Titres en action: CP, Merck, Pfizer, JetBlue, Volkswagen, …
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 28 juillet 2022Voici une sélection d’annonces qui ont fait (ou vont faire) bouger les cours de ces entreprises:
(Repassez nous lire de temps à autre
pour ne pas manquer de mise à jour)
Le Canadien Pacifique voit son profit reculer malgré une hausse des revenus
Le Chemin de fer Canadien Pacifique (CP.TO, 97,83 $, en baisse de 0,71%) a affiché jeudi un profit en baisse pour son deuxième trimestre, malgré une hausse de ses revenus. La société établie à Calgary a fait état d’un bénéfice net trimestriel de 765 millions de dollars, en baisse par rapport à celui de 1,25 G$ réalisé lors de la même période un an plus tôt.
Le bénéfice par action s’est établi à 90 cents, alors qu’il avait été de 1,03 $ au deuxième trimestre de 2021. En excluant les éléments non récurrents, le Canadien Pacifique a affiché un bénéfice ajusté de 887 M$ au deuxième trimestre, en baisse de 3% par rapport à celui de 919 M$ réalisé l’an dernier.
Les revenus pour le trimestre clos le 30 juin ont atteint 2,20 G$, augmentant de 7% par rapport à ceux de 2,05 G$ de la même période un an plus tôt. La société a indiqué qu’un dividende trimestriel de 19 cents par action serait versé le 31 octobre aux actionnaires inscrits en date du 30 septembre.
Le président et chef de la direction du CP, Keith Creel, a souligné que ces nouveaux résultats faisaient suite à un premier trimestre difficile. «L’environnement de solide demande pour les biens nord-américains et pour les matières premières, jumelé avec nos propres initiatives de croissance et la récolte prometteuse de céréales au Canada, me permettent de croire que nous continuerons à accroître notre élan dans la deuxième moitié de 2022 et au-delà», a-t-il affirmé dans un communiqué de presse.
Merck porté par les ventes de ses superproductions, dont Keytruda
Le laboratoire américain Merck (MRK, 88,32 $US, en baisse de 3,19%) a vu ses ventes portées au deuxième trimestre par ses superproductions, l’anticancéreux Keytruda et le vaccin Gardasil, et a maintenu en état les prévisions de ventes annuelles de son nouveau traitement anti-COVID molnupiravir. Le chiffre d’affaires de l’entreprise, dont les produits sont commercialisés sous le nom MSD en dehors de l’Amérique du Nord, a progressé de 28% d’avril à juin, à 14,6 milliards de dollars américains.
Le bénéfice net a, lui, plus que doublé, à 3,9 G$US.
Merck a écoulé pour 5,3 G$US (+26%) de son produit-phare, Keytruda, et pour 1,7 G$US (+36%) de son vaccin contre le cancer du col de l’utérus, Gardasil. Les ventes de l’antidiabétique Januvia/Janumet ont en revanche légèrement reculé (-2%), à 1,2 milliard.
Merck a par ailleurs vendu pour 1,2 G$US de ses pilules contre le COVID, principalement au Japon et au Royaume-Uni. Développées en collaboration avec Ridgeback, elles avaient reçu les premiers feux verts des autorités à la fin 2021 et sont commercialisées sous le nom de Lagrevio.
Merck, qui en avait écoulé pour 3,2 milliards au premier trimestre, a maintenu ses prévisions de ventes du molnupiravir pour l’ensemble de l’année, à une fourchette comprise entre 5 et 5,5 G$US.
Pfizer dopé par les ventes de son vaccin et de sa pilule contre la COVID
Les ventes du vaccin et de la pilule contre la COVID de Pfizer (PFE, 48,53 $US, en baisse de 3,59%) ont dopé ses résultats au deuxième trimestre, le groupe pharmaceutique américain prévoyant toujours d’en vendre pour 54 milliards de dollars américains sur l’ensemble de l’année. D’avril à juin, le chiffre d’affaires du laboratoire a bondi de 47% pour atteindre 27,74 G$US, un record.
Son bénéfice net s’est quant à lui envolé de 78%, à 9,9 G$US. Les ventes du vaccin contre la COVID-19 Comirnaty, développé en collaboration avec le groupe allemand BioNTech (BNTX, 157,30 $US, en hausse de 0,91%), ont atteint 8,8 G$US (+20% par rapport à la même période en 2021), avec une hausse des ventes dans les pays émergents et des livraisons dans certains pays développés. Les livraisons ont en revanche ralenti aux États-Unis et au Canada.
