226 entreprises ont été la cible d'actionnaires activistes dans le monde en 2018, contre 188 l'année précédente.
L’activisme actionnarial a atteint un niveau record l’année dernière dans le monde, tant en termes d’entreprises ciblées que de capitaux engagés, avec une prépondérance du fonds américain Elliott, selon une étude annuelle de la banque Lazard parue jeudi.
Un record de 226 entreprises ont été la cible d’actionnaires activistes dans le monde en 2018, contre 188 l’année précédente, pour un total de 247 campagnes lancées en 2018, dont un tiers dans un contexte de fusion-acquisition, note Lazard.
Reflétant «l’expansion continuelle de l’activisme en tant que tactique», indique l’étude, «un record de 131 investisseurs se sont engagés dans l’activisme» actionnarial en 2018, dont quarante (soit 31%) qui le faisaient pour la première fois, contre 109 investisseurs en 2017.
Et les capitaux déployés pour servir leur cause ont aussi connu une nouvelle expansion l’an dernier, à 65 milliards de dollars contre 62 milliards en 2017, dont la majeure partie pour des entreprises du secteur de la technologie (17,9 milliards de dollars) et de l’industrie (10,7 milliards de dollars).
Le fonds américain Elliott a été de loin le plus véhément avec 22 nouvelles campagnes lancées l’année dernière, dont l’une contre le groupe de spiritueux français Pernod Ricard, devant son compatriote ValueAct (9 nouvelles campagnes) et le suédois Cevian Capital (deux nouvelles campagnes).
Si les Etats-Unis restent le marché privilégié de l’activisme actionnarial, un tiers des campagnes lancées et des capitaux mobilisés en 2018 l’ont été en Asie-Pacifique et en Europe. Sur le Vieux Continent, 58 campagnes ont été initiées et 15,7 milliards de dollars mobilisés l’année dernière.
En France, outre Pernod Ricard, Suez, Scor et Latécoère ont également été ciblés en 2018.
Elliott Management Corporation est l’un des fonds activistes les plus puissants au monde, qui engage souvent des bras de fer avec la direction des groupes dans lesquels il entre au capital.
Le fonds vautour, dont les actifs sous gestion s’élèvent à environ 35 milliards de dollars, a notamment ravi en mai à Vivendi le contrôle du conseil d’administration de l’opérateur italien Telecom Italia, alors même que le groupe français en est le premier actionnaire.
Début décembre, il a jeté son dévolu sur Pernod Ricard, deuxième groupe mondial de spiritueux, lui demandant notamment d’envisager une fusion avec un autre acteur du secteur.