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Titres en action: IBM, Alstom, Volvo, Johnson & Johnson

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 19 juillet 2022

Titres en action: IBM, Alstom, Volvo, Johnson & Johnson

Voici une sélection d’annonces qui ont fait (ou vont faire) bouger les cours de ces entreprises:

(Repassez nous lire de temps à autre 
pour ne pas manquer de mise à jour)

IBM en forme, mais gêné par la hausse du dollar et l’inflation

Le géant américain de l’informatique IBM (IBM, 130,22 $, avant l’ouverture en baisse de 5,73%) a réalisé des résultats supérieurs aux attentes du marché au deuxième trimestre, mais a admis lundi que le dollar américain fort avait un effet important sur ses performances financières. Le groupe américain a publié un chiffre d’affaires de 15,5 milliards de dollars américains pour la période d’avril à juin, en hausse de 9% sur un an.

Mais «les taux de change ont amputé nos revenus de 6 points de croissance, soit 900 M$ US», a noté James Kavanaugh, le directeur financier, lors d’une conférence téléphonique aux analystes. Le dollar, valeur refuge, a été renforcé ces dernières semaines par le durcissement de la politique monétaire aux États-Unis et par les craintes sur la croissance en Europe. La parité euro-dollar a même été atteinte la semaine dernière, pour la première fois depuis 2002.

IBM pâtit aussi de son retrait de Russie, liée à la guerre en Ukraine. «Partir était la bonne décision, mais notre activité là-bas était très profitable», a indiqué Arvind Krishna, le patron du groupe. «Cela va nous coûter environ 200 M$ US en flux de trésorerie disponible et en profit en 2022».

La société, portée notamment par ses services d’informatique à distance (infonuagique) et de conseil, a dégagé 1,4 G$ US de bénéfice net au deuxième trimestre. «Notre activité de conseil, qui représente plus de la moitié de notre personnel, est la plus touchée par la hausse du coût du travail, alors que nous continuons à recruter», a souligné le dirigeant.

L’inflation galopante aux États-Unis a obligé les entreprises à augmenter les salaires et, dans certains, cas à freiner le rythme des recrutements.

 

Alstom progresse au 1er trimestre, l’essoufflement menace

Les ventes du constructeur ferroviaire Alstom (ALO.PA, 23,41 €, en baisse de 5,57%) ont progressé de 8% au premier trimestre de son exercice décalé 2022/23, tandis que les prises de commande ont marqué le pas, en baisse de 13%, témoin d’une dégradation conjoncturelle qui a conduit la direction à réduire les coûts.

Le chiffre d’affaires trimestriel d’Alstom a atteint tout juste quatre milliards d’euros entre avril et juin (+8%), selon des chiffres publiés mardi. Cette évolution «en ligne avec la trajectoire visée», d’après la direction, est réduite à 5% à périmètre et taux de change constants.

Les prises de commandes nouvelles se sont montées à 5,6 milliards (-13% par rapport au 1er trimestre de l’an dernier, et -16% à périmètre et taux de change constants), le marché commençant à être affecté par le retour de l’inflation et la pénurie de composants électroniques. Cette baisse de régime n’a pas empêché le carnet de commandes d’atteindre 83,4 milliards d’euros, un nouveau record.

L’Europe a fourni au premier trimestre 70% des commandes du groupe français, avec notamment de gros marchés de trains régionaux en Allemagne et d’intercités rapides en Suède. En Asie-Pacifique, le trimestre a été marqué par un important contrat portant sur la fourniture de tramways à Melbourne, en Australie.

Même si le carnet de commandes laisse une bonne visibilité pour les mois à venir et si son communiqué reste optimiste, Alstom tire la sonnette d’alarme devant la dégradation de la conjoncture. «Le contexte économique et politique actuel, devenant plus complexe, crée des incertitudes sur les activités opérationnelles et Alstom ne fait pas exception», prévient la direction.

«L’inflation va peser dans une certaine mesure sur la rentabilité de l’exercice» en cours, et «les pénuries de composants électroniques pourraient créer des tensions sur les livraisons», souligne-t-elle. «Par conséquent, le groupe a mis en place des actions fortes de gestion des risques et de réduction des coûts pour traverser cette phase d’incertitudes», annonce-t-elle, sans précision.

Le groupe prévoit toujours une progression «soutenue» des ventes en 2022-2023, un ratio commande sur chiffre d’affaires supérieur à 1, des flux de trésorerie positifs et une amélioration de sa marge d’exploitation.  À plus long terme, Alstom confirme ses objectifs pour 2025, avec une progression de cinq points de sa part de marché par rapport à 2021 — date du rachat de Bombardier Transports, dont l’intégration est en cours –, une progression des ventes d’au moins 5% par an et une marge opérationnelle entre 8 et 10% en 2024/25 (contre 5% l’an dernier).