Les ventes de la pilule contre la COVID Paxlovid, lancée fin 2021 et récemment utilisée par le président américain Joe Biden, ont de leur côté atteint 8,1 milliards de dollars. Sans ces deux produits, et sans les effets de change, le chiffre d’affaires de Pfizer aurait progressé de 1% seulement. Les ventes de son traitement de sevrage tabagique Champix ont notamment été réduites à presque rien, le groupe ayant suspendu sa distribution en raison de la présence trop élevée d’un composant potentiellement cancérigène.
Le laboratoire a maintenu ses prévisions pour l’ensemble de l’année, et ce malgré un impact plus important que prévu initialement des effets de change sur ses recettes: la hausse du dollar abaisse la valeur des bénéfices engrangés à l’étranger quand ils sont convertis dans la devise américaine.
JetBlue trouve un accord pour acheter Spirit à 3,8 G$US
La compagnie aérienne américaine à bas prix JetBlue (JBLU, 8,37 $US, en baisse de 0,37%) est parvenue jeudi à un accord avec sa rivale Spirit (SAVE, 25,01 $US, en hausse de 2,92%) pour acquérir cette dernière au prix de 3,8 milliards de dollars américains. Cette acquisition, qui doit obtenir le feu vert des régulateurs et des actionnaires, intervient au lendemain de l’abandon par Frontier (ULCC, 11,87$US, en hausse de 5,32%), une autre compagnie aérienne, d’un projet de fusion avec Spirit.
Si l’acquisition va à son terme, le nouveau groupe deviendra le cinquième transporteur aérien aux États-Unis en termes de nombre de sièges proposés derrière le «Big Four» constitué par les compagnies American, United, Delta et Southwest. Le nouveau groupe s’appuiera sur 77 millions de clients et détiendra 9% des parts du marché américain, selon les chiffres fournis par les deux entreprises.
Spirit et Frontier avaient annoncé en février leur intention de se rapprocher. Mais JetBlue avait créé la surprise quelques semaines plus tard en déposant à son tour une offre, financièrement plus intéressante pour les actionnaires de Spirit. Face au rejet du conseil d’administration de Spirit, JetBlue avait lancé en mai une offre publique d’achat (OPA) hostile.
Dans l’accord annoncé jeudi, JetBlue propose le paiement en numéraire des actions de Spirit, au prix unitaire de 33,50 $US. C’est 38% de plus que le cours de clôture du titre mercredi. Les deux entreprises espèrent finaliser la transaction avant la fin du premier semestre 2024.
Panasonic: bénéfices en chute au T1
Le groupe technologique japonais Panasonic (6752.T, 1 120,50 $JPY, en hausse de 0,54%) a vu ses bénéfices chuter sur son premier trimestre 2022/23 à cause des perturbations des chaînes d’approvisionnement et de la flambée des coûts des matières premières, mais a laissé inchangées ses prévisions annuelles. Malgré des ventes en hausse sur la période avril-juin (+10% sur un an à 1 973,9 milliards de yens, soit 14,3 milliards d’euros), principalement en raison de la chute du yen, qui dope ses revenus à l’étranger, Panasonic a dit jeudi avoir subi de plein fouet l’impact sur l’activité économique entraîné par les confinements à Shanghai, les pénuries de composants et la flambée des prix des matériaux.
À taux de change constants, ses ventes totales n’ont augmenté que de 2%, grâce uniquement à ses divisions Énergie (incluant les batteries électriques pour l’industrie automobile) et «Connect», regroupant notamment ses activités dédiées à la gestion automatisée des chaînes d’approvisionnement. Panasonic a annoncé en mai vouloir coter séparément en Bourse cette lucrative division structurée autour de Blue Yonder, firme américaine de logiciels de gestion «intelligente» des chaînes d’approvisionnement pour l’industrie, qu’il a acquise l’an dernier pour 7,1 milliards de dollars américains.
En raison de nombreux vents contraires, le groupe a en revanche vu son bénéfice net dégringoler au premier trimestre de 36% sur un an à 48,9 milliards de yens (343,5 millions d’euros) et son bénéfice opérationnel de 39% à 63,7 milliards de yens (460,4 millions d’euros), selon un communiqué. Tout en misant pour le reste de son exercice qui s’achèvera à la fin mars 2023 sur une reprise de la production automobile et une augmentation de la demande en véhicules électriques, Panasonic estime que les difficultés liées aux pénuries et aux coûts élevés des matières premières vont perdurer au deuxième trimestre et au-delà.
