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Télécoms: 3 titres canadiens à prix attrayant

Morningstar|Publié il y a 47 minutes | Mis à jour il y a 46 minutes

Télécoms: 3 titres canadiens à prix attrayant

(Photo: 123RF)

Les actions canadiennes du secteur des télécommunications ont été malmenées en 2024, tombant à leur plus bas niveau depuis plusieurs années en raison des difficultés rencontrées par le secteur.

Le durcissement de la réglementation, l’intensité de la concurrence et le ralentissement du nombre de nouveaux abonnés, dû en partie au durcissement de la politique d’immigration, ont considérablement pesé sur les résultats.

Néanmoins, la déroute a créé un écart important entre le cours et la juste valeur de certaines de ces actions, ce qui représente une occasion pour les investisseurs à la recherche d’actifs sous-évalués présentant un fort potentiel de gains à long terme. «Le marché est devenu trop pessimiste face à certains vents contraires», explique Matthew Dolgin, analyste actions chez Morningstar.

Voici trois actions canadiennes du secteur des télécommunications qui, selon les analystes de Morningstar, se négocient à des prix attrayants pour les investisseurs à long terme :

1. Rogers Communications

2. BCE

3. Telus

Voici un examen plus approfondi du point de vue de Morningstar sur ces actions.

Rogers Communications

Estimation de juste valeur: 78,00$
Prix/Juste valeur: 0,65
Bastille économique: Modérée
Cote d’allocation du capital: Standard
Cote Morningstar: 5 étoiles

Premier opérateur de télécommunications au Canada, avec plus de 11 millions d’abonnés, Rogers fournit des services de téléphonie mobile, de téléphonie fixe et d’Internet dans tout le pays. Le joyau de son activité, le segment de la téléphonie mobile, représente plus de la moitié de son chiffre d’affaires total. Les actions de Rogers ont chuté d’environ 20% depuis le début de l’année, ce qui est inférieur à la croissance de plus de 16% de l’indice général du Canada au 14 novembre.

Bien que l’action n’ait pas eu la cote, la performance de la société cette année s’est plutôt bien maintenue, selon Matthew Dolgin. «C’est l’occasion que représente Rogers qui nous a le plus plu, car nous avons vu [le potentiel] d’expansion des marges et la croissance du nombre d’abonnés aux services sans fil a été la plus forte du secteur», explique-t-il.

Dans le domaine du câble, Rogers doit faire face à une concurrence intense de la part de son rival BCE, qui construit un réseau de fibre optique de qualité supérieure et qui continue à gagner des parts de marché. «Nous ne prévoyons pas une forte croissance des ventes pour les activités de câblodistribution de Rogers [filaires], de sorte qu‘il est plus probable qu’elles surprennent à la hausse qu’à la baisse », a déclaré l’analyste Matthew Dolgin. Rogers fait partie d’un oligopole de trois acteurs, dont BCE et Telus, qui contrôle plus de 90% du marché national. Toutefois, l’expansion croissante d’un quatrième opérateur, Quebecor, pourrait avoir des répercussions sur les opérateurs historiques.

«Avec l’arrivée de Québecor sur le marché en tant que concurrent national du sans-fil, et quatre participants offrant d’excellents réseaux, nous nous attendons à ce que la concurrence pèse sur le pouvoir de fixation des prix dans l’ensemble de l’industrie, ce qui devrait tempérer la croissance des revenus des services sans fil », prévient Matthew Dolgin. Toutefois, il assure que Rogers possède les activités sans fil les plus solides au Canada, «et nous ne nous attendons pas à ce qu’elles perdent du terrain».

À SUIVRE -> BCE

BCE

Estimation de juste valeur: 56,00$
Prix/Juste valeur : 0,68
Bastille économique : Modérée
Cote d’allocation du capital : Exemplaire
Cote Morningstar : 5 étoiles

Le géant des télécommunications BCE fournit des services sans fil, à large bande, de télévision et de téléphonie fixe dans tout le Canada. C’est l’un des trois grands opérateurs nationaux de téléphonie mobile, avec plus de 10 millions de clients, ce qui représente environ 30% du marché. L’entreprise exploite également une activité de téléphonie fixe sur fil et possède un segment média comprenant des actifs de télévision, de radio et de médias numériques.

