Alstom veut racheter des activités ferroviaires du groupe canadien Bombardier pour 6 milliards d’euros.
Le constructeur ferroviaire français Alstom (ALO), touché par la crise sanitaire, a enregistré une chute de 27 % de son activité, à 1,5 milliard d’euros, au premier trimestre (avril à juin) de son exercice décalé 2020/21, mais a maintenu ses prises de commandes, a-t-il annoncé jeudi.
Le groupe, qui table sur « une reprise rapide du marché du ferroviaire », estime que son objectif de croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaires de 5 % d’ici à 2022/23 « devrait être légèrement impacté », mais il a confirmé ses objectifs de marge d’exploitation et de flux de trésorerie sur la même période.
Alstom, qui a annoncé le rachat des activités ferroviaires du groupe canadien Bombardier pour 6 milliards d’euros, a enregistré 1,65 milliard d’euros de nouvelles commandes au premier trimestre, soit 2 % de plus que l’an dernier sur la même période.
« L’activité commerciale du groupe est restée stable malgré la crise. Les annonces de soutien en faveur du rail de la part des gouvernements partout dans le monde montrent que le train est plus que jamais reconnu comme un instrument de la transition vers une mobilité plus durable », a commenté Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom, cité dans un communiqué.
La baisse du chiffre d’affaires est « principalement due à l’impact de la crise de la Covid-19 », les usines et les chaînes d’approvisionnement ayant été perturbées par les mesures de confinement liées à la pandémie, a expliqué le groupe.
Cependant, au 16 juillet, « les opérations d’Alstom sont proches d’un niveau normalisé. La chaîne d’approvisionnement reprend en ligne avec les opérations de production ».
Le groupe, qui estime disposer d’une « trésorerie solide », se dit « confiant en sa capacité à surmonter la crise, mais également à saisir les opportunités sur un marché ferroviaire robuste ».
La crise « aura probablement un impact négatif sur la performance financière de l’exercice 2020/21, et notamment sur les prises de commandes, le résultat net, le “cash-flow” libre et le chiffre d’affaires, même s’il est difficile aujourd’hui de déterminer avec précision l’ampleur de cet impact », a reconnu Alstom.
À l’horizon 2022/23, le constructeur vise néanmoins toujours une « marge d’exploitation ajustée à 9 % » et une « conversion du résultat net en cash-flow libre supérieur à 80 % ».
Alstom a par ailleurs réaffirmé que « l’acquisition de Bombardier Transport reste en bonne voie pour une clôture prévue au premier semestre de l’année 2021 ».
Le constructeur français souhaite ainsi créer un géant du ferroviaire capable d’affronter le chinois CRRC, numéro un mondial. Le nouvel ensemble emploierait, avant d’éventuelles cessions pour satisfaire Bruxelles, environ 76 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 15,5 milliards d’euros.