Il a en conséquence laissé inchangées ses prévisions annuelles, tablant toujours sur un bénéfice net de 260 milliards de yens (+1,8% sur un an), un bénéfice opérationnel de 360 milliards de yens (+0,7%) et des ventes en hausse de 6,9% à 7 900 milliards de yens. Panasonic a annoncé mi-juillet sa volonté d’investir environ 4 milliards de dollars pour construire une nouvelle usine de batteries électriques aux États-Unis, où il est déjà un fournisseur clé du constructeur Tesla.
Volkswagen confiant après un début d’année mitigé
Le premier groupe automobile européen Volkswagen (VOW3.DE, 135,22 €, en hausse de 3,38%) a publié jeudi des résultats mitigés, le bénéfice net au deuxième trimestre ayant été plombé par un effet comptable tandis qu’il progresse sur les six premiers mois malgré la chute des ventes. Le géant allemand a en parallèle confirmé ses prévisions annuelles, fort d’un carnet de commandes rempli et d’une amélioration attendue «de la situation d’approvisionnement».
Entre avril et juin, l’entreprise a engrangé 3,9 milliards d’euros de résultat net (-22%) pour 69,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un effet comptable de 2,4 milliards d’euros lié à des opérations financières sur les matières premières pèse sur le bénéfice, selon un communiqué. Sur le premier semestre, le bénéfice ressort en hausse de 26% sur un an, alors que le nombre de voitures vendues recule de 22% tant au deuxième trimestre qu’au premier semestre. En cause, la pénurie de semi-conducteurs qui continue de freiner la production et les restrictions sanitaires qui ont pesé sur le marché chinois.
Le chiffre d’affaires a légèrement progressé tant sur les trois que sur les six premiers mois de l’année — respectivement de 3% et de 2%. Mais cet indicateur a aussi profité de l’intégration, depuis juillet, de la marque américaine Navistar dans les comptes de la branche poids lourds Traton, dont le chiffre d’affaires passe de 13,4 milliards d’euros au premier semestre 2021 à 17,6 milliards en 2022.
Le chiffre d’affaires est en baisse pour les marques dites «Volume» (notamment VW, Skoda et Seat), stable pour Audi et en hausse pour Porsche. Ces deux dernières marques ont également vu leur bénéfice d’exploitation progresser pour la période de janvier à juin.
Nestlé: bond de 9,2% des ventes semestrielles
Le géant suisse de l’alimentation Nestlé (NESN.SW, 115,88 $CHF, en baisse de 1,36%) a annoncé jeudi des ventes en forte hausse au premier semestre, dopées par les hausses de prix et les acquisitions, mais a revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2022. Sur les six premiers mois de l’année, le groupe propriétaire des dosettes de café Nespresso a vu son chiffre d’affaires bondir de 9,2% par rapport au premier semestre 2021, à 45,6 milliards de francs suisses.
Mais son bénéfice net a diminué de 11,7%, à 5,2 milliards de francs, notamment en raison de dépréciations d’actifs, indique-t-il dans un communiqué. Pour l’ensemble de l’année 2022, Nestlé a relevé son objectif de croissance de ses ventes aux environs de 7% à 8%, contre 5% auparavant. Il a cependant réduit son objectif de marge opérationnelle à 17%, contre 17 à 17,5% visés précédemment.
Son chiffre d’affaires a bénéficié au premier semestre d’une accélération des hausses de prix pour compenser l’inflation ainsi que d’acquisitions, qui ont contribué à la hausse des ventes à hauteur de 1%, précise le groupe. Nestlé a notamment bénéficié du rachat des marques de vitamines et compléments alimentaires The Bountiful Company et d’Orgain, spécialisé dans la nutrition à base végétale.
Les ventes ont été portées entre autres par les produits pour animaux de compagnie, le café, les produits végétariens et le chocolat, porté notamment par les produits saisonniers. La nutrition infantile a également affiché une croissance «élevée à un chiffre», en partie grâce au retour de la croissance en Chine où les ventes avaient subi le contrecoup de la baisse de la natalité l’an passé.
La croissance organique, indicateur clé pour évaluer l’évolution des ventes hors effets de changes et acquisitions, s’est de nouveau accrue, grimpant à 8,1%, l’effet prix contribuant à cette croissance à hauteur de 6,5%.
