Titres en action: Coca-Cola, GE, McDonald’s, UPS, GM, Rolls-Royce
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 26 juillet 2022Voici une sélection d’annonces qui ont fait (ou vont faire) bouger les cours de ces entreprises:
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Coca-Cola, soutenu par la demande pour ses boissons, relève ses prévisions
Coca-Cola (KO, 63,05 $US, avant l’ouverture en hausse de 1,38%) a dévoilé mardi des résultats dépassant les prévisions au deuxième trimestre, portés par la demande croissante pour ses boissons gazeuses, ses jus et ses cafés frais malgré les hausses de prix, et a relevé ses prévisions pour l’année. Le chiffre d’affaires de l’entreprise a grimpé de 12% sur la période, à 11,3 milliards de dollars américains.
En volume, les ventes ont progressé de 8%, grâce entre autres à la poursuite du rebond des ventes dans les restaurants, cinémas et stations-service, qui avaient chuté pendant la pandémie. Et la hausse des prix des boissons a gonflé un peu plus le chiffre d’affaires.
Le bénéfice net du groupe a de son côté reculé de 28% à 1,9 G$ US. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, il s’est établi à 70 cents, au-dessus des attentes des analystes. Les marges de Coca-Cola ont pâti de coûts plus élevés, des matières premières au transport, d’une hausse des dépenses de marketing et des effets de change.
Coca-Cola a par ailleurs indiqué que l’impact de la suspension de ses opérations en Russie, annoncée le 8 mars en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine, serait un peu moins élevé que prévu initialement: il a estimé que son bénéfice par action serait rogné de 3 cents sur l’ensemble de l’année, contre 4 cents auparavant. Le groupe a aussi relevé plusieurs prévisions pour 2022.
Il s’attend notamment à une croissance organique (en dehors des fusions et des acquisitions et des effets de change) entre 12% et 13% (contre +7% et +8% à l’issue du premier trimestre). Coca-Cola s’attend aussi à ce que les effets de change affectent son chiffre d’affaires à hauteur de 6% contre 2% à 3% auparavant.
GE dépasse les attentes au 2e trimestre
Le conglomérat américain General Electric (GE, 71,00 $US, avant l’ouverture en hausse de 3,86%) a fait mieux que les prévisions de Wall Street au deuxième trimestre, mais a indiqué mardi que les problèmes d’approvisionnement risquaient de peser sur ses résultats annuels. D’avril à juin, GE a réalisé un chiffre d’affaires 18,6 milliards de dollars américains, mieux que les 17,6 G$US attendus par le marché.
Son bénéfice est de 1,7 G$US. Rapporté par action et ajusté des éléments exceptionnels, il est de 78 cents, largement au-dessus des 38 cents attendus. Le groupe, actif dans les secteurs de l’aviation, de la santé et de l’énergie, a toutefois averti qu’il s’attendait à pâtir des perturbations de la chaîne logistique mondiale. «Il reste beaucoup d’incertitudes liées aux pressions externes auxquelles font face les entreprises en ce moment», a déclaré dans un communiqué Larry Culp, le patron de GE. «Nous continuons à nous orienter vers la fourchette basse de nos prévisions 2022», a ajouté le dirigeant.
Cette conjoncture a poussé GE à réduire d’environ un milliard de dollars son estimation annuelle de flux de trésorerie disponible, une mesure qui donne une indication sur la capacité d’une entreprise à investir ou à verser des dividendes à ses actionnaires. Au deuxième trimestre, le conglomérat a profité de la bonne santé de ses activités dans l’aéronautique, une industrie pour laquelle il fabrique et fournit des moteurs d’avion. Ces activités ont totalisé un chiffre d’affaires de 6,1 G$US (+27% en un an).
En revanche, les revenus générés par les énergies renouvelables ont baissé de 23%, à 3,1 G$US, un recul que GE attribue à «une pression sur la demande aux États-Unis, l’inflation» et des interventions visant à préserver la durabilité des équipements. La division santé a quant à elle généré 4,5 G$US (+1%) et le segment énergies fossiles 4,2 G$US (-2%). Le groupe a annoncé l’an dernier son intention de se scinder en trois entités distinctes (GE Aerospace pour l’aviation, GE Healthcare pour la santé et GE Vernova pour l’énergie).
