2022 sera marquée par la croissance et l’inflation,dit Mackenzie
Charles Poulin|Publié le 15 Décembre 2021Placements Mackenzie entrevoit avec optimisme la croissance économique des 12 prochains mois au Canada. (Photo: 123RF)
L’année 2022 sera de nouveau marquée par une croissance élevée, mais aussi par une inflation contrôlée, estime Placements Mackenzie.
La société, qui vient de rendre publiques ses prévisions économiques pour 2022, entrevoit avec optimisme la croissance économique des 12 prochains mois au Canada malgré un peu d’incertitude, notamment celle entourant la pandémie et les variants de la COVID-19. Elle cite entre autres son opinion positive sur les actions canadiennes ainsi que sa prévision de solides rendements du capital pour les actionnaires grâce aux dividendes et aux rachats d’actions, en particulier des banques et des sociétés énergétiques canadiennes.
«La croissance va se poursuivre à travers la planète, précise l’économiste de l’équipe des stratégies multi-actifs de Placements Mackenzie, Jules Boudreau. Les indicateurs qui anticipent la croissance sont relativement positifs à travers le monde. Nous n’aurons pas une intensité de croissance comme en 2021, mais le fait que nous nous attendons à une bonne croissance dans tous les pays est positif selon nous pour la performance des actions.»
Placements Mackenzie identifie trois facteurs clés pour expliquer son optimisme envers l’économie mondiale: un contrôle de l’inflation, une approche en douceur des banques centrales ainsi qu’une croissance qualitative de la Chine.
Nouveau plateau
La société de gestion de placements s’attend à une réinitialisation du plateau d’inflation au Canada. Après une décennie à 2%, Placements Mackenzie estime qu’il sera à 3% pour 2022.
«L’année 2022 sera séparée en deux, explique Jules Boudreau. L’inflation sera plus élevée en première moitié autour de 4% parce que les hausses de taux d’intérêt n’auront pas encore commencé et que l’amélioration des chaînes d’approvisionnement mondial prend un certain temps. Dans la deuxième moitié, l’inflation va diminuer vers 2%.»
Pour les cinq à dix prochaines années, la cible d’inflation devrait se situer autour de 2%, alors qu’elle était à 1,5% en moyenne avant la pandémie, fait-il remarquer.
Banques centrales
La clé du contrôle de l’inflation sera l’approche délicate que prendront les banques centrales avec des hausses progressives de leur taux directeur.
«Les hausses seront assez successives, avance l’économiste de Placements Mackenzie. Nous voyons une première hausse en mars ou avril, puis trois autres hausses d’ici la fin de 2022. L’idée est d’envoyer un message clair en augmentant progressivement le taux directeur en évitant une hausse majeure si l’inflation ne diminue pas.»
Jules Boudreau attend également deux hausses de taux de la Réserve fédérale des États-Unis en 2022, la première en début d’été.
La Chine sous la loupe
La croissance mondiale sera aussi liée aux performances de l’économie chinoise, souligne Placements Mackenzie. L’entreprise croit que ce pays restera le principal moteur de la planète, mais que son orientation sera désormais plus «qualitative» que «quantitative». Somme toute, explique Jules Boudreau, un plateau de croissance plus bas, mais de meilleure qualité qui dépend moins des investissements et des exportations.
Les récents développements du côté politique (le Canada, les États-Unis et d’autres pays ont décidé d’adopter un boycottage diplomatique des Jeux olympiques de Pékin) ne devraient pas avoir d’impact sur l’économie du pays.
«Ce n’est pas quelque chose qu’on voit avoir un impact significatif, soutient Jules Boudreau. L’économie chinoise est imposante et, pour avoir un impact, il faudrait avoir un front commun avec des tarifs massifs comme on avait observé en 2018 et 2019. À part les États-Unis, il n’y a pas vraiment d’appétit de prendre ce chemin-là.»