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Titres en action: Merck, Caterpillar, McDonald’s, CP, KKR

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 28 avril 2022

Titres en action: Merck, Caterpillar, McDonald’s, CP, KKR

Voici une sélection d’annonces qui ont fait (ou vont faire) bouger les cours de ces entreprises:

(Repassez nous lire de temps à autre 
pour ne pas manquer de mise à jour)

 

Merck dopé par la vente pour 3,2 G$ US de sa nouvelle pilule anti-Covid

Les ventes du laboratoire américain Merck (MRK, 88,57 $US)  ont bondi au premier trimestre, dopées par son nouveau traitement anti-Covid molnupiravir, dont il a vendu pour 3,2 milliards de dollars US (G$ US), et son médicament contre le cancer Keytruda.

Le chiffre d’affaires de l’entreprise, connue sous le nom MSD en dehors de l’Amérique du Nord, a augmenté de 50% sur la période, à 15,9 G$ US. Le bénéfice net s’est lui envolé de 57% à 4,2 G$ US

La pilule contre le Covid du groupe, qui a reçu les premiers feux verts des autorités fin 2021 et est distribuée sous le nom Lagrevio, est devenue le deuxième produit le plus vendu par Merck. Le laboratoire en partage les profits avec Ridgeback, avec qui il a développé le produit.

Au premier trimestre, la pilule a principalement été vendue aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Japon et en Australie. Le traitement est désormais disponible dans 30 pays. 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a recommandé début mars pour les patients atteints d’un Covid-19 encore léger, mais qui présentent un risque élevé d’hospitalisation, notamment les personnes âgées.

Elle a toutefois ajouté mi-avril que pour cette catégorie, le paxlovid, l’antiviral du groupe pharmaceutique américain Pfizer devait être privilégié par rapport au molnupiravir de Merck, le remdesivir de Gilead ou les anticorps monoclonaux.

Merck a légèrement abaissé ses prévisions de ventes du molnupiravir pour l’ensemble de l’année, à une fourchette comprise entre 5 et 5,5 G$ US contre 5 à 6 G$ US auparavant.

Sans Lagevrio, le chiffre d’affaires de l’entreprise aurait augmenté de 19%. Les ventes de son blockbuster Keytruda ont augmenté de 23%, à 4,8 G$ US.

Les ventes du vaccin Gardasil, indiqué pour la prévention du cancer du col de l’utérus, ont bondi de 59% à 1,46 milliard. Celles de l’antidiabétique Januvia/Janumet ont légèrement reculé à 1,2 milliard. Le chiffre d’affaires tiré des produits pour animaux a progressé de 4% à 1,5 milliard.

Merck a légèrement relevé ses prévisions pour l’année, avec un chiffre d’affaires attendu entre 56,9 et 58,1 G$ US et un bénéfice ajusté par action attendu entre 7,24 et 7,36 $US. L’action prenait 4,3% à la mi-séance à Wall Street.

Caterpillar dopé par la demande au premier trimestre

Le fabricant américain d’engins, d’équipement et de matériels de chantier Caterpillar (CAT, 202,29 $US) a profité d’une hausse de la demande pour afficher un chiffre d’affaires meilleur que prévu au premier trimestre. Selon un communiqué de résultats publié jeudi, le groupe de Deerfield en Illinois a réalisé 13,6 milliards de dollars américains de revenus entre janvier et mars, davantage que les 13,4 milliards attendus par le marché.

Les trois principales divisions de l’entreprise (construction, ressources industrielles, énergie et transports) ont toutes vu leur chiffre d’affaires augmenter. Le profit net a été de 1,5 G$ US. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, la référence à Wall Street, le bénéfice est de 2,9 $ US, au-dessus des prévisions.

Les ventes ont augmenté dans l’ensemble des régions à l’exception de l’Asie-Pacifique, les restrictions sanitaires imposées en Chine amputant le chiffre d’affaires du groupe. Caterpillar a indiqué que ses revenus avaient progressé grâce à un volume de ventes plus important en raison d’une plus forte demande pour ses équipements et services et grâce à des hausses de prix.

Malgré ces bons chiffres, l’action du groupe, qui fait partie du Dow Jones, chutait d’environ 5% en début de séance à Wall Street. Ce recul semblait s’expliquer, entre autres, par la hausse d’un montant de 1,3 G$ US des stocks chez les revendeurs, plus importante que l’augmentation de 700 M$ US constatée au premier trimestre 2021.

Cette progression peut être interprétée comme un signe précurseur d’un ralentissement de la demande en raison de l’inflation. Caterpillar est souvent considéré comme un baromètre de la santé de l’économie américaine et mondiale, ses diverses activités dépendant fortement de la conjoncture.

 

McDonald’s soutenu par la hausse des prix de ses menus

McDonald’s (MCD, 251,99 $US) a dépassé les attentes au premier trimestre grâce notamment aux hausses des prix de ses menus et malgré 127 millions de dollars américains de coûts liés à la suspension de ses activités en Russie. La chaîne de restaurant-minute a vu son chiffre d’affaires progresser de 11% sur la période, à 5,7 G$ US. 

