Cette somme lui permettra de faire face à la facture galopante de la crise du 737 MAX.
Boeing (BA) cherche à emprunter au moins dix milliards de dollars pour faire face à la facture galopante de la crise du 737 MAX, ont indiqué mardi à l’AFP des sources bancaires.
L’avionneur est en discussion avec des grands noms de Wall Street, ont ajouté ces sources confirmant des informations de médias américains, dont CNBC.
Boeing a obtenu pour l’instant l’assurance de recevoir une ligne de crédit de 6 milliards de dollars des banques, a encore dit cette source sans pour autant dire si l’emprunt se ferait par l’émission de nouvelles obligations.
L’agence de notation Moody’s a menacé récemment de dégrader la note de solidité financière du groupe.
JPMorgan Chase, Bank of America Merrill Lynch et Wells Fargo font partie des banques ayant déjà promis des fonds à l’avionneur.
Contacté par l’AFP, le constructeur aéronautique n’a pas souhaité faire de commentaires.
Le 737 MAX est cloué au sol depuis le 13 mars 2019 après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.
Le système anti-décrochage MCAS a été mis en cause et Boeing travaille actuellement à un correctif pour obtenir la levée de l’interdiction de vol. Mais depuis, d’autres problèmes ont été détectés. Le dernier en date, dévoilé vendredi, concerne un logiciel censé s’assurer du bon fonctionnement du MCAS au démarrage de l’avion.
Des incertitudes entourent par conséquent la date de remise en service de l’avion. American Airlines, United Airlines et Southwest, trois compagnies clientes du MAX, ont déjà repoussé les vols sur cet aéronef à juin.
La facture s’élève pour l’instant à plus de 9,2 milliards de dollars, mais les analystes s’attendent à ce qu’elle s’envole encore. Le manque à gagner est d’environ 1 milliard de dollars par mois depuis l’immobilisation, calculent les analystes de JPMorgan.
Boeing a suspendu les livraisons et a interrompu également la production du MAX, ce qui l’a conduit à présenter un carnet de commandes dans le rouge en 2019 (-87 appareils nets), une première en plus d’une décennie.
Les livraisons ont elles plongé de 53 % à 380 avions. Or c’est au moment où une compagnie aérienne prend possession de l’avion qu’elle paie totalement le constructeur.
Outre l’absence de recettes, Boeing doit indemniser les compagnies aériennes clientes et ses fournisseurs. Le géant de Seattle (ouest) fait en outre face aux plaintes des familles des victimes et aux enquêtes des autorités américaines, notamment.
La dette de Boeing s’élevait à 25 milliards de dollars au 30 septembre 2019, en hausse de 31,6 % comparé au deuxième trimestre.