Stellantis affiche une marge record au premier semestre et 8 milliards d’euros de bénéfice
Stellantis (STLA, 13,82 $US, en hausse de 3,29%), le quatrième groupe automobile mondial, a publié jeudi un bénéfice net de 8 milliards d’euros pour le premier semestre, en progression de 34% sur un an, poussé par des prix en forte hausse, notamment en Amérique du Nord. Le groupe, né de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler, a enregistré un chiffre d’affaires en augmentation de 17% à 88 milliards d’euros, avec une marge opérationnelle à 14,1%, jamais atteinte auparavant par les constructeurs.
Sur un marché automobile fortement ralenti par les pénuries de puces électroniques, le groupe a pourtant vu ses ventes baisser de 7% en volume au niveau mondial touchées notamment par l’effondrement du marché européen. Dans ce contexte, le résultat du premier semestre est le reflet de prix en hausse, de ventes plus haut de gamme et d’effets de change positifs, a précisé le groupe dans un communiqué.
Le groupe a notamment enregistré une rentabilité «record» en Amérique du Nord où les prix des véhicules et les ventes ont explosé, avec une marge opérationnelle courante à 18,1%. Le groupe a également enregistré une hausse de 50% de ses ventes de voitures électriques, avec 136 000 unités écoulées au niveau mondial.
Stellantis avait déjà enregistré en 2021 d’énormes profits pour sa première année d’existence, avec une marge opérationnelle de 11,8% contre 10% prévu et 13,4 milliards d’euros de bénéfice net. Il promet des «marges opérationnelles courantes à deux chiffres tout au long de la décennie». Après la forte chute du marché automobile européen au premier semestre, le groupe a revu fortement à la baisse ses prévisions de ventes pour l’année 2022.
Il envisage des volumes en baisse de 12% en Europe, de 8% en Amérique du Nord, des ventes stables au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud. Ses prévisions restent inchangées pour la Chine (stable) et l’Inde-Asie-Pacifique (+5%).
Nissan maintient ses objectifs malgré des vents contraires au 1 T
Le constructeur automobile japonais Nissan (7201.T, 528 $JPY, en hausse de 3,65$) a annoncé jeudi un déclin de ses bénéfices au premier trimestre de son exercice 2022/23 démarré le 1er avril, marqué par de nombreux vents contraires, mais a confirmé ses objectifs annuels. Son bénéfice net sur la période a totalisé 47,1 milliards de yens (quelque 340 millions d’euros au cours actuel), soit une chute de 59% sur un an.
Mais la très forte baisse de ce résultat net s’explique principalement par un effet de base défavorable, comparé au bénéfice net de Nissan dopé, un an plus tôt, par un important gain exceptionnel provenant de la cession de ses parts dans l’allemand Daimler. La baisse de son bénéfice opérationnel sur le trimestre écoulé a ainsi été plus limitée (-14,2% à 64,9 milliards de yens) et son chiffre d’affaires a progressé de 6,4% à 2 137,3 milliards de yens (15,5 milliards d’euros), malgré une forte diminution de ses ventes en volume (-21,8% sur un an).
Nissan a expliqué dans un communiqué avoir souffert d’un «environnement de marché extrêmement difficile», entre les confinements à Shanghai, la pénurie persistante des semi-conducteurs et la flambée des prix de matières premières et des coûts de logistique. Mais Nissan est aussi mieux préparé que par le passé pour résister à des chocs externes, selon M. Uchida.
Le groupe estime avoir réussi à atténuer les vents contraires en poursuivant l’amélioration de la «qualité de ses ventes» — c’est-à-dire en vendant ses véhicules plus cher — ainsi qu’en restant «concentré sur la discipline financière» et le contrôle de ses coûts fixes, selon son communiqué. Nissan précise avoir aussi profité d’un effet devises favorable lié à la chute du yen ces derniers mois, qui a gonflé artificiellement ses recettes générées à l’étranger.
L’allié du français Renault continue de viser un bénéfice net de 150 milliards de yens sur l’ensemble de son exercice 2022/23 (ce qui serait une baisse de 30% sur un an), pour un bénéfice opérationnel quasi stable à 250 milliards de yens et un chiffre d’affaires annuel en hausse de 18,7% à 10 000 milliards de yens (72,3 milliards d’euros au cours actuel).