Titres en action: Goldman Sachs, Suncor, Bank of America, Delta
AFP et La Presse Canadienne|Publié le 18 juillet 2022Voici une sélection d’annonces qui ont fait (ou vont faire) bouger les cours de ces entreprises:
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pour ne pas manquer de mise à jour)
Goldman Sachs: bénéfice divisé par près de deux, mais meilleur que prévu grâce aux courtiers
La banque d’affaires américaine Goldman Sachs (GS, 303,60 $US) a vu son bénéfice net divisé par près de deux au deuxième trimestre, lesté par la baisse des opérations des entreprises qu’elle conseille, mais ses résultats étaient meilleurs que prévu grâce notamment à son activité de courtage. La firme de Wall Street a dégagé un profit de 2,79 milliards de dollars américains, en baisse de 48%, pour un chiffre d’affaires de 11,86 G$US, en repli de 23%, mais au-dessus des 10,88 G$US prévus par les analystes.
Ramené par action et hors éléments exceptionnels, la mesure préférée des investisseurs, le bénéfice s’est affiché à 7,73 $US, au-dessus des 7,25 $US attendus. Goldman Sachs a surtout vu son activité de conseil aux entreprises désirant faire des opérations de fusions-acquisitions, entrer en Bourse ou lever de l’argent, freiner (-41%).
Les revenus générés par sa division de gestion d’actifs ont aussi fortement reculé (-79%), en raison principalement de la baisse de la valorisation de placements sur le marché des actions. En revanche, les courtiers de la firme ont été particulièrement actifs et ont dégagé un chiffre d’affaires en hausse de 32%, aussi bien du côté du courtage d’obligations, de devises et de matières premières (+55%) que du côté des actions (+11%).
L’activité de services aux particuliers et de gestion de fortune a aussi progressé, de 25%. La banque d’affaires a provisionné un peu plus d’argent au 2e trimestre (667 M$US contre 561 M$US au premier trimestre) pour faire face aux éventuels impayés de ses clients, principalement en raison de la croissance de son portefeuille de cartes de crédit et de «l’impact de vastes préoccupations macroéconomiques».
Les dépenses opérationnelles de la banque, qui avaient fortement augmenté au deuxième trimestre 2021 avec la hausse des rémunérations, ont reculé de 11% sur un an.
Suncor s’entend avec l’investisseur activiste Elliott Investment Management
Suncor Energy (SU.TO, 39,32 $) affirme avoir conclu un accord avec l’investisseur activiste Elliott Investment Management qui lui permettra d’entreprendre un examen stratégique de son activité de détail en aval dans le but de «libérer la valeur actionnariale». L’accord verra également trois nouveaux administrateurs indépendants joindre le conseil d’administration de la société.
Les nouveaux membres du conseil d’administration sont l’ancien dirigeant de BHP Billiton Ian Ashby, l’ancien président de Devon Canada Chris Seasons et l’ancienne dirigeante de Talisman Energy Jackie Sheppard. Elliott avait exprimé sa frustration en avril face à ce qu’il appelait une baisse récente des performances du producteur d’énergie.
L’examen des activités de détail de Suncor comprendra une gamme d’alternatives, y compris une vente potentielle des opérations. Le chef de la direction de Suncor, Mark Little, a démissionné plus tôt ce mois-ci, un jour après que la société a annoncé le décès d’un entrepreneur à la mine Base au nord de Fort McMurray, en Alberta, le plus récent d’une série de décès au travail et d’incidents de sécurité qui ont tourmenté le géant de l’énergie.
Bank of America en demi-teinte au 2e trimestre
Bank of America (BAC, 32,05 $US, avant l’ouverture) a dévoilé des résultats trimestriels mitigés, lundi, son chiffre d’affaires profitant de la hausse des taux d’intérêt et de la croissance des prêts accordés à ses clients, mais son bénéfice net chutant de 34%. L’établissement de Wall Street a vu ses revenus nets d’intérêts, soit la différence entre les intérêts qu’il retire des prêts accordés à ses clients et ceux qu’il verse aux épargnants, bondir de 22%, détaille un communiqué.
Ils ont été tirés par la hausse des taux engagée ces derniers mois par la banque centrale américaine (Fed) ainsi que par la croissance des volumes de prêts et crédit-bail de 12%. Dans la banque de détail, les dépôts ont progressé de 10%, tout comme les dépenses par cartes de débit et de crédit.
