment est toujours bien en place (voir flèche bleue), note d’abord l’analyste. Mais aussi, le recul récent semble s’être arrêté lorsque le cours de l’action s’est retrouvé sur sa moyenne mobile de 200 jours (ligne grise), soit celle qui est le reflet de sa tendance à long terme. Tant que le titre se maintient au-dessus de celle-ci, les perspectives demeurent bonnes, note l’analyste.
De plus, Mme Rizk identifie un niveau de support intéressant à 38-39 $, niveau qui pour l’instant joue bien son rôle. La suite des événements la plus probable serait que le titre se négocie pendant un certain temps dans un corridor de fluctuations dont les bornes seraient ses moyennes mobiles de 50 jours (ligne rouge) et de 200 jours, soit entre 39 $ et 47 $. Après s’être donné ainsi une base intéressante, le cours de l’action serait en position pour tenter de regagner son sommet de 53 $ atteint au début du mois de janvier.
Mauvaise presse
Toutefois, un des points négatifs au tableau est que la direction de Suncor pourrait avoir perdu une partie de sa crédibilité dans cette saga avec Elliot Investment Management. Plutôt cette semaine, Andrew Willis, chroniqueur pour le quotidien The Globe and Mail, n’y allait pas de main morte, dénonçant le fait que la direction de Suncor a eu besoin de l’arrivée d’un activiste tel ce Fonds d’investissement de Floride pour mettre en marche cette révision stratégique qu’elle aurait bien pu faire elle-même.
Elliot Investment Mangement s’est vu octroyer trois postes de directeurs au sein du Conseil d’administration de Suncor. Ils tenteront de faire le travail. Cela demeure l’inconnu qui viendra éventuellement déterminer si le moment était propice aux investisseurs de profiter du récent recul pour ajouter à leurs positions dans la pétrolière.