McDonald’s continue d’attirer les clients malgré les hausses de prix
La chaîne de restauration rapide McDonald’s (MCD, 251,07 $US, avant l’ouverture en hausse de 0,28%) continue d’attirer les clients malgré les hausses de prix de ses produits, mais ses profits ont été entamés par la fermeture de ses magasins en Russie et en Ukraine et des coûts plus élevés. Les ventes à nombre de magasins comparables, le critère de référence dans la distribution, ont progressé de 9,7% au deuxième trimestre.
Aux États-Unis, son plus gros marché, elles ont augmenté de 3,7%, tirées par les hausses de prix ainsi que par des offres promotionnelles dans les restaurants et en ligne. Les ventes ont aussi fortement progressé en France, en Allemagne, au Brésil et au Japon, mais ont reculé en Chine en raison des stricts confinements imposés par le gouvernement face à la résurgence de la COVID-19. En prenant en compte les fermetures des magasins en Russie et en Ukraine, ainsi que les effets de change, le chiffre d’affaires du groupe a toutefois reculé de 3% à 5,72 milliards de dollars américains.
Le bénéfice net de McDonald’s a, lui, chuté de 46% à 1,2 G$US. Mais rapporté par action et hors éléments exceptionnels, la référence à Wall Street, le bénéfice a atteint 2,55 $US, dépassant les 2,47 $US attendus par les analystes. L’entreprise fait notamment face aux États-Unis à la hausse de produits comme le poulet et le bœuf et, dans un marché du travail tendu, a dû augmenter un peu ses salaires.
McDonald’s a par ailleurs enregistré une charge de 1,2 G$US liée à la vente de ses restaurants en Russie, annoncée en mai à la suite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
La multinationale, qui avait déjà provisionné 500 M$US dans ses comptes du premier trimestre 2022 pour régler un litige fiscal en France, y a ajouté 37 M$US au deuxième trimestre.
McDonald’s a finalement accepté mi-juin de payer au total 1,25 milliard d’euros en France pour échapper à des poursuites pénales pour fraude fiscale entre 2009 et 2020. Côté positif, le groupe a aussi enregistré dans ses comptes du deuxième trimestre un gain de 271 millions de dollars pour la vente de sa filiale Dynamic Yield.
UPS: hausse du chiffre d’affaires meilleur que prévu
Le spécialiste américain du transport de marchandises UPS (UPS, 184,25 $US, avant l’ouverture en baisse de 1,95%) a dégagé un chiffre d’affaires en hausse au deuxième trimestre meilleur que prévu, en plus d’annoncer un bénéfice net par action également meilleur qu’escompté par les analystes. D’avril à juin, UPS a réalisé un chiffre d’affaires de 24,8 milliards de dollars américains, un peu mieux que les 24,62 G$ US prévus par le marché. C’est également 5,7% de mieux que l’an dernier.
Le bénéfice net d’UPS s’est établi à 2,85 G$ US sur le trimestre. Rapporté par actions et hors éléments exceptionnels, il est de 3,29 $ US, davantage que les 3,16 $ US anticipés par les analystes. Le chiffre d’affaires moyen par paquet envoyé et livré aux États-Unis a augmenté de 2,3% sur un an, passant de 7,44 à 7,61 $ US, tandis que celui d’un paquet envoyé depuis ou à l’étranger a grimpé d’un peu plus de 13% (de 32,60 à 36,91 $ US).
Le groupe a par ailleurs réaffirmé ses prévisions pour l’ensemble de l’année 2022, tablant sur 102 G$ US de chiffre d’affaires et un paiement des dividendes de 5,2 G$ US.
General Motors: le bénéfice affecté au 2e trimestre par les problèmes logistiques
General Motors (GM, 34,11 $US, avant l’ouverture en baisse de 1,19%) a vu son bénéfice net fondre au deuxième trimestre en raison des problèmes de chaîne d’approvisionnement qui ont perturbé sa production automobile, en particulier le manque de semi-conducteurs. Le constructeur américain a toutefois maintenu ses prévisions pour l’ensemble de l’année, estimant que sa production, et les ventes aux concessionnaires vont repartir vivement à la hausse au second semestre.