Cette progression a permis entre autres de compenser la chute des commissions générées par les banquiers d’affaires de la firme (-47%), un peu moins occupés dans la mesure où les entreprises hésitent à lancer de grandes opérations de fusions-acquisitions ou à entrer en Bourse au vu de l’incertitude économique. Avec la forte volatilité des marchés au deuxième trimestre, les revenus tirés de la vente et du courtage d’actions, de matières premières, d’obligations et de devises ont en revanche progressé de 17%.
Le chiffre d’affaires total de Bank of America a augmenté de 6% à 22,7 milliards de dollars américains, ce qui est juste au-dessus des prévisions des analystes.
Le bénéfice net de la banque s’est pour sa part affiché à 5,9 G$US. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, la référence à Wall Street, il a atteint 73 cents, moins que les 78 cents attendus. Il pâtit de la comparaison avec le deuxième trimestre 2021, quand la banque avait relâché plus de 2 G$US mis de côté au début de la pandémie pour faire face aux éventuelles faillites de ses clients.
Le groupe a aussi fait part de 425 M$US destinés à des «problèmes réglementaires» sans préciser leur nature. Contrairement à JPMorgan Chase et Citigroup, qui ont annoncé la semaine dernière avoir regonflé leur coussin de sécurité pour faire face aux risques économiques, Bank of America continue à diminuer ses réserves.
Delta annonce une commande de 100 Boeing 737 MAX
La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines (DAL, 30,75 $US, avant l’ouverture) a annoncé lundi une commande ferme de 100 modèles du 737 MAX 10, le moyen-courrier de l’avionneur américain Boeing (BA, 153,42 $US, avant l’ouverture), à l’occasion du salon aéronautique de Farnborough au Royaume-Uni. Cette commande, qui, au prix catalogue du MAX 10, totalise environ 13,5 milliards de dollars américains, est un nouveau signe du regain de confiance des compagnies aériennes dans cet appareil qui avait été immobilisé pendant des mois à la suite de deux accidents mortels.
L’accord prévoit également une option pour l’achat de 30 appareils supplémentaires. Les livraisons doivent avoir lieu à partir de 2025. L’accord prévoit également la reconfiguration de l’intérieur de 29 modèles de 737-900 de Delta, qui doivent être aptes à voler à l’été 2025.
Le MAX 10, version la plus récente et la plus grande du monocouloir de Boeing, n’a pas encore été certifié par le régulateur de l’aviation civile aux États-Unis (FAA), contrairement au MAX 8 et au MAX 9. Son sort repose notamment entre les mains du Congrès américain, qui doit décider d’ici à fin décembre d’accorder ou non une exemption à une loi imposant de nouvelles normes pour le système d’alerte de l’équipage.
Une absence de certification impliquerait des formations supplémentaires pour les pilotes, rendant le modèle plus coûteux pour les compagnies, qui pourraient s’en détourner. Le régulateur américain a resserré la vis pour la certification de Boeing après deux accidents mortels rapprochés de MAX 8. L’appareil avait été cloué au sol pendant 20 mois, de mars 2019 à décembre 2020.
H&M va se désengager de Russie
Le géant suédois de l’habillement Hennes & Mauritz (HM-B.ST, 129,14 $SEK), qui avait déjà suspendu ses ventes en Russie après l’invasion de l’Ukraine, a annoncé lundi qu’il allait se désengager progressivement de ce pays, où il emploie 6 000 personnes. «Après mûre réflexion, nous voyons qu’il est impossible de continuer notre activité en Russie compte tenu de la situation», a déclaré la directrice générale du groupe, Helena Helmersson, dans un communiqué.
Dans le cadre de son désengagement du marché russe, H&M prévoit de rouvrir temporairement ses magasins, fermés début mars quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine, afin de vendre son inventaire restant. Établis en Russie depuis 2009, H&M y compte environ 6 000 employés.
Selon le groupe, ce retrait devrait lui coûter un total de 2 milliards de couronnes suédoises (environ 189 millions d’euros), en incluant une réduction de ses liquidités d’environ 1 milliard de couronnes. Les pertes seront imputées sur les comptes du troisième trimestre, a-t-il précisé. Après l’invasion de l’Ukraine, plusieurs grandes entreprises suédoises avaient temporairement interrompu leurs activités en Russie.