La direction s’engage également «à livrer une rentabilité soutenue à ses actionnaires», avec un taux de distribution de dividendes compris entre 25 et 35% du résultat net ajusté (hors éléments exceptionnels).

 

Camions Volvo : ventes et bénéfice net en hausse au 2e trimestre

Le constructeur suédois de camions Volvo (VOLV-B.ST, 172,90 $SEK, en hausse de 2,02%) a annoncé mardi pour le deuxième trimestre un chiffre d’affaires et un bénéfice net en hausse malgré des coûts supplémentaires induits par les difficultés d’approvisionnement et le prix des matériaux. Le bénéfice net du numéro deux mondial des fabricants de camion a atteint 10,5 milliards de couronnes suédoises (996 M€) et le chiffre d’affaires 118,9 milliards de couronnes suédoises (11,3 G€).

Les analystes s’attendaient à moins, tablant sur 107 milliards de couronnes suédoises de chiffre d’affaires pour un bénéfice net attendu de 8,9 milliards de couronnes suédoises. «Au cours de ce trimestre, nous avons eu des coûts supplémentaires liés aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement et des coûts en matériaux plus élevés», a déclaré Martin Lundstedt, PDG de Volvo, dans un commentaire. 

«Nous sommes parvenus à agir sur la gestion des prix pour atténuer ces effets», a-t-il ajouté. Selon M. Lundstedt, «la situation dans la chaîne d’approvisionnement mondiale des semi-conducteurs et autres composants reste instable et caractérisée par des perturbations, un manque de prévisibilité et de capacité de fret».

«Nous continuerons donc à avoir des perturbations et des arrêts à la fois dans la production de camions et dans d’autres parties du groupe», a déclaré le directeur général. Comme de nombreuses autres entreprises, Volvo a été affecté par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le constructeur suédois a suspendu fin février toutes ses ventes en Russie et la production de son usine de Kaluga dans un pays où il avait réalisé l’an dernier environ 3% de son chiffre d’affaires. 

 

La hausse du dollar affecte les profits et prévisions de Johnson & Johnson

Le laboratoire américain Johnson & Johnson (J&J) (JNJ, 175,71 $US avant l’ouverture, en hausse de 0,84%) a dévoilé mardi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes même si la hausse du dollar américain face aux autres devises a affecté ses ventes et ses prévisions annuelles. D’avril à mars, le groupe a dégagé un chiffre d’affaires de 24 milliards de dollars américains (G$US), ce qui représente une hausse de 3% et est au-dessus des prévisions des analystes.

Mais sans l’impact des taux de change, il a augmenté de 8%, affirme J&J dans un communiqué. Pour l’ensemble de l’année, en incluant les évolutions des devises, l’entreprise prévoit désormais une hausse de son chiffre d’affaires comprise entre 2,1% et 3,1% contre 3,8% et 4,8% auparavant. J&J a aussi abaissé sa prévision de bénéfice ajusté par action, désormais attendu entre 10 et 10,10 $US contre 10,15 et 10,35 $US auparavant. 

L’entreprise met en avant «le renforcement du dollar» pour justifier l’abaissement de ses prévisions, en particulier face à l’euro, tombé à son plus bas en vingt ans face au billet vert. Ce dernier est poussé depuis plusieurs mois par la remontée des taux engagée ces derniers mois par la banque centrale américaine pour lutter contre l’inflation ainsi que par l’attrait généralisé des investisseurs pour une devise jugée comme une valeur sûre en temps d’incertitudes économiques.

Pour le deuxième trimestre seulement, le bénéfice net de J&J a reculé de 23% à 4,8 G$US. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice s’est élevé à 2,59 $US, ce qui est un peu au-dessus des attentes des analystes. L’action prenait 0,3% dans les échanges électroniques précédant l’ouverture de la Bourse de New York.

Sans prendre en compte les effets de change, les produits du groupe en vente libre, comme les crèmes Neutrogena, les savons Le Petit Marseillais ou les pansements, ont dégagé un chiffre d’affaires en hausse de 2,3%. Les ventes de produits pharmaceutiques ont progressé de 12,3%. Le groupe a notamment écoulé pour 544 M$US de son vaccin contre la COVID, contre 164 M$US un an plus tôt sur la même période.

J&J n’inclut plus les ventes du vaccin, beaucoup moins populaire que celui de Pfizer ou Moderna, dans ses prévisions de chiffre d’affaires depuis avril. Les revenus générés par la division des équipements médicaux ont augmenté de 3,4%.