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Trois opinions sur l’action de Facebook

Stéphane Rolland|Publié le 05 avril 2019

Nous vous présentons trois hypothèses d’analystes : l’optimiste, la prudente et la pessimiste.

L’action de Facebook (FB) est volatile depuis son sommet de juillet dernier tandis que les controverses s’accumulent et que les investissements soulèvent des doutes sur le maintien du rythme de croissance.

Depuis le début de l’année, l’action rebondit de 34% après une chute de 38% entre juillet et le 24 décembre. L’action se trouve toujours 12% sous son sommet de juillet.

Que penser du titre? Nous vous présentons trois hypothèses d’analystes : l’optimiste, la prudente et la pessimiste.

Acheter (l’opinion de 38 analystes sur 48)

Mark Mahaney, de RBC Marchés des capitaux, pense que les investisseurs se font trop de mauvais sang au sujet de la société. À mesure que les risques ne se concrétiseront pas, les investisseurs pourraient réviser leurs positions, croit-il.

Selon lui, les 2,7 milliards d’utilisateurs de Facebook «ne peuvent pas tous avoir tort» quant à l’attrait de ses plateformes. «Cela fournit une base d’utilisateurs unique d’une grande valeur pour la publicité ciblée», poursuit l’analyste.

M. Mahaney pense que Facebook a encore plusieurs avenues de croissance qu’elle n’a pas encore pleinement exploitée, notamment la publicité vidéo.

Il reconnaît qu’une augmentation des dépenses d’investissements pourrait exercer une pression sur les marges qui dépassent les 40% (avant intérêts, impôts et amortissement). Ces investissements sont toutefois une bonne chose pour l’avenir de la compagnie, selon lui.

RBC Marchés des capitaux émet une recommandation «surperformance» et une cible de 200 $US.

Stephen Ju, de Credit Suisse, partage cet optimisme. Il pense que le marché sous-estime le potentiel de monétiser Messenger et WhatsApp. Il pense que la société sera en mesure d’augmenter ses revenus sans accabler les utilisateurs en augmentant le nombre de publicités sur leur fil. Les flux de trésorerie libres devraient augmenter à nouveau à partir de 2020, prévoit-il. Il maintient une recommandation «surperformance» et une cible de 210 $US.

Conserver (l’opinion de 9 analystes sur 48)

Daniel Salmon, de BMO Marchés des capitaux, voit du positif chez Facebook, mais il pense que les perspectives du titre sont freinées par les risques réglementaires.

La décélération des revenus devrait cesser au quatrième trimestre 2019, anticipe l’analyste. Il pense que la monétisation des «Stories» s’améliorera pendant les Fêtes.

M. Salmon pense qu’il y a un potentiel fort intéressant du côté du développement d’outils comportementaux pour encourager les achats sur Instagram et Marketplace. La société veut également mettre de la publicité sur WhatsApp. La messagerie pourrait aussi connaître des développements.

L’analyste juge cependant que Facebook est la FAANG (Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google) qui a le plus grand risque réglementaire. Les projets de monétisations devront également porter leurs fruits pour justifier l’optimisme du marché. L’analyste préfère attendre d’avoir un peu plus de visibilité.

BMO Marchés des capitaux émet une recommandation «performance de secteur». La cible est à 169 $US.

À vendre (l’opinion d’un seul analyste sur 48)

Simon Baker, de Société Générale, fait bande à part parmi les 58 analystes qui suivent le titre de Facebook. Il est le seul à être pessimiste quant aux perspectives du titre du propriétaire d’Instagram et de la plateforme du même nom.

L’analyste croit que le marché ferme les yeux sur des risques «importants» d’exécution à moyen terme. Il juge que la pression sur les revenus du géant technologique s’aggravera à mesure que d’autres plateformes supplanteront de plus en plus Facebook auprès des milléniaux et des membres de la génération Z, selon lui.

Cette perte de popularité influencera les annonceurs, qui verront la plateforme comme ayant un rôle moins important dans leur stratégie globale. Les annonceurs pourraient aussi se montrer moins patients quant aux erreurs de Facebook.

De plus, il note que les investissements progressent à un rythme rapide, ce qui amènerait un impact considérable sur les dépenses d’investissements et les marges.

L’analyste pense que les attentes optimistes du marché représentent un risque important. Dans les cinq prochaines années, la société devra doubler ses revenus publicitaires pour satisfaire les attentes. «Alors que Facebook tentera de le faire, elle pourrait devoir augmenter l’espace consacré aux annonces ou déployer des stratégies agressives qui risquent de provoquer une levée de boucliers de la part du public. »

Société Générale émet une recommandation de vente et une cible de 150 $US.