Un analyste évoque la privatisation de Weston, l’action gagne 7%
Dominique Beauchamp|Publié le 29 septembre 2021George Weston détient 52,6% de Loblaw et 61,7% de Propriétés de Choix. (Photo: 123RF)
La société de portefeuille de la famille Weston tente de rehausser sa valeur depuis des années, estimant que son cours ne reflète pas la juste valeur de ses composantes.
Pour y parvenir, George Weston (WN, 136,92$) a récemment remanié l’actionnariat de ses filiales Loblaw (L, 85,94$) et Propriétés de Choix (CHP.U, 14,39$) et s’est résignée à vendre sa boulangerie Weston Foods qui pourrait lui rapporter 1,8 milliard de dollars.
Après la vente de Weston Foods, il lui resterait ses participations de contrôle dans ces deux sociétés ainsi que d’importantes liquidités qui pourraient être réinvesties dans le rachat des actions. Au rythme annuel du programme de rachat de Weston, il faudrait compter 8 à 9 ans avant d’épuiser ce surplus de capital.
Michael Van Aelst, de TD Valeurs mobilières avance que la famille Weston pourrait carrément fermer le capital si les nouveaux efforts n’augmentaient pas sa valeur, dans une note qui amorce le suivi de la société de portefeuille avec une recommandation d’achat et un cours cible de 165$.
Relisez Weston devra en quelque chose justifier son existence
L’analyste juge intéressant que la famille Weston ait mis aux enchères sa chaîne de magasins de luxe britannique Selfbridge en même temps que son holding vende le boulanger Weston Foods, peu après le décès du patriarche Galen Weston, en avril.
«Le processus de privatisation pourrait déjà être amorcé à notre avis. La vente potentielle du détaillant britannique de luxe Selfridges par la famille et celle de Weston Foods par Weston généreraient un capital considérable de plus de 7 milliards de dollars qui pourrait servir à fermer le capital de George Weston», évoque-t-il. La famille n’aurait alors qu’à contracter un financement de 2 à 3 G$ pour ficeler le rachat estimé à 11 G$ de George Weston. L’emprunt pourrait ensuite être remboursé en moins de trois ans à l’aide des flux de trésorerie disponibles du holding, élabore l’analyste.
Et si une telle privatisation formelle «n’était pas dans les plans actuels de la famille Weston, elle pourrait graduellement accroître son emprise sur George Weston en ne déposant aucune de ses actions au programme annuel de rachat des actions du holding. La privatisation pourrait alors être envisagée plus tard si l’écart entre le cours du titre et la valeur de ses filiales persistait», ajoute l’analyste de TD.
Michael Van Aelst en conclut que les investisseurs intéressés à la fois par les domaines de l’épicerie et de l’immobilier devrait acheter des actions de George Weston au lieu de celles de Loblaw. Il estime le rendement total potentiel de Weston à 22% et celui de Loblaw à 16%, incluant les dividendes actuels.
Son cours-cible de 165$ pour Weston repose sur le potentiel que George Weston se rapproche un peu plus de sa valeur de ses participations dans Loblaw et Propriétés de Choix, après la vente de Weston Foods. L’écart qui sépare ces deux valeurs diminuerait d’une fourchette actuelle 9 à 11% à 6%.
Son modèle s’appuie sur son nouveau cours-cible de 98$ pour Loblaw et celui de 15,50$ de son collègue Sam Damiani pour Propriétés de Choix, d’ici un an.