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WSP dévoile son nouveau plan stratégique, l’action bondit de 5%

Dominique Beauchamp|Publié le 30 janvier 2019

WSP veut ajouter 49% à ses effectifs et 50% au bénéfice d'exploitation d'ici 2021. Des cibles qui dépassent les attentes

Le nouveau plan de trois ans de la société de génie-conseil WSP Global offre peu de surprises, mais il surpasse certaines attentes.

L’action de WSP (WSP, 67,76$) réagit avec un gain 6% même si les détails qui appuient les nouveaux objectifs de croissance d’ici 2021 seront dévoilés lors d’une téléconférence à 16h00.

La croissance visée de 49% du nombre d’employés, de 43 600 à 65 000, entre 2018 et 2021 était attendue par les analystes. Les États-Unis et l’Europe verront la plus forte progression des effectifs.

Les États-Unis et l’Europe sont en tête des marchés où WSP veut grossir. (Sources: FBN, WSP)

La progression annuelle de 12% des revenus de 6 milliards de dollars à une fourchette de 8 à 9G$ ne surprend pas non plus. «Le rythme est conforme à ce qu’il a été dans le passé», note David Dodge, de BMO Marchés des capitaux. En incluant la dernière acquisition de 2018, le taux de croissance prévu passe à 9%, précise-t-il.

Par contre, la possibilité que WSP atteigne une marge d’exploitation de 11,5 à 12,5% en 2021, par rapport à celle de 11% en 2018, éveille l’attention des financiers.

C’est 85 millions de plus au bénéfice d’exploitation de 2021, l’étalon de mesure de cette industrie, qu’avait projeté Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale.

L’analyste ne touche pas à son cours-cible de 71,50$ pour l’instant, mais son modèle incorpore la possibilité que la valeur d’actif nette de WSP grimpe à 87,41$, d’ici trois ans, au lieu de la fourchette de 77,50 à 81,30$ du modèle antérieur.

«La société est plus spécifique que prévu dans ses orientations. Nous ne pensions pas qu’elle serait prête à s’engager de telle façon à ce moment-ci», écrit M. Sytchev, en faisant allusion aux risques de récession et aux perturbations politiques en Suède et en Grande-Bretagne.

L’analyste aimerait bien connaître quel type d’actif WSP cible, dans sa croissance interne et par acquisition, qui lui donne la confiance d’ajouter 1% à l’expansion prévue de ses marges.

Ces nouvelles orientations devraient attirer l’œil de nouveaux investisseurs, surtout après la nouvelle déconfiture de SNC-Lavalin (SNC, 36,74$), ajoute-t-il.

Outre le fait que WSP ne vit que d’honoraires en tant qu’ingénieur-conseil, M. Sytchev aime les spécialités moins cycliques de l’entreprise et sa diversification géographique.

Le transport lui procure 50% de ses revenus et les infrastructures 29%.

Excellente feuille de route, mais un titre cher

Yuri Lynk, de Canacord Genuity, est un peu plus circonspect que son collègue parce que le titre de WSP n’est pas une aubaine.

L’analyste attend de connaître comment WSP compte arriver à ses fins. Il accorde notamment plus de valeur à la croissance interne qu’aux acquisitions.

La conjoncture pour les acquisitions se corse aussi parce que le cycle économique est avancé et que les évaluations sont élevées, évoque-t-il.

«Les dirigeants de WSP ont l’habitude de se fixer des objectifs ambitieux et de les atteindre. Les investisseurs seront donc disposés à payer plus pour son action», croit-il tout de même.

M. Lynk réitère son cours-cible à 70$ et sa recommandation d’achat.

Puisque les services de consultation sont les plus rentables, M. Dodge s’attend à ce que WSP priorise ce genre d’acquisition pour ajouter 1% à sa marge. La société veut faire passer la part de ces revenus de 35% en 2018 à une fourchette de 40 à 55%, en 2021.

Ce type d’acquisition est aussi plus chère à réaliser, mais l’analyste croit WSP capable de financer des transactions de 1 à 2,5G$ à même ses fonds internes et le recours à de la dette. 

Si le plan de WSP plait à M. Dodge, il juge qu’au cours actuel WSP offre peu de marge de sécurité advenant une détérioration de l’économie. Il reste donc neutre envers le titre. Son cours cible de 74$ est porteur d’un gain potentiel de 9%.