«C’est BCE qui a subi le plus de pressions et qui subit le plus de pressions réglementaires à l’heure actuelle», explique Matthew Dolgin. Il souligne que la société de télécommunications a récemment procédé à l’acquisition, pour 5 milliards de dollars canadiens, du fournisseur régional de services à large bande Ziply Fiber, ce qui a rendu l’action BCE «un peu plus risquée».

BCE a récemment annoncé une importante perte de 1,24 milliard de dollars (G$) au troisième trimestre, l’attribuant à une concurrence accrue dans le secteur du sans-fil et à une dépréciation de 2,1G$ de ses propriétés médiatiques. Cette situation a contraint la direction à revoir à la baisse ses prévisions de recettes pour 2024, à savoir une perte de 1,5%, alors qu’elle tablait auparavant sur une croissance de 0 à 4%.

Matthew Dolgin, qui a récemment abaissé l’estimation de la juste valeur de l’action à 56 $CA (ce qui représente toujours une décote de 32%), attribue cette contre-performance à la «forte concurrence sur le marché du sans-fil», en raison de laquelle «l’entreprise a revu à la baisse ses prévisions de revenus pour l’ensemble de l’année». Il affirme cependant que le marché a réagi de manière excessive et que «le marché du sans-fil va se redresser, ouvrant la voie à une amélioration des prix et de la croissance du nombre d’abonnés».

BCE a également investi massivement dans ses activités de fibre optique au cours des dernières années, ce qui renforce son avantage concurrentiel. «La stratégie d’investissement dans la fibre optique était judicieuse et sera à l’origine des performances futures», déclare Matthew Dolgin.

À SUIVRE -> Telus

Telus

Estimation de juste valeur: 33,00$
Prix/Juste valeur: 0,66
Bastille économique: Modérée
Cote d’allocation du capital: Exemplaire
Cote Morningstar: 5 étoiles

Troisième opérateur de télécommunications au Canada, Telus compte plus de 10 millions d’abonnés à la téléphonie mobile dans tout le pays, soit environ 30% du marché total. L’entreprise jouit d’une position dominante dans l’ouest du Canada, en particulier en Colombie-Britannique et en Alberta, où elle fournit des services d’internet, de télévision et de téléphonie fixe. À la suite d’acquisitions récentes, l’entreprise réalise désormais 20% de son chiffre d’affaires dans des activités autres que les télécommunications, principalement dans les secteurs des services aux entreprises internationales, de la santé, de la sécurité et de l’agriculture.

Telus a récemment fait état d’un solide troisième trimestre, son bénéfice et son chiffre d’affaires dépassant les estimations. «Telus a su trouver le bon équilibre entre l’acquisition de clients et les promotions dans le cœur de métier des télécoms, un exploit difficile compte tenu du paysage concurrentiel rigoureux», explique Samuel Siampaus, analyste actions chez Morningstar. L’opérateur a pris d’importantes parts de marché à Shaw (aujourd’hui propriété de Rogers), son principal rival dans l’ouest du Canada.

«Outre le succès que nous attendons en matière d’augmentation du nombre d’abonnés grâce à la meilleure capacité offerte par le réseau à fibres optiques, nous pensons que le réseau à fibres optiques donne à Telus une plus grande marge de manœuvre en matière de tarification et est plus efficace, ce qui entraîne une réduction des coûts», déclare Matthew Dolgin.

Contrairement à ses concurrents, Telus s’est aventuré sur des marchés autres que celui des télécommunications. La société a réalisé des investissements substantiels dans des entreprises qui peuvent bénéficier de sa forte présence sur le marché des télécommunications. Toutefois, ces investissements ne sont pas sans risques. « Ces entreprises périphériques – notamment dans les secteurs de la santé, de la sécurité et de l’agriculture – sont généralement de petite taille et à croissance rapide, mais pas nécessairement rentables », explique Matthew Dolgin. Bien que ces entreprises aient un fort potentiel de croissance, elles pourraient aussi devenir un frein aux rendements des investissements.

Par Vikram Barhat