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Paris — L’équipementier automobile français Michelin (ML.PA) plongeait de plus de 6% à la Bourse de Paris, mercredi, face à des investisseurs déçus par des résultats en demi-teinte et le ton prudent employé par la direction.
Le cours de l’action perdait 6,33% vers 8h30, heure du Québec, à 26,17 euros l’action. Depuis le premier janvier, le titre a perdu 26,35% de sa valeur.
Le chiffre d’affaires semestriel du fabricant de pneus est en progression de 18,7% à 13,3 milliards d’euros, avait annoncé le groupe mardi soir, mais le bénéfice net a reculé, à 843 millions d’euros, contre un milliard au premier semestre 2021.
De plus, la direction a abaissé ses prévisions de vente «compte tenu des incertitudes de croissance mondiale», hésitant notamment sur une évolution comprise entre -2 et +2% pour les voitures et camionnettes.
La banque d’investissement RBC Capital Markets a fait part de son sentiment «négatif» à l’égard des résultats de l’entreprise, expliquant une baisse du cours en Bourse par le «léger manque à gagner annoncé par Michelin et par une trésorerie plus basse que prévu».
Michelin a néanmoins maintenu ses prévisions de résultat opérationnel annuel, supérieur à 3,2 milliards d’euros, ce qui suggère, selon Michael Foundoukidis, analyste chez Oddo BHF «un deuxième semestre bien plus fort, notamment porté par la poursuite du rebond des pneus de spécialités».
Au premier semestre, le marché mondial des spécialités (activités minières, agricoles, deux-roues, avion) est resté dynamique et celui des pneumatiques tourisme camionnette est resté «globalement stable». Les pneus pour poids lourds ont affiché un recul de 9%, dans un secteur très largement pénalisé par le marché chinois (-36%).
Pour protéger ses marges, le groupe a dû augmenter à trois reprises ses prix sur le semestre, alors qu’il n’a pas retrouvé ses volumes de vente d’avant COVID-19. Il a fait état de sa «détermination à compenser l’inflation des coûts» dans son communiqué mardi.
M. Foundoukidis a salué «la très bonne gestion opérationnelle dans un contexte moins favorable (volumes notamment) mais aussi la forte discipline de prix» de l’équipementier.
Michelin a également enregistré 202 millions d’euros de pertes liées à son retrait de Russie. Le groupe avait annoncé fin juin qu’il céderait ses activités à la direction locale d’ici à la fin 2022, dont une usine près de Moscou où il emploie 750 personnes.