Achat de Seven & i: Couche-Tard demeure confiant
Dominique Talbot|Publié à 9h35 | Mis à jour il y a 34 minutes(Photo: Adobe Stock)
Même si l’intérêt de Couche-Tard envers Seven & i semble être à sens unique depuis le début de son «flirt» amical cet été, la multinationale québécoise n’est pas prête à abandonner la conquête du géant japonais.
«Nous continuons à percevoir une solide occasion de croissance commune et d’amélioration de nos offres et services pour des millions de clients à travers le monde», a dit mardi matin Alex Miller, PDG d’Alimentation Couche-Tard, lors de la présentation aux analystes des résultats du deuxième trimestre.
Après le dépôt de deux propositions d’achat qui sont restées lettre morte, la première cet été et la deuxième à l’automne, le PDG de Couche-Tard, avec son fondateur, Alain Bouchard, s’était rendu à Tokyo en octobre dans le but de rencontrer la direction de Seven & i. Mais aucune rencontre n’a finalement eu lieu.
Il y a quelques jours, dans une rare entrevue accordée au quotidien économique japonais Nikkei, Alain Bouchard et Alex Miller ont réitéré «qu’une prise de contrôle hostile de Seven & i n’était pas au programme».
Mardi matin, Alex Miller, malgré les difficultés, a affirmé que Couche-Tard restait confiant «de financer et de mener à bien cette fusion». «Nous serons persistants et continuerons à adopter une approche amicale, en créant ce que nous considérons comme le résultat le plus convaincant pour tous les actionnaires, employés et parties prenantes des deux entreprises.»
Nouveau concurrent, nouvelle difficulté
Pour le moment, toujours selon l’entrevue accordée à Nikkei, Couche-Tard ne compte pas bonifier la deuxième offre déposée à Seven & i au début du mois d’octobre. Celle-ci s’élève à 47 G$ US (66 G$), comparativement à 36,6 G$ US (51 G$) pour la première offre déposée à l’été.
«Nous croyons que l’offre que nous avons faite est très attrayante pour toutes les parties prenantes», a dit Alex Miller, tout en ajoutant que Couche-Tard n’avait pas l’intention de devenir actionnaire minoritaire et que son objectif demeurait d’acquérir toutes les actions de Seven & i.
Le géant japonais, qui exploite notamment la chaîne de dépanneurs 7 — Eleven a par ailleurs reçu une autre offre de rachat la semaine dernière. Mais cette fois, celle-ci vient de l’intérieur. Plus précisément de la famille de son fondateur et de sa société de gestion d’actifs, qui détiennent environ 8% des actions.
Cette dernière chercherait à sortir Seven & i de la Bourse pour échapper aux convoitises de Couche-Tard.
Rappelons aussi que plus tôt cet automne, le gouvernement japonais s’est mis de la partie en classant Seven & i comme «entreprise essentielle», ajoutant une couche de difficultés pour une éventuelle prise de possession étrangère.
Tarifs à venir
Avec la menace de l’imposition de tarifs de 25% sur tous les produits canadiens lancée lundi par la future administration de Donald Trump, la direction de Couche-Tard affirme qu’elle avait déjà commencé à s’y préparer. Le PDG Alex Miller affirme cependant ne pas s’inquiéter outre mesure pour le moment.
«C’est encore tôt, et il y a encore beaucoup de spéculations», dit Alex Miller.
«Nous avons commencé à faire des scénarios, mais nous ne voyons rien en ce moment qui aura un impact majeur pour nous. Nous pensons que tout le monde sera impacté de manière égale. Nous ne pensons pas que c’est un grand problème», exprime le PDG.
Baisse des profits
Rappelons que lundi, Alimentation Couche-Tard a déclaré un bénéfice attribuable aux actionnaires de 708,8 millions de dollars américains pour le deuxième trimestre de l’exercice financier 2025.
Cela représente une baisse de 13,5% par rapport aux profits de 819,2 M$ US un an plus tôt.
L’entreprise de Laval a aussi fait savoir que son chiffre d’affaires total s’élevait à 17,4 G$ US, en hausse de 6% par rapport à 16,4 G$ US.
Le bénéfice par action diluée s’est établi à 75 cents US, en baisse par rapport à 85 cents US au cours du même trimestre de l’année dernière.
L’entreprise a notamment attribué la baisse de son bénéfice net ajusté à une marge brute plus faible sur le carburant pour le transport routier aux États-Unis, ainsi qu’à une demande plus faible des consommateurs.
Avec La Presse canadienne