Ses ventes ont avancé de 3,5% aux États-Unis, son plus gros marché, soutenues par «des augmentations stratégiques des prix sur le menu», des campagnes publicitaires mettant en avant les produits au cœur de la marque comme les hamburgers et la croissance des ventes en ligne grâce notamment au programme de fidélité mis en place l’an dernier.  Comme de nombreuses autres entreprises américaines, le groupe fait notamment face à une hausse des coûts des matières premières comme le poulet et le bœuf. Dans un marché du travail tendu, McDonald’s a aussi un peu augmenté ses salaires.

À l’étranger, les ventes ont augmenté encore plus avec des différences en fonction des restrictions liées à la COVID. Elles ont particulièrement progressé par exemple en France et au Royaume-Uni, mais ont reculé en Chine, pays soumis à des confinements drastiques.

Le bénéfice net de l’entreprise a reculé de 28% à 1,1 G$ US.  Le groupe, qui a fermé ou suspendu des restaurants en Ukraine, depuis fin février, et en Russie, depuis mi-mars, a notamment dépensé 27 M$ US pour continuer à payer ses employés et ses loyers et pour soutenir ses fournisseurs. 

Il a aussi payé 100 M$ US pour des produits «qui vont probablement être éliminés» en raison de la fermeture des restaurants. 

McDonald’s a aussi mis de côté 500 M$ US pour régler un contentieux fiscal dont il ne donne pas de détails. 

 

La sécheresse et l’hiver ont nui au CP

Le Chemin de fer Canadien Pacifique (CP.TO, 93,31 $) a vu ses revenus et ses profits diminuer au premier trimestre, une faible récolte céréalière, de difficiles conditions hivernales et un arrêt de travail ayant nui à ses activités. Selon le chef de la direction, Keith Creel, la sécheresse de l’an dernier a dévasté les volumes de céréales, tandis que les conditions météorologiques hivernales du début 2022 et une grève de deux jours en mars ont fait reculer les revenus de 6% et les profits de 2% par rapport à la même période l’an dernier.

Les revenus tirés des livraisons de céréales, habituellement la plus importante source de revenus du chemin de fer, ont culbuté de 20%, portant cette catégorie en deçà de celle du transport intermodal. Le bénéfice net a glissé à 590 millions de dollars pour le trimestre clos le 31 mars, comparativement à celui de 602 M$ de la même période en 2021.

Les revenus du premier trimestre ont reculé à 1,84 G$, après s’être chiffrés à 1,96 G$ l’an dernier. Le bénéfice par action a plongé à 63 cents, comparativement à celui de 90 cents du premier trimestre l’an dernier. Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit par action de 73 cents, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

 

KKR va racheter Albioma

Le fonds d’investissement américain KKR (KKR, 54 $US, avant l’ouverture) va racheter le producteur français d’énergies renouvelables Albioma (ABIO.PA), ont annoncé les deux sociétés dans un communiqué jeudi. Il s’agit d’une offre publique d’achat (OPA) «amicale» selon les entreprises, fixée à 50 euros par action, soit un prix supérieur de 51,6% par rapport au cours du titre avant les premières rumeurs de marché sur une telle opération début mars.

L’accord conclu mercredi doit être déposé devant l’Autorité des marchés financiers (AMF) «d’ici à la mi-mai 2022». KKR précise avoir l’intention de retirer le producteur d’électricité de la Bourse à l’issue de cette opération, à condition d’atteindre 90% du capital et des droits de vote.

Ce rachat a pour objectif «d’accélérer la stratégie de transition énergétique d’Albioma dans l’outre-mer français et son expansion internationale», indiquent les sociétés.  Albioma est actuellement présent en métropole et dans les outre-mer ainsi qu’au Brésil et en Turquie, où l’entreprise a acheté deux centrales de géothermie. 

En 2021, 26% de l’électricité produite par le groupe provenait encore des énergies fossiles. Certaines de ses centrales thermiques qui fonctionnent en valorisant de la bagasse, un résidu de canne à sucre, utilisent en effet du charbon en dehors de la période sucrière pour pouvoir produire toute l’année. Albioma compte remplacer progressivement le charbon par «d’autres formes de biomasse».

L’accord prévoit qu’Albioma devra payer 10 millions d’euros à KKR si elle accepte une offre concurrente. Si l’OPA n’est pas déposée ou si KKR n’obtient pas les autorisations réglementaires, le fonds d’investissement devra verser la même somme à Albioma. Le groupe a été globalement préservé de la crise sanitaire et a engrangé en 2021 un chiffre d’affaires annuel de 573,3 millions d’euros, en hausse de 13% par rapport à 2020.

De son côté, KKR disposait au 31 décembre 2021 de quelque 471 milliards de dollars américains d’actifs sous gestion et «gère actuellement près de 40 G$ US d’actifs d’infrastructure à l’échelle mondiale», selon le communiqué.  KKR détenait notamment jusqu’en 2019 le spécialiste de l’éolien Renvico aux côtés du fonds Macquarie, avant de le revendre à Engie.