L’entreprise continue à profiter de la forte demande pour des véhicules, notamment pour augmenter ses prix. Son chiffre d’affaires a progressé de 5% sur la période, à 35,8 milliards de dollars américains. Mais comme l’ensemble du secteur automobile, GM peine depuis début 2021 à se procurer suffisamment de semi-conducteurs devenus indispensables dans la fabrication de voitures truffées d’électroniques.
Le groupe avait déjà indiqué début juillet avoir dans ses stocks à la fin du trimestre environ 95 000 véhicules fabriqués sans certains éléments. Il fait aussi face à des coûts des matières premières et de logistiques plus élevés et continue à investir massivement dans les véhicules électriques.
Le groupe a ainsi annoncé mardi avoir conclu des accords permettant de sécuriser son approvisionnement en matériaux nécessaires à la fabrication de batteries, comme le lithium, le cobalt et le nickel, pour pouvoir produire un million de véhicules électriques en Amérique du Nord à partir de 2025. Au deuxième trimestre, son bénéfice net a reculé de 40% sur la période, à 1,7 G$ US.
Ajusté par action et hors éléments exceptionnels, la mesure préférée des investisseurs, il ressort à 1,14 $ US, contre 1,30 $ US attendu par les analystes.
La patronne de l’entreprise, Mary Barra, a reconnu qu’il y avait des «inquiétudes sur les conditions économiques», qui pourraient freiner la demande. Le groupe «prend des mesures proactives pour gérer les coûts et les flux de liquidités, y compris en réduisant les dépenses discrétionnaires et en limitant les embauches aux besoins et postes essentiels pour soutenir la croissance», a-t-elle assuré dans un communiqué.
Pour l’ensemble de l’année, GM s’attend toutefois toujours à un bénéfice net pour l’année compris entre 9,6 et 11,2 G$ US, et à un bénéfice avant intérêts et impôts compris entre 13 et 15 G$ US.
Rolls-Royce nomme un ancien cadre de BP à sa tête
Le groupe industriel britannique Rolls-Royce (RR.L, 93,35 $GBp), spécialisé dans les moteurs d’avion, a annoncé mardi la nomination à sa tête d’un ancien dirigeant du géant des hydrocarbures BP, Tufan Erginbilgic, pour remplacer son directeur général, Warren East. Ce dernier avait annoncé le 24 février dernier qu’il quitterait l’entreprise à la fin de l’année, après huit ans en poste, suscitant l’inquiétude des investisseurs qui comptaient sur lui pour achever la remise sur pied de Rolls-Royce — le groupe a renoué l’an dernier avec les bénéfices grâce aux progrès d’un vaste plan de restructuration.
Son successeur, Tufan Erginbilgic, Britanno-turc de 62 ans, prendra les commandes au premier janvier. Ingénieur de formation, il a passé plus de 20 ans chez BP, dont cinq ans au sein de l’équipe de direction. Il avait notamment sous sa responsabilité la division de carburant pour avions. Il a quitté la major pétrolière en 2020 et il est actuellement associé au sein de la société d’investissement Global Infrastructure Partners.
Rolls-Royce avait mis en place en 2020, au début de la pandémie, un plan de recapitalisation et lancé la plus vaste restructuration de son histoire dans sa branche aéronautique, avec la suppression de plus de 9 000 postes, pour dégager au total quelque 2 milliards de livres. Le groupe a annoncé un bénéfice net de 120 millions de livres l’an dernier, après une perte de 3,17 milliards de livres l’année précédente, avec aussi des progrès dans le développement de nouveaux segments d’activité, comme son programme visant à développer de petites centrales nucléaires au Royaume-Uni.
Warren East avait dit dans une interview à l’AFP, à l’occasion du salon aéronautique de Farnborough, la semaine dernière au Royaume-Uni, que Rolls-Royce se veut un pionnier de la transition énergétique dans l’aviation, «la question numéro un pour le secteur», selon lui.